" Une histoire généalogique de la morale, de nos " préjugés moraux ", tel est le projet auquel s'attelle Nietzsche (1844-1900) dans La Généalogie de la morale (1887), un de ses livres les plus importants et les plus célèbres, rédigé à la suite de Par-delà le bien et le mal.
Tour d'horizon de certaines de ses idées. La pensée de Nietzsche invite constamment le lecteur à dépasser ce qu'il est et ainsi devenir une version améliorée de sa personne. Le concept qui résumé le mieux cela ? Le surhomme, ou la volonté de puissance.
Quel ouvrage conseilleriez-vous de lire en premier pour aborder Nietzsche ? Le Gai Savoir. On y découvre la majorité des thèmes que Nietzsche a développés dans ses autres oeuvres (Le Gai Savoir — Wikipédia ). Surtout ne pas commencer par Ainsi parlait Zarathoustra!
Nietzsche pense que tous les idéaux, qu'ils soient religieux, philosophiques ou politiques, ont la même finalité, celle d'inventer un au-delà meilleur que l'ici-bas et d'imaginer des valeurs « transcendantes ». Nier le vrai réel au nom de fausses réalités au lieu de l'assumer et de le vivre tel qu'il est.
La philosophie de Nietzsche n'est donc pas un nihilisme qui se ferait pessimisme. Elle est au contraire une véritable philosophie du bonheur, bonheur qui ne s'atteint que par un rejet du monde, c'est-à-dire par le nihilisme actif.
Nietzsche condamne donc la position dogmatique de Platon en matière de moral et lui oppose un perspectiviste allant en faveur de la vie et de ses conflits. Toutefois il reconnaît une distinction au sein de l'œuvre de Platon entre ce qui relève de l'homme lui-même et ce qui relève de la pensée de Socrate.
L'inégalité naturelle des individus est une des croyances profondes de Nietzsche : chacun doit se créer lui-même sa vérité et sa morale ; ce qui est bon ou mauvais, utile ou nuisible pour l'un ne l'est pas nécessairement pour l'autre.
Souffrir de la solitude est mauvais signe ; je n'ai jamais souffert que de la multitude. Sans la musique, la vie serait une erreur. Il faut avoir une musique en soi pour faire danser le monde. Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi.
En effet, Nietzsche isole la personnalité de Socrate, qu'il circonscrit à partir des notions d'instinct, de pulsion et d'affect, de sa doctrine, qu'il appelle le socratisme et qu'il définit à partir de l'équation socratique raison = vertu = bonheur.
L'erreur de Nietzsche, à mon sens, est d'avoir étendu le relativisme non aux seules valeurs, comme faisait Spinoza, mais à la vérité elle-même, qui n'est plus pour lui qu'une valeur comme une autre. Cela voue la pensée à la sophistique.
Friedrich Wilhelm Nietzsche naît le 15 octobre 1844 dans le village prussien de Röcken. En 1850, après la mort de son père pasteur et de son petit frère Joseph, il part avec sa sœur Élisabeth et sa mère à Naumburg.
Nietzsche y écrit ceci : « Le “monde extérieur” a de l'effet sur nous : l'effet est télégraphié au cerveau, là il est apprêté, mis en forme et reconduit à sa cause : celle-ci est ensuite projetée et c'est alors seulement que le fait parvient à la CONSCIENCE.
Nietzsche définit sa philosophie comme un « platonisme inversé ». Tout en lui s'oppose aux entités métaphysiques platoniciennes, valorisées au détriment de la vie. Mais il partage avec Platon l'ambition politique d'ériger de nouvelles valeurs et de forger un homme nouveau.
Nietzsche est un fervent critique de la morale classique.
Il lui reproche d'enfermer l'individu dans une métaphysique dualiste distinguant, d'une part, un monde vrai (univers des dieux), celui du bien, et, d'autre part, un monde apparent (monde sensible humain), celui du mal.
« Celui qui a un 'pourquoi' peut vivre avec n'importe quel 'comment'. » Friedrich Nietzsche.
Quant à la pensée nietzschéenne. En morale : le Nihilisme exprime la ruine des valeurs de la civilisation occidentale. Soit le « nihilisme psychologique », dans lequel le devenir de l'homme se révèle vide et sans but à partir, entre autres, du motif de « la mort de Dieu ».
Pour Nietzsche la liberté consiste à vouloir être seul responsable de soi-même; être maître de soi; sans maître, sans Dieu, sans disciples. Cet état n'est pas donné. Il faut se battre pour y atteindre. La liberté du maître s'obtient au terme d'une guerre gagnée.
* Le titre fait référence à une citation de Friedrich Nietzsche : "La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil."
Il montre que la création artistique passe avant tout par un travail patient et méthodique, par la rigueur et la réflexion. De manière générale, le génie, en tant que type humain fort et créateur, est brimé par la civilisation qui l'empêche de s'élever.
Type humain supérieur, le surhomme doit redonner sens à l'histoire en faisant valoir son autonomie pleine et entière et sa volonté de puissance, c'est-à-dire de création, dans l'immanence la plus complète.
Une société déchoit quand elle prend pour principes d'action des valeurs antivitales, c'est-à-dire contraires au sens même de la vie, qui est la recherche insatiable du pouvoir et de la domination. La maladie moderne, le mal des civilisés, selon Nietzsche, c'est l'atonie et l'impuissance de la volonté.
(personne) qui fait preuve de pessimisme et de désenchantement moral. Sceptique, pessimiste, nihiliste, on l'est quand on y pense: le reste du temps (et ce reste est presque toute la vie), eh bien! on vit, on va, on vient (Lemaitre, Contemp., 1885, p. 208).
Philosopher à coup de marteau, c'est tester les idoles ou les faux dieux (les valeurs morales) pour les démasquer en tant que tels. On pourrait aussi dire : il s'agit de sonder délicatement un mur en le tapant pour voir s'il sonne creux.