55La rhétorique peut témoigner de la versatilité existant entre description et prescription. Car elle est un art visant à certains effets, en même temps qu'elle se donne pour un savoir sur ces effets et sur les moyens d'y parvenir.
La rhétorique, pour Aristote, est un discours que tient un orateur et qui est propre à persuader un auditoire, ou à l'émouvoir. Les trois dimensions sont bien présentes, mais intégrées à la puissance du verbe. C'est lui qui crée de l'effet sur l'auditoire et c'est cette puissance que vise l'orateur.
(Aristote). » Ces définitions mettent en évidence les trois composantes de base qui font qu'il y a rhétorique : un orateur, un auditoire et un langage. La rhétorique est structurée autour de la triple dimension ethos, pathos, logos.
Ensemble de procédés constituant l'art du bien-dire, de l'éloquence. 2. Littéraire. Déploiement d'éloquence, de moyens oratoires, pour persuader ; style emphatique et déclamatoire.
Formes et genres du discours. Les outils oratoires sont multiples. Entre la sophistique, l'éloquence du corps, la dialectique, la stylistique, la rhétorique d'apparat, la rhétorique judiciaire, la rhétorique politique, ou encore l'humour et l'ironie, l'orateur a le choix des outils pour convaincre.
7. Il y a une grande différence entre la rhétorique et l'éloquence. L'éloquence est surtout un talent ou un don de la nature, la rhétorique est un fruit de l'étude ou un art ; l'une trace la méthode, l'autre la suit ; l'une enseigne les moyens, l'autre les emploie.
Interrogation qui ne requiert pas obligatoirement de réponse, car elle est suggérée directement dans l'énoncé ou à l'avance connue par la personne qui la pose. La question a alors la plupart du temps valeur d'affirmation en dépit de sa tournure souvent négative. Exemple : Tu penses vraiment que je n'y ai pas pensé ?
La maîtrise rhétorique a un effet immédiat: elle nous aide à nous exprimer précisément, à nous faire entendre, à défendre notre point de vue personnel et à convaincre. Cette compétence constitue, pour ceux qui la maîtrisent, une qualification décisive qui joue un rôle important dans de nombreux domaines.
La rhétorique comme art de convaincre est avant tout utile au citoyen impliqué dans la vie civile. L'enseignement de cet art devrait être nécessaire et même vital en démocratie. Or c'est précisément au moment où la rhétorique est devenue utile qu'elle fut en même temps critiquée parce qu'assimilée à de la manipulation.
Les trois genres rhétoriques. La rhétorique classique distingue trois grands genres de discours: le discours judiciaire, le discours délibératif et le discours démonstratif. Le terme de genre ne doit pas être ici confondu avec celui qui désigne les genres littéraires (roman, théâtre, poésie...).
La question rhétorique (interrogation oratoire) est une "fausse question" qui n'attend pas de réponse et qui permet d'affirmer un point de vue et d'éveiller la curiosité. Elle sert à provoquer l'auditeur et a donc un effet immédiat... surtout si elle est drôle ou caustique.
Retrouver dans ce qui précède la définition des termes suivants : discours, persuader, analogie, heuristique.
Travailler son style, le choix des mots, la syntaxe, l'utilisation des images. Mémoriser son élocution en s'aidant de moyens mnémotechniques et en apprenant son introduction par cœur. Répéter, préparer, s'entraîner et parler encore et encore à son miroir pour pouvoir intervenir en faisant comme si vous aviez improvisé…
Éloquence et rhétorique sont de quasi-synonymes, mais la rhétorique comporte une petite nuance supplémentaire. C'est l'art du bien parler, oui, mais il ne vient pas de nulle part !
Si vous parlez bien, vous êtes :
– éloquent : vous vous exprimez avec aisance et votre discours est de qualité. Vous savez captiver votre auditoire tant par le fond que par la forme ; – disert : vous parlez avec facilité et élégance. Autrement dit, vous avez la parole facile !
La rhétorique apprend à trouver, dans chaque cas donné, ce qui est propre à persuader un auditoire à l'aide de preuves éthiques, logiques et pathétiques.
Les quatre moments du discours
L'organisation du discours (la dispositio) comporte quatre étapes : l'exorde (exordium), la narration (narratio), l'argumentation (confirmatio) et la péroraison (peroratio).
J. -C., cet orateur hors pair bien plus intéressé par le verbe que par l'épée a formulé les cinq préceptes indispensables dans l'élaboration du discours rhétorique : l'inventio, la dispositio, l'elocutio, l'actio et la memoria.
J'entendrai par argumentation rhétorique l'activité verbale visant à faire croire quelque chose à quelqu'un. Cette activité est en effet un des objets d'étude traditionnels de la rhétorique. Deux mots de commentaire sur cette définition. Elle exclut volontairement l'activité visant à faire faire quelque chose.
C'est le philosophe Aristote (384-322 avant J. -C.) qui opéra une sorte de consensus et reconnut à l'art oratoire sa spécificité : il est le premier à en exposer les grands principes dans un traité intitulé La Rhétorique (et dont Cicéron reprendra le vocabulaire par exemple).
Socrate voit la rhétorique comme une pratique sans valeur car elle n'apporte pas la vérité avec son langage (les rhéteurs prétendaient pouvoir soutenir une thèse et son contraire avec la même intensité).