Le Tartuffe interdit par Louis XIV joué pour la première fois à la Maison de Molière. Pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, la Comédie-Française jouera le 15 janvier la version inédite de la pièce vue avec plaisir puis censurée par le Roi-Soleil, mise en scène par Ivo van Hove.
L'interdiction de la pièce était sans doute dictée par des considérations de politique religieuse, en particulier par la nécessité de ne pas affaiblir l'Église catholique dans un temps où la dissidence janséniste faisait peser sur elle la menace d'un schisme.
Il aura fallu attendre cinq ans à Molière avant de pouvoir jouer Tartuffe dans son théâtre du Palais-Royal. Cinq longues années à plaider sa cause auprès du roi, à remanier son texte et à combattre les faux dévots.
Il le protège en spécifiant qu'il « ne doute point des bonnes intentions de l'auteur », mais interdit la pièce parce qu'elle risque d'être interprétée comme une attaque contre la vraie dévotion. Molière n'aura de cesse qu'il n'ait fait lever cette interdiction.
Première représentation du « Tartuffe » de Molière à Versailles avant sa censure. Pliant devant le parti dévot, Louis XIV fait interdire la pièce, qui ne sera jouée en public que radicalement remaniée, cinq ans plus tard.
Il y eut trois versions du Tartuffe de Molière. La première, celle qui réapparait aujourd'hui, est donnée en mai 1664 dans le cadre d'une fête royale. Louis XIV va interdire la pièce : il est le garant de la religion de l'état qui se sent attaquée par la satire de l'hypocrisie.
Dans sa préface, Molière écrit que la pièce a un but moral : "Rien ne reprend mieux les hommes que la peinture de leurs défauts". Il écrit Tartuffe pour que les hommes cessent d'être de faux dévots et des hypocrites.
La pièce vaut à Molière une longue polémique. 1663 : Molière répond à ses adversaires en écrivant La Critique de l'école des femmes et L'Impromptu de Versailles, pièces dans lesquelles il tourne en dérision ses détracteurs (petits marquis, faux vertueux, troupe rivale de l'hôtel de Bourgogne…).
Littéraire. Faux dévot. 2. Personne fourbe, hypocrite.
Orgon est un bourgeois fortuné et charitable qui recueille Tartuffe, un soi-disant homme d'Église qu'il admire. Mais ce séducteur invétéré (Tartuffe a pour habitude de séduire, c'est une manière d'être) n'est qu'un imposteur qui n'en veut qu'à la fortune de son hôte, lequel se laisse piteusement tromper et abuser.
Dom Juan a été rapidement écrite par Molière après l'épreuve de censure avec Tartuffe, et c'était censé être une pièce satirique sur l'hypocrisie parmi la noblesse en France. Dom Juan s'est avéré plus controversé que Tartuffe ; le personnage éponyme est un athée franc et tente les gens à pécher pendant la pièce.
C'est dans ce contexte que Molière écrit une petite bombe contre ces fameux dévots : Le Tartuffe ou l'Hypocrite, immédiatement dénoncée par l'archevêque de Paris. Une bataille s'engage, elle va durer cinq ans pour que la pièce puisse revenir à l'affiche.
Le sujet du premier Tartuffe avait un dénouement qui ne pouvait pas être celui du Tartuffe de 1669. Au départ, un gros homme dévot profite de l'ascendant qu'il exerce sur un homme pour s'opposer au mariage de son fils et pour séduire sa femme. Mais grâce à l'habileté de cette femme, il est démasqué.
Tartuffe (ou Tartufe), est l'emploi comme nom commun (1669) de Tartuffe, nom du personnage éponyme de la célèbre comédie de Molière (1664). L'auteur emprunte ce nom à la Comédie italienne, où un personnage a le surnom de Tartuffo, proprement « truffe » (XVIe siècle).
La querelle consiste d'abord en cette accusation réciproque d'hypocrisie, chacun voyant Tartuffe en l'autre. 6Mais si chacun peut accuser l'autre de cacher son jeu, c'est que tous semblent d'accord pour admettre que les comportements dont ils s'accusent mutuellement sont vicieux et condamnables.
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
Qui fait preuve d'hypocrisie. Synonyme : affecté, chafouin, déloyal, dissimulateur, dissimulé, faux, faux comme un jeton, feint, fourbe, jésuite, mensonger, mielleux, perfide, simulé, sournois, tortueux. – Littéraire : artificieux, benoît, cafard, cauteleux, fallacieux, patelin, tortu, trompeur.
Le maître de la maison, Orgon, est absent de la scène. Par son absence dès le début de la pièce, Orgon est symboliquement privé d'autorité, et en effet, il ne peut pas en avoir, car on verra qu'il est manipulé par Tartuffe.
Certaines de ses pièces font scandale, comme Tartuffe, qui dénonce les mensonges de certains religieux. Dans Le Misanthrope, Molière ridiculise les gens riches et leurs manières précieuses. À 51 ans, pendant qu'il joue Le Malade imaginaire, où il se moque des médecins, Molière fait un malaise.
Le Tartuffe est une comédie en cinq actes et en alexandrins écrite par Molière et créée de 1664 à 1669. La pièce a connu plusieurs remaniements du fait de son interdiction par le roi.
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
Tartuffe s'apprête à continuer sa cour, mais Orgon, convaincu de l'infamie de Tartuffe et n'en pouvant plus, apparait. Il lui ordonne de quitter sa maison. Mais ce n'est plus sa maison puisqu'il a cédé tous ses biens à Tartuffe… Tartuffe sort, victorieux.
Nom de scène
À son retour à Paris, Molière reçoit la protection de Monsieur, frère du roi. Il joue pour la première fois au Louvre devant le jeune Louis XIV Le Docteur Amoureux en 1658. La pièce plaît au souverain, qui accorde alors à la troupe le droit de partager la salle du Petit-Bourbon avec les Comédiens-Italiens.
Tartuffe détourne le vocabulaire religieux à seule fin de séduire Elmire. En effet, il commence par la flatter, « vos célestes appas », dans le but de la soudoyer : il cherche à faire une déclaration d'amour et veut être sûr qu'elle ne le rejette pas.
Enfin, le théâtre sera condamné parce qu'il se présente comme une école d'obscénité et de cruauté, d'idolâtrie et d'impiété conduisant insidieusement des esprits faibles hors des voies de la vertu et du salut. On rappellera que, depuis le fameux décret d'infamie pris par l'autorité prétorienne en 449 av. J. -C.