«L'entêtement de l'écrivain était peut-être pour lui une façon de se grandir, observe encore l'historien Eric Anceau. En se confrontant au premier des Français, il se hissait à sa hauteur et ne pouvait monter plus haut.» Hugo, indiscutablement, a été un adversaire terrible.
Il devient alors l'un des opposants les plus célèbres à Napoléon III. Victor Hugo met en effet sa plume au service de son engagement politique contre l'empereur. Il proclame les grands principes de libertés et de justice et refuse même de rentrer en France lors de l'amnistie des proscrits en 1859.
Dans ce livre, Hugo s'attaque violemment à Napoléon III, qu'il traite de « dernier des hommes », « voleur », « criminel » et « filou ».
Plus avant dans le poème, la désignation implicite de Napoléon III par l'évocation de « Sylla » (v. 26), dictateur romain qui a multiplié les proscriptions et les massacres, dénonce sa cruauté sanguinaire et fait de lui une figure légendaire dont la postérité gardera le souvenir au même titre que les pires tyrans.
En 1851, Louis Napoléon Bonaparte prend le pouvoir après avoir fait un coup d'État et devient empereur « Napoléon III ». Victor Hugo refuse d'obéir à cet homme qu'il estime avoir volé le pouvoir au peuple. Il le surnomme même « Napoléon le Petit ».
Les républicains français sous le Second Empire forment l'opposition la plus vivace de Napoléon III. Dès 1851, la plupart d'entre eux défendent la jeune Seconde République face au coup d'État du 2 décembre 1851.
En 1855, Victor Hugo fut expulsé de l'île à la demande du gouvernement anglais parce qu'il avait, dans un écrit, injurié la reine Victoria.
Au début de sa carrière politique, Victor Hugo soutient la monarchie des Bourbons : il est légitimiste. Après la Révolution de 1830, il se rapproche de la Monarchie de Juillet : il est sensible à l'admiration que lui porte la duchesse d'Orléans, la femme de l'héritier du trône.
Parce que le poète y a passé trois années d'exil pendant lesquels il a écrit ses plus beaux poèmes. A la suite du coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III), en décembre 1851, Victor Hugo passe à l'opposition et décide de quitter la France.
Une autre explication proviendrait de la différence des mesures entre le pied français et le pied anglais. En effet, alors qu'en France cinq pieds et deux pouces (la taille de Napoléon) équivalent à 1 mètre 69, en Angleterre, cinq pieds et deux pouces ne valent qu'1 mètre 58.
Le drame commence le 16 avril 1846, quand le garde-forestier en chef du domaine de Fontainebleau, Pierre Lecomte, tire deux cartouches en direction du roi Louis-Philippe. C'est qu'il est en pétard, le bougre : le roi n'a pas répondu à son courrier dans lequel il se plaint de ne pas avoir droit à une retraite.
Le débat parlementaire du 20 juin 1848 sur les Ateliers nationaux donne au député Victor Hugo l'occasion d'un bel effet de tribune, inattendu dans sa bouche : « Les ateliers nationaux sont un expédient fatal.
Pour Louis-Napoléon, la manœuvre prive l'ennemi commun de moyen d'action légale. Mais cette compromission avec les membres du parti de l'Ordre ne peut le satisfaire d'autant plus que le suffrage populaire est l'un de ses principes et que la nouvelle loi lui retire des électeurs.
Ainsi, les vers écrits dans ce recueil sont, pour le poète, une arme destinée à discréditer et à abattre le régime de Napoléon III, auquel Hugo voue une fureur vengeresse et un mépris sans bornes. Pour Hugo, crime, châtiment et expiation forment un triptyque biblique.
L'opposition de Victor Hugo à la restriction du suffrage universel. La loi est votée par l'Assemblée le 31 mai 1850. Le suffrage universel, en donnant un bulletin à ceux qui souffrent, leur ôte le fusil. En leur donnant la puissance, il leur donne le calme.
Victor Hugo accuse Louis-Napoléon de haute trahison, il est recherché par la police. Il se dresse contre ceux qui veulent étrangler la Jeune République. Quant à ses fils, ils furent condamnés à neuf mois de prison ferme. En 1852, Victor Hugo décida de s'exiler.
Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon. En tant que poète, romancier, homme de théâtre ou homme politique, Victor Hugo a marqué l'histoire du XIXème siècle et l'histoire de la France par ses mots, ses discours et ses convictions.
Drames et tragédies grotesques
En 1832, Victor Hugo engage deux projets monumentaux : la « tragédie grotesque » en vers, Le Roi s'amuse, est représentée au Théâtre-Français le 22 novembre 1832, et le drame en prose, Lucrèce Borgia, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le 2 février 1833.
En 1869, il fonde avec son frère François-Victor, Auguste Vacquerie, et Paul Meurice, un journal d'opposition au Second Empire nommé Le Rappel. Il est condamné à quatre reprises à quatre mois de prison et une amende de 1 000 francs, entre décembre 1869 et mai 1870 , pour avoir écrit des articles critiquant le pouvoir.
Sa devise « Ego Hugo », qui traduit son orgueil légendaire (sa mégalomanie, selon ses détracteurs), a poussé Jean Cocteau à écrire que « Victor Hugo était un fou qui se croyait Victor Hugo. »
Ce poétique surnom qu'il s'était trouvé, comme on était Stello, Fantasio, Celio ou Fortunio à la même époque, ne couvre qu'une partie de la vie et du caractère d'Hugo, et l'on peut dire de son personnage, celui du rêveur de trente à quarante ans d'environ 1835, élargi depuis jusqu'à éclater.
Pour contrer le coup d'Etat du 2 décembre 1851, visant à rétablir l'Empire, Victor Hugo signe un appel à la résistance armée – "charger son fusil et se tenir prêt" peut-on lire dans le magazine Geo –, sans succès. Pour éviter le bannissement, le poète décide alors de fuir la France qu'il dit tyrannisée par "le petit".
Victor Hugo durant son exil à Jersey entre 1852 et 1855.
Napoléon III est né le 20 avril 1808 à Paris. Prénommé Charles Louis Napoléon, il est le troisième fils de Louis Bonaparte (troisième frère de Napoléon Ier) et d'Hortense de Beauharnais (fille du premier mariage de l'impératrice Joséphine).