Dom Juan avoue à
Sganarelle, un faiseur de fagots de bois, ivrogne et brutal, bat sa femme Martine.
Sganarelle est le valet de Dom Juan : il le suit partout et est présent dans presque toutes les scènes sauf une. Le nom de Sganarelle vient de l'italien sgannare qui signifie « dessiller », « ouvrir les yeux », façon ambiguë de dire sa clairvoyance ou au contraire son ignorance…
L'homme est en fait don Carlos, l'un des frères d'Elvire, à la recherche de don Juan pour venger sa sœur. Le séducteur se fait donc passer pour un ami de don Juan. Surgit alors don Alonse, l'autre frère d'Elvire, qui, lui, reconnaît don Juan.
I Une relation maître-valet :
Sganarelle est au service de Don Juan : il le sert à table, reçoit des ordres et se soumet à ses moindres désirs. Il lui obéit et reçoit parfois des soufflets.
Dom Juan meurt à la fin de la pièce, tué par la statue du Commandeur. C'est un châtiment divin, qui a été annoncé dès le début de la pièce. Sganarelle le précise bien dans le dernier acte, Dom Juan est puni pour ses péchés.
Le plus souvent joué par Molière lui-même, Sganarelle supplante Mascarille et annonce Scapin. Humain et plein de défauts (il est tour à tour vénal, incompétent, tyrannique, paresseux, égoïste…), il est au cœur de la farce et le contrepoint au pathétique.
Lors d'un dîner avec Sganarelle, la statue du Commandeur, un homme qu'il a tué, s'assied à leur table et invite Dom Juan à souper avec elle le lendemain. LE SPECTRE. – Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde 1 du Ciel ; et s'il ne se repent ici, sa perte est résolue.
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
(La pièce ne sera rejouée qu'en 1841). Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l'abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe.
Résumé Sganarelle, riche bourgeois veuf qui n'écoute que ses propres ambitions égoïstes, refuse de marier sa fille unique Lucinde car il serait forcé de payer une dot considérable à son gendre (qui deviendrait également l'héritier de la fortune de Sganarelle). Lucinde fait semblant d'être malade.
L'impiété de Dom Juan
Le comique paraît notamment quand Sganarelle associe la religion chrétienne à des superstitions et des croyances populaires, s'étonnant que son maître ne croie même pas au "loup-garou". Le champ lexical de l'impiété est très présent : "diable", "turc", "hérétique", "ni saint ni dieu", "ni ciel".
a. Martine est en colère contre Sganarelle car il dépense l'argent du ménage pour ses plaisirs.
Il ausculte Lucinde en lui parlant d'amour et déclare à Sganarelle qu'elle souffre d'une "maladie de l'imagination". Le seul remède est de lui faire croire qu'elle se marie. Sganarelle, dupé, accepte le subterfuge. Lucinde et Clitandre jouent une cérémonie de mariage.
Ainsi, il explique que si Lucinde est muette, c'est parce qu'elle « a perdu la parole » ! Pas besoin d'un médecin pour comprendre cela, ce qui provoque le rire.
En effet, Gorgibus est dehors, et Sganarelle passe devant la fenêtre, parfois déguisé en médecin, parfois déguisé en Narcisse, se réconciliant avec lui-même. Mais Gros-René, serviteur de Gorgibus, lui apprend la supercherie.
Sganarelle formule aussi la morale de l'histoire dans sa dernière réplique : « Voilà par sa mort un chacun satisfait […] tout le monde est content ». L'énumération de toutes les victimes de Dom Juan prouve que sa mort est leur vengeance.
Or le personnage de Dom Juan scandalise en 1665 par son comportement libertin, c'est-à-dire libre par la pensée au point de vouloir s'affranchir du dogme religieux et libre dans les mœurs puisqu'il est un séducteur invétéré. Cette position est intenable au XVIIème siècle qui condamne l'athéisme.
Charlotte = femme de Pierre qui a sauvé Dom Juan de la noyade.
On peut évoquer un dénouement tragique, non seulement en raison de la mort de personnage titre, mais aussi parce que Don Juan épouse jusqu'à la fin sa destinée. Son châtiment est d'ailleurs annoncé tout au long de la pièce.
Il s'en va au secours du gentilhomme agressé par trois voleurs et le sauve. Ce dernier se révèle être Dom Carlos, l'un des frères d'Elvire qui le pourchassaient précédemment.
Dom Juan doit de l'argent à Monsieur Dimanche, venu le lui réclamer. Il n'a aucune intention de régler sa dette mais consent à le recevoir. Face aux créanciers, il prétend avoir « le secret de les renvoyer satisfaits sans leur donner un double ».
Dans cette pièce, Martine décide de se venger de son mari Sganarelle qui la brutalise. Elle dit à deux valets à la recherche d'un médecin que son mari est justement médecin mais qu'il n'accepte de travailler qu'après avoir reçu des coups de bâton. Sganarelle devient donc le médecin, contre son gré, de Lucinde.
Sganarelle lui avoue que lui-même fait semblant d'être médecin, mais qu'il compte finalement devenir médecin pour de bon, car c'est un métier dans lequel, même si on fait mal son travail, on est payé tout autant, et les malades qu'on a laissé mourir ne se plaignent jamais qu'on les a mal traités, puisqu'ils sont morts ...
Le dramaturge s'est largement inspiré d'autres langues comme le grec (Harpagon : « rapace ») et l'italien (Sganarelle : « dessiller »), ou de la Commedia dell'arte (Scapin : « qui s'échappe », Tartuffe : « truffe »).