À partir de 2050, les sécheresses « exceptionnelles » devraient se produire désormais une année sur deux — au lieu de une année sur trente. Il y aura de moins en moins d'eau tout au long du XXIème siècle et certains territoires sont plus vulnérables que d'autres.
La période où les pluies rechargent les nappes se situe de septembre à avril.
Pourquoi la date de 2030 figure-t-elle dans le nom? En 2008, nous avons calculé que si rien ne changeait, nous aurions en 2030 un déficit d'eau douce de 60 %. Concrètement, l'humanité dispose de 4200 km3 d'eau potable par an que nous pouvons prélever de manière durable.
En 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou régions touchés par une pénurie d'eau complète et les deux tiers de la population mondiale pourrait vivre dans des conditions de stress hydrique.
La masse d'eau totale de l'hydrosphère n'évolue pas au cours des siècles et reste infiniment constante. L'eau s'évapore, forme la vapeur d'eau qui, en se transformant en pluie, va alimenter les mers, les cours d'eau et les nappes souterraines.
Si les humains consomment trop d'eau, ces réservoirs peuvent se tarir, donc l'eau peut y disparaître. Avec le changement climatique, les pluies risquent d'augmenter ou de diminuer selon les régions.
Croissance démographique, développement socio-économique et évolution des modes de consommation expliquent cette prévision. Pour l'essentiel, le surcroît de demande viendra des pays en développement pauvres et des pays émergents. L'agriculture est responsable de 70 % des extractions d'eau douce dans le monde.
Selon les experts, 5 milliards de personnes pourraient ne pas avoir d'accès à l'eau potable en 2025 si rien n'est fait. La réduction de la consommation doit inévitablement passer par une amélioration des techniques d'irrigation, mais la lutte contre le gaspillage sera difficile dans les pays en développement.
A contrario, l'extrême nord du globe semble passer entre les mailles du filet d'ici 2040 : le Canada, la Russie, les pays scandinaves, le Groenland mais aussi ceux de la Grande Muraille verte d'Afrique et le Brésil utiliseront moins de 19 % de leurs ressources en eau.
La faute à un hiver particulièrement sec durant lequel les nappes n'ont pas été assez rechargées avec des pluviométries très basses, amenant à un épisode de sécheresse précoce, dès le moins de juin. "Le changement climatique est là et son impact sur le cycle de l'eau est déjà observable", souligne donc Marillys Macé.
L'ensemble des cours d'eau en France représente une longueur totale de 270 000 km. Les bassins versants des quatre principaux fleuves français, Garonne, Loire, Rhône, Seine, drayent 63% des eaux du territoire.
Ainsi, selon les analyses recensées sur Info-secheresse.fr, l'Oise, le Loir-et-Cher, l'Indre, le Cher, le Jura, la Loire, l'Isère, la Drôme, les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence, le Var, l'Hérault, l'Aude et les Pyrénées-Orientales déplorent un niveau “très bas” de leurs nappes phréatiques au 4 juin dernier ...
Par exemple, en 2050, l'océan Atlantique pourrait avoir grignoté les côtes de l'estuaire de la Gironde. Saint-Nazaire, Nantes et les rives de l'estuaire de la Loire risquent de ne pas être épargnées non plus, et Noirmoutier pourrait être engloutie.
Restrictions d'eau au 5 juin 2023 selon les arrêtés en vigueur: Crise (rouge), partiellement: Aude (11), Bouches-du-Rhône (13), Dordogne (24), Gard (30), Pyrénées-Orientales (66), Var (83).
Le mois de février 2023 devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50 %, devenant ainsi l'un des mois de février les plus secs, jamais enregistrés depuis le début des mesures en 1959.
MOYENNES DE CONSOMMATIONS JOURNALIÈRES DANS QUELQUES PAYS DU MONDE : États-Unis 450 L/j/habitant. Canada 340 L/j/habitant. Japon 320 L/j/habitant.
Le saviez-vous ? Le lac Baïkal, situé dans le sud de la Sibérie, représente le plus grand réservoir naturel d'eau douce liquide au monde avec 23 000 milliards de mètres cubes d'eau !
Cette ressource inestimable n'est pourtant pas répartie équitablement. 60 % de l'eau douce est partagée entre seulement 9 pays, (soit le Canada, le Brésil et la Russie dans le top 3 suivit des Etats-Unis, de la Chine, la Colombie, le Pérou, l'Indonésie et l'Inde.)
Dans 1 milliard d'années, le flux solaire aura augmenté de 10 % et l'eau liquide disparaîtra de la surface de la Terre: la Planète Bleue aura perdu son originalité et sa biosphère, mais cela est une autre histoire...
L'eau suit un cycle naturel, appelé cycle de l'eau ou cycle hydrologique. Ce modèle représente les différents flux entre les réservoirs d'eau, que celle-ci soit à l'état liquide, solide ou gazeux. En suivant ce cycle, l'eau se renouvelle incessamment, et permet de ce fait au monde vivant d'exister.
La chaleur du soleil réchauffe l'eau des mers, des lacs, des rivières … De minuscules particules d'eau s'évaporent de ces étendues d'eau douces et salées ou transpirent des végétaux (on parle alors d'évapotranspiration) : elles s'élèvent dans les airs. L'eau subit alors ce qu'on appelle la « vaporisation ».
Mais cette richesse est, elle aussi, fragile : en Provence, sur la Côte d'Azur ou encore en Charente, les nappes phréatiques sont particulièrement basses. Entre l'eau de surface et l'eau souterraine, nos réserves sont donc plus faibles cette année pour répondre à nos besoins.
Le Qatar, champion du dessalement
Cette efficacité énergétique explique le succès grandissant de cette technologie, sur un marché qui grossit de jour en jour (voir graphique). Aujourd'hui, le dessalement est la première source d'eau au Qatar et représente 3 verres sur 4 en Israël.
Les principaux pays producteurs d'eau dessalée sont l'Arabie saoudite, les États-Unis, les Émirats arabes unis, l'Espagne et le Koweït. Pays le plus sec au monde, l'Australie a également construit plusieurs usines de dessalement d'eau de mer.