Les disparités scolaires s'observent entre les milieux sociaux, donc entre les territoires, et débouchent sur un cercle vicieux où les élèves défavorisés ont une probabilité plus forte de devenir des individus défavorisés à l'âge adulte.
Lorsque les inégalités sont fortes, le désir d'accumuler des compétences est réduit, la mobilité économique et sociale et le développement humain sont entravés et la croissance économique est affaiblie.
L'environnement familial des élèves a une influence sur leur parcours scolaire, l'acquisition de connaissances, ainsi que le niveau de diplôme en sortie du système éducatif. Les conditions de vie des parents, leurs ressources économiques et culturelles, sont plus ou moins favorables à la réussite scolaire.
L'école doit faire face à des inégalités de niveau de vie et de diplôme des parents. Celles-ci sont elles-mêmes le fruit d'un système qui, sous couvert « d'élitisme républicain », a toujours été très inégalitaire.
Idée de Raymond Boudon selon laquelle les inégalités de réussite scolaire s'expliquent par des différences de stratégies des ménages : raisonnements rationnels différents quant à la poursuite d'études entre les familles favorisées et les familles populaires.
Les inégalités dans l'éducation se forment selon deux logiques distinctes. Tout d'abord, les enfants d'origine sociale aisée ont des résultats scolaires plus élevés que leurs homologues moins favorisés. Deuxièmement, à résultats scolaires donnés, ils choisissent plus fréquemment des études plus longues.
Les inégalités scolaires sont alors définies comme l'écart à cette norme : il n'y pas « assez » d'élèves et d'étudiants d'origine peu favorisée dans les meilleures filières et les formations les plus prestigieuses ; il sont « trop » nombreux dans les formations courtes et les formations professionnelles.
Dès le plus jeune âge, les résultats des élèves sont liés en partie au milieu social de leurs parents. Les écarts se creusent au fil de la scolarité car le système scolaire français cherche davantage l'excellence d'une minorité de très bons élèves qu'à tirer vers le haut les enfants en difficulté.
Le niveau de diplôme de la population est très inégal. 25 % des plus de 25 ans n'ont aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges. À l'autre bout de l'échelle, les diplômés de niveau bac + 3 ou plus représentent 22 % de la population.
L'Ecole peut au moins agir sur ses propres établissements pour diminuer les inégalités d'accès. Elle peut lutter contre les ghettos scolaires, diminuer la sélection qui frappe certaines filières et en éloigne les couches populaires, mettre en place des politiques d'éducation prioritaire plus efficaces.
Les mécanismes à la source de ces inégalités sont les mêmes que ceux listés plus haut à propos de la ségrégation scolaire : la qualité et la quantité de l'enseignement ne sont pas les mêmes, les élèves des filières les plus basses sont stigmatisés, et les apprentissages horizontaux ne fonctionnent plus dans des classes ...
L'École participe aussi aux différences de formation et de réussite scolaire des filles et des garçons. L'École est un facteur d'inégalités de réussite scolaire et de différence individuelles de formation selon le sexe tout en participant au processus de socialisation différenciée des filles et des garçons.
L'inégalité menace le développement social et économique à long terme, porte atteinte à la réduction de la pauvreté et détruit le sentiment d'accomplissement et d'estime de soi des personnes. Cette situation peut à son tour favoriser la criminalité, les maladies et la dégradation de l'environnement.
Les inégalités sont en hausse et elles nuisent à l'économie, à la démocratie et à la société. Les écarts excessifs de richesses et d'opportunités affectent tout le monde. Souvent présentées comme inéluctables, elles sont le reflet de choix de société.
Les inégalités menacent la cohésion sociale. La ségrégation, c'est-à-dire la séparation de certains groupes, peut aussi mener à l'exclusion de ces groupes de la société. De plus, les facteurs de fragilisation des liens sociaux peuvent se cumuler.
De son point de vue, les inégalités sociales observées dans les parcours scolaires sont le résultat de la juxtaposition de stratégies divergentes, adoptées consciemment par les familles en fonction des informations dont elles disposent et de leur manière d'évaluer les avantages et les coûts d'une poursuite d'études.
Les stratégies scolaires des parents jouent un rôle central dans la réussite scolaire. En effet, ils mobilisent leurs ressources [richesse, diplômes, savoirs, relations, connaissance du système scolaire, etc…] pour effectuer des choix qui permettent des trajectoires de formation plus rentables.
Les proportions des inégalités en matière d'éducation
La proportion est beaucoup plus grande dans les pays en développement : 31 % en Afrique subsaharienne et 21 % en Asie centrale contre 3 % en Europe et en Amérique du Nord2.
Selon une étude réalisée par le Fonds monétaire international (FMI), une plus grande égalité des revenus favorise une croissance économique plus durable que le libre-échange et les investissements étrangers, et diminue le niveau de corruption des gouvernements, ou le niveau de la dette extérieure (Berg et Ostry, 2011).
L'État a un rôle majeur dans la lutte contre les inégalités. Il peut lutter contre les discriminations, moduler ses prélèvements obligatoires pour plus de justice sociale et surtout par la mise en place d'une sécurité sociale collective qui crée un lien de solidarité entre tous les individus.
Les trois effets sont : l'effet établissement. l'effet classe. l'effet maître.
Ces inégalités s'expliquent principalement par la place des femmes dans le marché de l'emploi : les femmes sont concentrées dans 12 familles professionnelles, dévalorisées financièrement et socialement, où les qualifications et la pénibilité ne sont pas reconnues.
Introduction. L'égalité des chances est un axe fort de la politique éducative interministérielle. Les transformations engagées depuis 2017 ont pour objectif de donner à chaque élève les mêmes chances, quelles que soient ses origines sociales ou territoriales, notamment en matière d'orientation.