Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres. » L'enfer ne relève pas de la torture physique, mais du fait de ne jamais pouvoir s'extraire du jugement d'autrui.
Ainsi, contre Descartes et son “Je pense donc je suis“, Sartre pose la thèse suivante : “Je suis, j'existe”. Autrement dit il affirme que la pensée elle-même suppose l'existence qui reste première. L'homme est avant tout sujet, une sorte d'existence impersonnelle, une “existence sans existant”.
Il existe quantité de gens qui sont en enfer parce qu'ils dépendent du jugement d'autrui ». Si on résume et simplifie, l'enfer c'est les autres parce qu'ils sont des miroirs déformants de nous-mêmes. Déformants car nous avons de mauvais rapports entre nous.
La conscience humaine, selon Sartre, est pouvoir de néantisation et liberté : elle s'oppose en tout point à l'en-soi, l'être plein, massif et opaque des choses. Ainsi, condamné à une liberté absolue, l'homme doit-il inventer son chemin.
L'existentialisme de Sartre est une pensée qui a pour but de décrire les structures de l'existence. Loin de se fonder sur des définitions déjà toutes faites de l'être humain, cette philosophie prétend partir d'expériences concrètes.
L'existentialisme est une thèse qui dit en bref que l'être humain n'est jamais vraiment « quelque chose » de fini, mais qu'il se construit au fur et à mesure de ses actes. C'est le fameux « l'existence précède l'essence » de Sartre : cela veut dire que notre action humaine précède « qui nous sommes ».
Pour Sartre, l'idée d'un existentialisme chrétien (Jaspers, Kierkegaard, Pascal) est incohérente : si Dieu est, alors l'existence de l'homme n'est plus contingente (existence qui peut ne pas avoir existé), elle devient nécessaire puisque l'essence précède dès lors l'existence.
Être libre, chez Sartre, c'est se jeter dans le monde, de se perdre en lui pour tenter de le modifier, d'agir sur lui. La liberté n'est bien sûr pas un caprice, l'acte résulte d'un projet, du choix que l'homme fait de lui-même.
On ne peut jamais la définir ou la déterminer au préalable : l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il fait, tel est le premier principe de l'existentialisme. Dans le même sens, Sartre ajoute : « L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement […] rien n'existe préalablement à ce projet. »
L'en-soi et le pour-soi
On trouve le premier fondement original de l'existentialisme sartrien dans la distinction entre l'être en-soi et l'être pour-soi. Ainsi, l'en-soi et le pour-soi s'opposent. L'en-soi est la caractéristique de toute chose, de toute réalité extérieure à la conscience.
« L'enfer c'est les autres », écrivait Jean-Paul Sartre. Une campagne récente de la Fondation Abbé Pierre, elle, corrige la citation : « L'enfer c'est soi-même coupé des autres ». Une réplique qui rappelle adressées par Simone de Beauvoir à la conception d'autrui que se fait Sartre.
Dans le regard d'autrui, je suis mis en situation de rompre l'intimité de moi avec moi-même, de prendre une distance me permettant d'accéder à la conscience de moi-même. Sartre n'hésite pas à dire qu' « autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même ». L'Etre et le Néant, III, 1. 1943.
La phrase célèbre de Sartre qui affirmait que « l'enfer, c'est les autres » a été remplacée par l'expression « le paradis, c'est les autres ».
La conscience est l'intuition première de Sartre. Penser dans sa radicalité ce caractère spécifique de l'homme, qui le met à distance des choses et de lui-même, conduit Sartre à remettre en cause certaines conceptions traditionnelles de l'imagination et de l'affectivité.
On est condamné, simplement parce qu'on n'a pas d'autres choix que la liberté — car quand on y pense, refuser d'être libre revient à user de sa liberté. Avec Sartre, l'homme n'est plus déterminé par Dieu. Il devient enfin maître de sa vie et il se définit lui-même par ses actes.
Le concept d'essence (du latin essentia, du verbe esse, être, parent du grec ousia) désigne en métaphysique une distinction de l'être. Il désigne « ce que la chose est », par opposition au concept d'existence qui lui définit « l'acte d'exister ».
Définition de l'existentialisme
L'existentialisme moderne est un courant de pensée philosophique et littéraire qui donne la primauté à l'existence vécue et individuelle, à la liberté de l'homme et à sa vocation à décider lui-même de sa propre existence.
L'idée de Dieu n'est pas la religion. Cette notion désigne la relation intime que le croyant a avec Dieu, l'idée qu'il s'en fait. Cette relation n'a pas à être l'objet d'un cours de philosophie.
Créé au XIXe siècle par Søren Kierkegaard, l'existentialisme est un courant de pensée au sujet de l'existence humaine et de la façon dont nous nous positionnons dans le monde.
Doctrine philosophique qui met l'accent sur le vécu humain plutôt que sur l'être et qui affirme l'identité de l'existence et de l'essence, ou leur parfaite complémentarité.
Philosophie qui affirme le primat de l'existence vécue et qui refuse de réduire ce vécu à un concept, une définition ou une essence. L'existentialisme s'oppose donc à l'essentialisme. On distingue en général deux grands courants à l'intérieur de ce courant philosophique.
Sartre considère que sa philosophie existentialiste est compatible avec l'humanisme. Pourtant, il est important de souligner le fait que Sartre est passé d'une critique radicale de l'homme à une conversion à l'humanisme. Sartre dénonçait dans l'humanisme l'importance accordée aux bons sentiments.
Si un tel être existait, alors l'existence de cet être précéderait l'existence de l'homme; et les êtres humains seraient par conséquent son œuvre et leur finalité serait dictée par Dieu. Sartre refuse cette conception : la signification est une création purement humaine.
En disant que l'homme se propose de réaliser la synthèse du pour-soi et de l'en-soi, Sartre indique que le but de l'activité humaine est le monde idéal, le monde beau, cet univers qui est conscient de soi-même et concilié avec soi, tel qu'on le trouve déjà réalisé dans la philosophie de Hegel.
Mais pire que l'enfer : rien n'est pire que l'enfer. Les riches ont besoin de moi : rien, ils n'ont besoin de rien. tandis que les pauvres me possèdent : malheureusement rien, ils ne possèdent rien. Si l'on me mange, on meurt.