Rousseau tend au genre humain un miroir qu'il n'est pas forcément agréable de découvrir. Mais sa force est peut-être précisément d'avoir osé penser, écrire, réfléchir en intégrant ses propres contradictions et paradoxes, en n'occultant ni ses sentiments, ni ses errances, ni les corruptions de la société.
Son univers hanté par la rêverie, la contemplation de la nature, le goût insulaire et la solitude a en effet marqué la littérature du siècle suivant, à tel point que Rousseau est généralement considéré comme l'un des précurseurs du romantisme.
Rousseau acquiert la gloire en 1749 après avoir gagné un concours d'écriture, en faisant valoir que l'homme naît naturellement bon et heureux et que c'est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Il publie son premier ouvrage politique majeur, le « Discours de l'inégalité » en 1755.
La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l'idée que l'Homme est naturellement bon et que la société le corrompt. Par « naturellement bon », Rousseau entend que l'être humain à l'état de nature a peu de désirs, de sorte qu'il est plus farouche que méchant.
Son esprit était lent, et son âme ardente à force de penser, il se passionnait; il n'avait pas de mouvements subits, du moins en apparence; mais tous ses sentiments s'accroissaient par la réflexion.
Jean-Jacques Rousseau, pastell de Maurice Quentin de La Tour, 1753. Né le 28 juin 1712 à Genève — Mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville. Il est issu de la petite bourgeoisie de Genève, une dynastie d'horlogers.
Rousseau est un philosophe genevois du 18e siècle (1712-1778). Il quitte Genève pour la Savoie puis Paris, cherchant à gagner sa vie en tant que musicien. Il est particulièrement connu pour son ouvrage le Contrat social , mais aussi pour les Confessions , la première autobiographie de la littérature française.
Les opposés s'attirent
Cette différence de caractères entre Rousseau et Diderot explique en partie leur attirance mutuelle. Rousseau semble introverti, timide, mal à l'aise en société… Diderot donne l'impression de vivre en dehors de lui-même, il est entièrement dans l'échange.
Rousseau est critique par rapport à la pensée politique et philosophique libérale, notamment développée par John Locke ou Thomas Hobbes. Pour lui, les systèmes politiques basés sur l'interdépendance économique et sur l'intérêt conduisent à l'inégalité, à l'égoïsme et finalement à la société bourgeoise.
Dans Du contrat social, Rousseau soutient la thèse selon laquelle une organisation sociale « juste » repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté entre tous les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens.
Pour Rousseau, la liberté de l'homme est strictement une liberté d'indépendance. Ma volonté ne me lie à personne d'autre. Je fais ce que je veux à une condition près, c'est que je le puisse. Ce qui fait que cette liberté « formellement d'indépendance infinie » est réellement restreinte.
L'éducation positive est agissante car elle met en mouvement l'esprit de l'enfant. Ce mouvement de l'esprit doit se faire conformément à l'ordre de la nature. Mais contrairement à cela, l'éducation positive va au-devant de l'ordre naturel des choses. C'est ce qui est dangereux et risqué selon Rousseau.
La thèse défendue par Rousseau est la suivante : le désir, en stimulant l'imagination, est producteur d'illusions agréables ; la satisfaction du désir, au contraire, dissipe ces illusions et l'espèce de bonheur qui leur est liée.
La lecture de romans semble avoir, chez Lope, exactement l'effet que Rousseau craint pour son Émile. Le jeune homme parle de choses qu'il n'a jamais vécues, il pense ressentir quelque chose qu'il ne peut pas connaître, il s'imagine être amoureux. Pour ce sentiment, il lui manque l'essentiel : un objet.
En écrivant son autobiographie, Rousseau cherche à faire réfléchir son lecteur à propos d'une société qu'il accuse de corrompre l'individu. Selon lui, plus l'homme vit en société, plus l'homme renonce à sa liberté.
L'État est constitué par des éléments dont les tensions en font une réalité essentiellement évolutive. Le concept d'État n'est donc pas chez Rousseau un concept intemporel défini tout entier par une construction a priori. C'est un concept qui intègre la dimension historique : l'État a « par essence » une histoire.
Les premiers succès
En juillet 1750, encouragé par Diderot, Jean-Jacques Rousseau obtient le premier prix de l'Académie de Dijon pour son Discours sur les sciences et les arts, ou Premier Discours, où il soutient que le progrès est source de corruption. L'ouvrage est publié et connaît un vif succès.
Pour le philosophe anglais du 17e siècle Thomas Hobbes, l'homme est un loup pour l'homme et naît mauvais.
Voltaire vante dans les Lettres philosophiques la paix qui s'installerait grâce au commerce et chante dans Le Mondain les raffinements du luxe, tandis que Rousseau dénonce dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes l'aliénation de toute société, définie à partir de la propriété ...
Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion.
Le nom Rousseau est un surnom donné à une personne aux cheveux roux. En ancien français, rossel est un dérivé de roux, rougeâtre. Ce nom désigne le plus souvent Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), philosophe francophone originaire de Genève.
Pour Rousseau, il y a en effet trois éducations : celle qui vient de la nature (« le développement interne de nos facultés et de nos organes »), celle qui vient des hommes et celle qui vient des choses (« l'acquis de notre propre expérience sur les objets »).
« L'homme est naturellement bon, c'est la société qui le corrompt. » Quiconque a déjà entendu parler de Jean-Jacques Rousseau ou lu son oeuvre connaît cette proposition. Elle est au fondement de sa représentation de l'être humain, mais aussi de sa conception de la pédagogie, qu'il présente longuement dans son Émile.
Il soutenait que les inégalités naissent artificiellement des systèmes sociaux et qu'elles sont fondées sur la propriété privée et le travail organisé - des systèmes ayant permis la domination et l'exploitation de certaines personnes par d'autres.