Le prince de Clèves, qui apprend cet amour secret, en meurt de chagrin. Bouleversée par ce décès dont elle se sent responsable, la princesse de Clèves renonce à la cour et à l'amour du duc de Nemours, au profit d'une retraite religieuse où elle meurt.
Les deux personnages sont encore là, mais loin de la cour. À la sociabilité affichée du début s'oppose la retraite dans l'austérité, le silence puis la mort. Après une grave maladie la princesse décide de ne jamais revenir « dans les lieux où était ce qu'elle avait aimé » et se retire dans une maison religieuse.
Elle meurt en couches à l'âge de 27 ans, en mettant au monde un neuvième enfant. C'est lors de ses fiançailles que, dans le roman de Mme de La Fayette, Madame de Clèves rencontre le duc de Nemours.
On en conclut que la princesse de Clèves a vu mourir son mari un peu plus d'un an après l'avoir épousé. Elle a rencontré le duc de Nemours très peu de temps après son mariage : la vie sentimentale de la jeune femme est donc très courte.
La princesse sécurise son repos final en se mettant hors de portée des événements aléatoires qui l'ont tourmentée au cours de l'intrigue. Dès que le hasard ne peut plus l'atteindre, le récit se relâche et raconte immédiatement sa mort en moins d'une phrase.
Réputation et vertu sont les maîtres-mots de cette morale : il faut avant tout garder la maîtrise de soi-même et maintenir des apparences vertueuses. Cette morale est notamment incarnée par la mère de l'héroïne, Mme de Chartres. Celle-ci a consacré sa vie à l'éducation de sa fille, en particulier à sa formation morale.
M. de Nemours s'est enfui dans la forêt et se rend compte que cet aveu lui enlève tout espoir de conquérir celle qu'il aime. Il éprouve pourtant une certaine fierté d'aimer et d'être aimé d'une femme si noble. Il commet surtout l'imprudence de raconter au Vidame de Chartres, l'histoire qu'il vient de vivre.
Consciente de la nature des sentiments qu'elle a pour Nemours — dont elle sait désormais que ce sont ceux que M. de Clèves « lui avait tant demandés » (288) — et obligée de renoncer à « l'espérance de ne le pas aimer », elle ne songe plus qu'« à ne lui en donner jamais aucune marque » (310).
La princesse de Clèves intercepte une lettre d'amour destinée à une autre et croit que M. de Nemours en est l'auteur, ce qui cause en elle un sentiment de jalousie jusqu'alors inconnu.
Elle devient ainsi Princesse de Clèves. Malheureusement, elle s'aperçoit très rapidement qu'elle n'éprouve que de l'amitié pour son mari. À l'inverse, elle connaît un vrai coup de foudre lorsqu'elle rencontre le duc de Nemours. Des sentiments d'autant plus dangereux qu'ils sont réciproques.
La mort du prince de Clèves est la conséquence directe de l'aveu et de la spirale de la jalousie : cette fin est déterminée par la passion de M. de Clèves. La structure de l'épisode fait alterner récit et dialogue au style direct.
La mère de la princesse occupe un rôle semblable au destin, au fatum tragique; En effet, c'est elle qui décide de lui donner un mari qu'elle n'aimera pas , laissant ainsi se développer, hors du mariage, un sentiment d'amour inassouvi qui la pousse vers le Duc de Nemours et qui finira par la tuer.
À l'inverse, la petite histoire peut influer sur la grande, puisque l'affaire de la lettre perdue par le vidame de Chartres nous est présentée comme la cause de la haine de la reine pour la reine dauphine Marie Stuart, haine qui contraindra plus tard cette dernière à retourner dans son Ecosse natale, où elle périra.
C'est la raison pour laquelle elle engage sa fille à épouser Clèves : «elle ne craignit point de donner à sa fille un mari qu'elle ne pût aimer en lui donnant le pince de Clèves », elle supposait donc que amour-amicitia pouvait s'établir durant la vie commune, puisque sa fille n'avait aucune répugnance pour M. de ...
L'extrait choisi suit immédiatement une scène d'aveu particulièrement originale, que certains contemporains ont jugé invraisemblable : une femme avoue à son mari qu'elle en aime un autre pour qu'il lui permette de rester éloignée de cet homme, et donc de protéger leur mariage.
Légitimement il se place à ce titre au carrefour des alliances, sans pour autant les maîtriser : M"* de Valentinois, qui le hait, empêche en raison de leur parenté le mariage de M"e de Chartres avec le dauphin, tandis que Mme de Chartres, aidée, dans ses démarches matrimoniales, « du vidame qui était dans une grande ...
Le personnage
Personnage imaginaire, inventé en 1678 par Madame de La Fayette (1634-1693), la princesse de Clèves, qui a donné son nom au roman du même nom, est une jeune fille de 15 ans qui vit à la cour du roi Henri II en 1559.
M. de Nemours rend visite à Mme de Clèves et lui apprend la demande au Vidame de Chartres. Il parvient également grâce au billet que lui a donné son ami à lui prouver qu'il n'est pas compromis dans cette aventure sentimentale. Il parvient ainsi à dissiper la jalousie de la Princesse.
La tension dramatique du roman se noue alors : la future princesse aura-t-elle suffisamment de ressources pour résister aux tentations de la Cour ? Suivra-t-elle l'éducation moraliste de sa mère une fois soumise aux dangers de la galanterie de la Cour ?
Les dangers de la Cour sont liés à la fois à cette duplicité des nobles qui s'y côtoient mais aussi à la multiplicité des affaires comme le traduit l'expression "il y avait tant d'intérêts et tant de cabales différentes "; ( 399) Ainsi le danger semble vraiment réel et Mademoiselle de Chartres fait figure de jeune ...
La jalousie de Nemours
La passion de Nemours est incontrôlable : "lI ne put résister à l'envie". Il vole le portrait par jalousie : "le dérober à un mari qu'il croyait tendrement aimé".
Bref, le duc de Nemours a une telle renommée que la jeune et belle Elizabeth Ière d'Angleterre veut l'épouser, mais il ne semble pas pressé de partir en Angleterre.
C'est exactement ce que fait M. de Nemours : en dérobant le portrait d'une femme mariée, il prend des risques, passe une épreuve comme un chevalier : « il ne put résister à l'envie de le dérober « .
Vertueuse par éducation, dans la nouvelle elle fait preuve de vanité, de cruauté et se détourne du droit chemin. La princesse de Clèves n'a jamais été amoureuse. Contrairement à la princesse de Montpensier, elle ne connaît pas ce sentiment qui l'envahit autant qu'il la surprend.
Ayant perdu le soutien de sa mère, et afin d'éviter M. de Nemours, qu'elle ne peut s'empêcher d'estimer, Mme de Clèves décide de se retirer à la campagne. M. de Clèves reste à Paris, car il doit consoler l'un de ses amis, M. de Sancerre.