Le poète donne une valeur allégorique au monde qui l'entoure. D'une façon plus générale, à travers l'évocation poétique d'un objet, se dessine une allégorie : le monde quotidien devient alors réflexion sur la condition humaine. Ainsi « L'Horloge » que décrit Baudelaire dans un de ses poèmes, n'est plus un simple objet.
Après Joseph de Maistre (1753-1821), Baudelaire nourrit une vision tragique de l'homme, marqué par le péché originel, et de la nature, qui participe de cette déchéance.
Le poète fait prendre conscience au lecteur de sa propre condition à travers l'évocation de cet objet banal. Ponge nous invite ainsi à faire preuve d'humilité. Le poète nous livre sa vision du monde, parfois teintée de ses propres émotions. La représentation du monde et le poète ne font alors plus qu'un.
Si l'être est envahi par l'angoisse, c'est parce qu'il aspire au bonheur mais que rien ici-bas ne peut le contenter. Le poète est donc partagé entre un sentiment de spleen, d'ennui, de mélancolie, et son aspiration à l'idéal.
Le regard poétique va jusqu'à transformer, par la magie des mots, la laideur en beauté et un monde souvent sordide en un monde esthétique. Baudelaire explique le pouvoir du poète ainsi : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ».
La poésie peut embellir le monde réel grâce à l'éloge, les souvenirs, les rêves et la transformation. Plusieurs poèmes font l'éloge de quelqu'un ou de quelque chose, c'est-à-dire qu'ils vantent les mérites ou célèbrent la grandeur et les bienfaits de leur sujet.
Pour Baudelaire, l'âme de l'homme est un « gouffre » en raison des plaisirs égocentriques qu'elle suscite, comme le suggère le verbe pronominal« se plaire » et l'allitération en « t » : « Tu te plais à plonger au sein de ton image » (v. 5).
Baudelaire, qui prend encore une fois part au poème, décrit son échange de regards avec une passante, dans les rues de Paris. Il la présente comme attirante et profonde, il l'anoblit : "Agile et noble".
Publiés en 1857, il a pour but de faire ressentir aux lecteurs le mal que l'auteur ressent. Selon lui c'est fleur dites « maladives » naissent de ses souffrances et, il juge l'ennui comme le premier responsable du mal.
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.
Le poète trouve son inspiration dans le réel et en livre une vision poétique. Il est également capable de transformer le monde par son écriture poétique, voire même d'en créer un. Mais il n'y a pas que les poètes qui possèdent ce pouvoir : on trouve de la poésie également dans la peinture ou encore au cinéma.
Pour Baudelaire, la poésie est un moyen d'expression du moi, de l'intériorité et de l'intime. C'est aussi le cas, par exemple, de Lamartine. En effet, la poésie permet au poète d'épancher des sentiments, des passions, des états d'âme, souvent teintés de désespoir et de mélancolie.
Vivant dans un univers autre, le poète est, toujours selon Baudelaire, celui qui voit le monde comme une « forêt de symboles » (Correspondances). On voit que la fonction du poète peut alors devenir une fonction « éclairante ». Par son attention aux objets ou aux êtres, il nous révèle le quotidien sous un autre jour.
La femme se situe entre le bien et le mal
Enfin, Baudelaire situe la femme entre le ciel et l'enfer, c'est à dire entre le bien et le mal. Ainsi, dans « Hymne à la beauté », le poète s'adresse directement à la Beauté représentée sous les traits d'une femme.
Par ailleurs, la modernité de Baudelaire, c'est ainsi une sensibilité à ce qui passe, à ce qui est transitoire, voué à disparaître : c'est une sensibilité très pessimiste ! Cette modernité est également une « moitié de l'Art », absolument inséparable de ce qui est éternel et universel.
Baudelaire est avant tout un poète classique. Il a recours aux alexandrins (vers de 12 pieds) et aux sonnets, qui sont des formes extrêmement classiques. C'est d'ailleurs ce classicisme formel qui participe de son accessibilité. Néanmoins, Baudelaire reste moderne à travers ses thèmes.
Les Fleurs du Mal expriment le conflit incessant entre l'Idéal et le Spleen. Il y a chez Baudelaire et il le dit lui-même , “… dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan.
L'« or » devient « boue ». Baudelaire est le grand gâcheur : il dilapide son temps aussi bien que ses dons poétiques. Par ses sarcasmes et ses obsessions, sa poésie profane et corrompt tout ce qu'elle touche.
Place des mots : un mot au début du vers n'a pas la même valeur qu'un mot placé en fin de vers, Déceler les figures de style (généralement très nombreuses dans un poème), Travail sur les rimes : lien entre des mots qui riment, rimes riches ou faibles, etc., Analyse du rythme avec les règles de métriques.
Baudelaire est un citadin, un "flâneur" dans la grande ville. Pour lui, il ne s'agit pas d'embellir la ville mais d'y déceler la beauté mystérieuse qui y éclot à chaque pas. La ville est le motif où se manifeste de la façon la plus claire la conception baudelairienne du Beau.
Elle n'est plus ville, mais un « Partout », un lieu qui se dissout sous la multitude. « Le vieux Paris n'est plus ( la forme d'une ville /// Change plus vite, hélas !
Il ne dit pas qu'il n'aime plus Paris, mais il aime Paris dans les circonstances particulières. Il aime Paris quand la ville est belle et pleine de nature, mais quand la ville est grise, il veut rêver de son propre Paris. Donc, c'est une ode à Paris, mais c'est une ode au Paris de son rêve.
Quelle vision Baudelaire nous Offre-t-il de la nature et de la conditions humaines dans son avertissement au lecteur ? « payer grassement nos aveux ». La première personne est à la fois sujet et complément : on ne se donne jamais qu'à soi-même. Baudelaire, là, nous donne une vision pessimiste de la nature humaine.
État affectif, plus ou moins durable, de mélancolie sans cause apparente et pouvant aller de l'ennui, la tristesse vague au dégoût de l'existence. Synon. fam. bourdon2, cafard1; dépression, ennui, hypocondrie, langueur, neurasthénie.
L'auteur s'adresse au lecteur dans tout le poème. Le titre « Au Lecteur » fait du poème une sorte de dédicace à ce lecteur. Ce poème étant le premier du recueil, Baudelaire montre son esthétique nouveau et présente les thèmes qui seront traité dans le recueil, notamment le Spleen.