L'Afrique, qui réceptionne déjà des produits toxiques au rebut venus d'ailleurs, deviendra-t-elle en plus « la poubelle du monde » des déchets plastiques ? A l'assemblée de l'ONU pour l'environnement qui s'ouvre lundi 28 février à Nairobi, les pays du continent tenteront de s'unir pour l'éviter.
Des décharges sauvages apparaissent et plusieurs pays, dont l'Éthiopie, le Congo, le Burkina Faso, le Mozambique, le Mali ou le Niger voient leurs décharges déborder d'ordures ménagères mais aussi de matériaux toxiques ou d'équipements électroniques, venus de pays développés.
En valeur absolue, c'est la Chine qui produit le plus de déchets municipaux parmi tous les pays figurant dans la base de données de la Banque mondiale, avec 395 millions de tonnes par an, suivie par les États-Unis (265 millions de tonnes).
Neuf États ont recyclé plus de la moitié des déchets d'emballages plastiques générés, avec en tête la Lituanie (70 %) et Tchéquie (61 %). La France arrive en fin de tableau des pays qui recyclent le plus ses déchets d'emballages plastiques avec seulement 27 % de recyclage, juste devant Malte (11 % données 2018).
Depuis que la Chine a interdit l'importation de déchets plastiques, il y a 3 ans, les rebuts européens ont changé de destination. C'est désormais en Turquie, et plus précisément dans la région d'Adana, au sud, que l'industrie de recyclage des déchets européens fait florès.
La production de déchets
En 2017, chaque Européen produisait en moyenne 486 kg d'ordures ménagères. La Roumanie est le pays de l'UE qui produit le moins de déchets pas habitant (272 kg), contrairement au Danemark qui est le plus gros producteur (781 kg par habitant).
L'UE s'engage en faveur du recyclage et du réemploi
Près de 25 % ont été mis en décharge ou éliminés/incinérés sans valorisation, moins de 27 % ont été valorisés en énergie (via l'incinération) et 48,6 % ont été recyclés.
Malte est le seul Etat membre à avoir recyclé moins d'un dixième de ses déchets (7 %).
La Lituanie, la Bulgarie et la République tchèque en tête
A l'inverse, Malte (11,1 %) se trouve à la dernière place du classement. Ce chiffre concorde avec celui de son taux de recyclage des emballages tous types confondus, qui est également le plus faible de l'UE.
Les États possédant les taux de recyclage les plus élevés du monde sont Singapour, la Corée du Sud, la Slovénie, l'Allemagne, et la Belgique. Les pays ayant les plus faibles taux de recyclage des déchets sont – entre autres – l'Uruguay, la Macédoine du Nord, Madagascar, le Cap-Vert, et l'Azerbaïdjan.
130 millions de tonnes de déchets plastiques en 2019
Sans surprise, les pays développés contribuent le plus à la crise des plastiques jetables. L'étude révèle ainsi que Singapour est en tête des pays qui produisent le plus de déchets plastiques à usage unique par habitant, avec 76 kilogrammes (kg) par personne en 2019.
Les États-Unis sont les plus gros producteurs de déchets plastiques au monde, loin devant les autres. Les États-Unis sont de loin le pays contribuant le plus à la pollution plastique dans le monde, selon un nouveau rapport publié mercredi, qui appelle à développer une stratégie nationale pour y remédier.
Les plus gros consommateurs par habitant sont les pays occidentaux (supérieur à 100 kg/hab/an), mais la marge de croissance la plus forte se situe dans les pays d'Asie en expansion rapide où la consommation individuelle annuelle est encore contenue à 20 kg/hab/an.
Le continent, qui réceptionne déjà des produits toxiques au rebut venus d'ailleurs, deviendra-t-il en plus «la poubelle du monde» des déchets plastiques ? A l'Assemblée de l'ONU pour l'environnement qui s'ouvre lundi 28 février à Nairobi, les pays du continent tenteront de s'unir pour l'éviter.
La Belgique est le pays européen qui a obtenu les meilleurs résultats en matière de gestion des déchets en 2013. En réduisant sa production de déchets et en atteignant un bon taux de recyclage, les Belges parviennent à envoyer seulement 197 kg de déchets par habitant en décharge ou en incinération.
Ce sont les Etats-Unis, qui, à eux seuls, sont à l'origine de 12% des ordures dans le monde, alors qu'ils ne représentent que 4% de la population mondiale, soit 773 kg par individu et par an (contre 530 pour la France et 150 au Bangladesh).
L'immense majorité, soit 79 %, est en train de s'amonceler sur les sites d'enfouissement des déchets ou se répand dans la nature sous forme de détritus. À un certain moment, la plupart d'entre eux finiront inéluctablement dans nos océans, sorte de dernier récipient.
Si la grande majorité des emballages plastique français est recyclée dans l'Hexagone, 27 % sont envoyés en Europe et 2 % ailleurs dans le monde, affirme Citeo, l'organisme chargé de subventionner les collectivités à la tonne de déchets envoyés au recyclage.
Près de la moitié des déchets collectés par le SIMER (bacs jaunes, colonnes de tri, verre et déchets collectés en déchèteries) est recyclée, l'autre partie (bacs noirs, colonnes à ordures ménagères, benne tout-venant de déchèterie) est enfouie directement en centre d'enfouissement (sans tri préalable).
En Espagne, pays européen le plus actif dans ce domaine, plus de 150 projets de reuse ont été implantés ces dernières années.
Les emballages recyclables sont à jeter dans le bac jaune. Toutes les communes ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. Avec l'extension de la consigne de tri, près de la moitié des Français peuvent désormais jeter à la poubelle jaune tous leurs emballages plastiques.
Depuis 2015, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastique ont été produites. Environ 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % ont été accumulé dans des décharges ou dans la nature. PHOTOGRAPHIE DE ABDUL HAKIM, NATIONAL GEOGRAPHIC YOUR SHOT.
Ce sont environ un million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins qui sont ainsi tués chaque année au contact de nos déchets plastiques. A ce rythme, on estime que les océans contiendront plus de plastique que de poissons d'ici à 2050, soit une masse d'environ 750 millions de tonnes.
Le "7e continent de plastique". On le décrit comme une immense plaque de déchets évoluant dans le nord de l'océan Pacifique, de la taille d'un tiers des Etats-Unis ou de six fois la France. Aussitôt se forme à l'esprit l'image d'un gigantesque amas compact de sacs plastiques, bouteilles, filets et autres bidons...