Une relation puissante, unique, proche d'un amour inconditionnel. Aucune mère n'admettra qu'elle préfère son fils à sa fille. Toutes, pourtant, reconnaissent qu'elles entretiennent avec lui une relation différente, moins complice mais plus fusionnelle, où la séduction tient une grande place.
Il arrive qu'un enfant développe une préférence pour un de ses parents. Cela survient généralement vers l'âge de 2 ans et peut durer jusqu'à 5 ou 6 ans. La plupart des enfants alternent : ils ont des périodes où ils préfèrent un parent plutôt que l'autre, ensuite c'est l'autre qui devient leur parent préféré.
Comment expliquer qu'il existe des préférences? «Il est impossible de faire des généralités», explique Claudine Paque. «Tantôt c'est dû au caractère de l'enfant, tantôt à sa place dans la fratrie, à l'histoire de sa conception ou au fait qu'il soit plus fragile que les autres.»
C'est ce que Julia Kristeva appelle symboliquement un matricide." Et voilà bien toute la complexité de la tâche maternelle: faire de son fils un homme, alors qu'elle est une femme, et l'aider à se séparer d'elle pour qu'il en aime d'autres.
Comment le savoir ? Soyez à l'écoute. Certains enfants vous diront directement que leur frère ou sœur a plus de privilèges qu'eux, ou que vous aimez leur frère ou sœur plus qu'eux. D'autres enfants parleront du favoritisme qu'ils perçoivent entre eux.
Attachement excessif, surprotection pendant l'enfance, intrusion dans sa vie d'adulte ou rivalité avec sa compagne, ces signaux indiquent une relation fusionnelle entre une maman et son fils.
Par ailleurs, les mères apportent à leurs fils la sensibilité, le sens de l'écoute et du dialogue, des valeurs féminines de plus en plus appréciées par notre société contemporaine. Elles leur apprennent également à exprimer leurs émotions, ce que font rarement les pères.
Une mère toxique est une mère qui empoisonne la vie de son enfant en ayant recours à la manipulation, la domination ou encore la violence. Les traumatismes émotionnels sont difficiles à porter pour l'enfant devenu adulte.
D'après son enquête publiée dans le Journal of Family Psychology, l'aîné a une position privilégiée au sein de la famille. Elle a établi ce constat après avoir étudié de près plus de 380 familles sur une période de trois ans. Le premier enfant de la famille bénéficie de toute l'attention des parents au début.
Même au sein d'une famille le favoritisme existe et c'est la science qui le dit. Selon une étude menée par Katherine Conger, une sociologue et professeure à l'Université de Californie, tous les parents auraient un enfant " préféré ".
Les études montrent que les causes sont généralement graves, que ce soient de la violence, de la négligence ou des problèmes de toxicomanie. Même si les membres de la famille ne sont pas d'accord sur ce qui s'est passé ou sur l'état de la relation, au moins une personne perçoit la relation comme négative.
La peur de vieillir
Le sentiment de jalousie peut notamment émerger d'une peur de vieillir. Voir sa fille jeune et fraîche rappelle à la mère qu'elle ne l'est plus forcément et que le meilleur est derrière elle… Et parfois, cette angoisse transforme l'amour maternel en rivalité.
Un comportement destructeur pour la fille
La mère jalouse peut également rabaisser systématiquement sa fille, l'empêcher de voir ses amis. Cette rivalité s'opère aussi dans les tenues vestimentaires, où "l'on ne sait plus qui est la mère et la fille", illustre Yves Morhain.
Maman renvoie à la sphère privée, à l'affectif
Pensons à l'expression C'est l'heure des mamans. À l'école élémentaire, l'enfant gagne en autonomie et le mot s'efface au profit de mère. La différence entre la sphère privée et la sphère publique est cette fois bien claire.
Voilà : les mamans sont aussi des mentors, des guides qui partagent leur savoir. Elles encouragent leurs enfants à faire des choses, qu'hier encore, ils étaient incapables de faire. « On aime les mamans, parce qu'on peut faire dodo avec elles, lance Béatrice. » L'idée semble plaire puisque tous approuvent avec vigueur.
Des différences structurantes
C'est parce qu'un enfant est perçu – et se sent aimé – par ses parents comme "un" et unique qu'il peut se reconnaître comme tel, accepter sa singularité et prendre conscience de sa valeur.
L'aliénation parentale se décrit comme un phénomène dans lequel un des parents se livre à des comportements aliénants, influençant l'esprit de l'enfant afin de favoriser chez lui le rejet injustifié et la désaffection à l'égard de l'autre parent.
"Être une bonne mère, c'est être une mère suffisamment bonne”, disait Donald Winnicott, éminent pédiatre et psychanalyste anglais (1896-1971). Une mère sachant répondre aux besoins et désirs de son enfant, sans les ignorer... ni les devancer. Il faut le clamer haut et fort, la mère parfaite n'existe pas.
Les mères narcissiques qui se sentent accablées par la maternité négligent leurs enfants, elles leur mettent la honte et les critiquent, parfois parce qu'elles sont trop nécessiteuses ou enfantines. Elles sont elles-mêmes dans le besoin et ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur enfant.