Le gaz africain, une alternative aux importations russes pour les Européens ? Le plan de la Commission européenne REPowerEU, adopté le 19 mai, dessine d'évidentes opportunités pour un continent qui assurait jusqu'ici à l'Europe un peu plus de 10 % de sa consommation gazière. Lecture 5 min.
Le biométhane
Le développement du biométhane, un gaz vert produit à base de déchets agricoles ou de déchet de station d'épuration, est une autre piste pour se passer du gaz russe. Produit localement, il favorise l'indépendance énergétique de l'Hexagone.
L'alternative au pétrole la plus facile à mobiliser est celle des biocarburants, obtenus grâce à la transformation de la biomasse, c'est-à-dire l'ensemble des matières organiques qui proviennent des plantes dans lesquelles est stockée de l'énergie solaire, captée et utilisée par les plantes grâce à la chlorophylle.
La France, dépendante à 20 % du gaz russe
La quantité de gaz russe importée par la France pour répondre aux besoins de consommation du pays est loin d'être négligeable : en 2019, sa part dans les importations de gaz en France était de 20 %1.
L'Europe peut se passer de gaz russe, selon le commissaire européen Thierry Breton. Ci-dessus, le méthanier « Dream LNG » s'approvisionnant en gaz naturel liquéfié au port de Prigorodnoye, situé sur l'île montagneuse de Sakhaline, à l'est de l'Asie, en janvier 2022.
Pétrole, gaz, mais aussi blé… La France dépend partiellement de la Russie, mais elle est aussi le premier employeur étranger dans ce pays.
La Russie est le second fournisseur avec 17 % des importations, soit deux fois moins qu'à l'échelle européenne, où le gaz russe représente 40 % des importations totales. Les Pays-Bas (8 %), l'Algérie (8 %), le Nigéria (7 %) ou encore le Qatar (2 %) contribuent également à l'approvisionnement français.
“La Chine et l'Inde ne sont pas les seuls pays à acheter du pétrole russe”, commente Le Temps. La semaine dernière, l'Asie était encore la principale destination des exportations de brut russe, avec 50 % (1,71 million de barils), mais l'Europe en achetait 45 % (1,55 million de barils).
Le gouvernement allemand va prendre 99 % de l'énergéticien afin de sécuriser l'approvisionnement énergétique du pays. Le groupe, qui fournit 40 % des besoins en gaz de l'Allemagne, est asphyxié par la fermeture de Nord Stream 1.
Si de nombreux pays d'Europe centrale ou orientale dépendent entièrement de la Russie pour leur approvisionnement en gaz, comme la Slovaquie ou les Pays Baltes, la part du gaz russe est de 80 % en Pologne, 65 % en Autriche, 37 % en Allemagne et en Italie et 24 % en France.
« En 2020, il n'y aura plus de pétrole, ou il sera trop cher à extraire. Il faut donc commencer à s'habituer à vivre sans et préparer dès aujourd'hui l'avenir ».
Le GPL, ou Gaz de Pétrole Liquéfié, est apparu comme le carburant du futur : moins polluant que l'essence et le diesel, bénéficiant d'avantages fiscaux le rendant moins coûteux à la pompe, et enfin préservant mieux l'usure des moteurs.
Le pétrole, toujours nécessaire
De plus, les technologies, le développement des énergies renouvelables, l'essor du télétravail, la taxation du carbone et une volonté réelle de réduire les émissions de gaz à effet de serre pourraient accélérer la réduction de la demande pour le pétrole.
La liquéfaction du gaz naturel permet de réduire son volume d'un facteur de près de 600 pour un même pouvoir calorifique. Dans une unité de liquéfaction, le gaz naturel subit plusieurs traitements successifs : épuration, déshydratation, prérefoidissement et liquéfaction à une température d'environ -160°C.
En 2021, environ 45% des importations de gaz naturel de l'UE provenaient de Russie. Face à la situation actuelle, la Commission européenne propose un plan, baptisé REPowerEU, visant à affranchir l'Union de sa dépendance au gaz russe d'ici à 2027. En 2021, l'UE consommait 400 milliards de mètres cubes de gaz.
Les stocks de gaz français remplis à 70% de leurs capacités
Ensuite, la France enverrait ce gaz à l'Allemagne, sans faire payer le transit puisqu'il est déjà compris dans le prix du gaz, grâce à un gazoduc qui traverse la frontière.
Pourquoi cette hausse de la part du gaz ? L'Allemagne veut sortir du nucléaire depuis Fukushima en 2011, observe Jacques Percebois, économiste de l'énergie. Elle veut aussi favoriser la transition vers une économie bas carbone. D'où le moindre recours au charbon et l'investissement massif dans les renouvelables.
Comparées à leur niveau d'avant-guerre, les exportations russes de pétrole reculent de 265.000 b/j, avec des exportations de brut en hausse de 485.000 b/j et des ventes de produits raffinés en baisse de 750.000 b/j.
Ukrnafta est la principale entreprise pétrolière et gazière ukrainienne. Privatisée en 1994, elle revendique en 2014 une part de marché de 69 % dans la production nationale de pétrole et de 8,6 % dans celle de gaz. Elle est contrôlée à plus de 50 % par l'entreprise d'état Naftogaz.
Un premier conflit a débuté en mars 2005 pour culminer le 1er janvier 2006, Gazprom refusant d'alimenter les gazoducs ukrainiens à la suite d'un désaccord sur le prix de transit par les gazoducs ukrainiens. Le conflit s'est résorbé le 4 janvier 2006 à la suite d'une entente préliminaire entre la Russie et l'Ukraine.
La France livrera davantage de gaz à l'Allemagne, en échange d'électricité en cas de besoin. L'Allemagne et la France vont procéder à des échanges énergétiques en cas de besoin, a annoncé le président français ce lundi 5 septembre 2022.
Environ 90 pour cent du gaz consommé annuellement en Allemagne sont importés de la Russie, de la Norvège et des Pays Bas.
Une activité continue même si elle est peu visible
Au cours de cette période, la France a produit environ 100 millions de tonnes de pétrole et 300 milliards de m3 de gaz (245 Gm3 pour le seul gisement de Lacq, 56 Gm3 pour Meillon). Environ 4 000 puits d'exploration et de production ont été forés.
Ukraine et Russie
Au 3 avril 2022, 404 162 tonnes sont entrées dans l'UE depuis la Fédération, ce qui correspond à 20,9 % des importations de blé européennes.