Les personnes isolées sont plus souvent des hommes, âgées de plus de 40 ans ; elles sont peu diplômées et plus souvent inactives. L'isolement relationnel est associé à une vulnérabilité économique accrue en matière de ressources ou de précarité de l'emploi, à une santé dégradée et à un moindre niveau de bien-être.
Les plus modestes - chômeurs (20%) et ouvriers (18%) - sont plus exposés à l'isolement, selon ce rapport basé sur une enquête statistique menée en janvier et juillet 2023 par le Crédoc, complété par une enquête ethnographique auprès de personnes seules et isolées.
« Une personne est isolée lorsqu'elle ne rencontre pas physiquement les membres de 5 réseaux de sociabilité : le travail, la famille, les relations amicales ou professionnelles et le milieu associatif », explique la chercheuse au Cerlis Séverine Dessajan.
Selon cette étude, les plus de 75 ans sont les plus touchés par la solitude : 1,5 million de personnes de ce groupe d'âges vivent aujourd'hui dans une solitude qu'elles n'ont pas choisie, et 15 % d'entre elles n'ont aucun lien social ou familial. L'isolement social touche surtout les personnes âgées les plus fragiles.
L'isolement peut survenir dans notre vie à tout moment. Ce sentiment de solitude se déclenche pour diverses causes : une période de chômage, des problèmes familiaux, une addiction aux réseaux sociaux, une rupture amoureuse, une maladie... Les raisons sont multiples et ne se ressemblent pas.
La solitude touche beaucoup de Français mais est beaucoup plus présente chez les jeunes, selon cette étude. Les femmes et les personnes précaires sont aussi plus touchées que la moyenne. Si solitude ne rime pas forcément avec souffrance, elle « affecte la santé mentale de millions » de personnes.
Résultat, 24 % des 15 ans et plus ont déclaré se sentir « très » ou « assez » seules, et 27 % disent se sentir « un peu » seule, soit 51 % au total. Les plus concernés par la solitude sont les jeunes adultes : 27 % des 19-29 ans se disent « très » ou « assez » seules contre seulement 17 % chez les plus de 65 ans.
L'isolement social désigne la séparation physique d'une personne par rapport aux autres, tandis que la solitude est la perception d'être seul. On peut se sentir seul même lorsqu'on est entouré de beaucoup de gens. De même, on peut vivre seul sans se sentir isolé, à condition d'avoir un solide réseau social.
Rompre l'isolement chez la personne âgée, handicapée ou dépendante peut être fait en réalisant une activité aimée par la personne aidée par exemple jouer à un jeu de société, se balader dans un parc ou visiter une exposition culturelle. Ces instants favorisent l'échange de manière naturelle.
L'isolement social est la situation dans laquelle se trouve une personne qui, du fait de relations durablement insuffisantes dans leur nombre ou leur qualité, est en situation de souffrance et de danger*.
Les études montrent que les individus qui sont isolés socialement sont à plus haut risque de maladies cardiovasculaires, de maladies infectieuses (comme le rhume), de détérioration des fonctions cognitives, et de mortalité prématurée.
L'isolement social est caractérisé par l'absence d'interactions sociales régulières. La solitude est quant à elle une émotion : vous pouvez être entouré mais tout de même vous sentir seul. L'isolement social signifie que vous avez peu ou pas de contact avec d'autres personnes.
Il peut résulter d'une intégration difficile ou d'un processus de désinsertion sociale. Avec l'avancée en âge, l'isolement fait suite à des ruptures, en particulier quand on ne dispose de relations qu'au sein d'un réseau unique.
Les facteurs aggravant l'isolement sont la pauvreté (34 % des personnes isolées ont des revenus inférieurs à 1 200 euros par mois, contre 25 % des personnes non isolées), le chômage et l'âge. On compte 7 % de personnes isolées chez les 15-25 ans, 11 % chez les 25-39 ans et 12 % au-delà et jusqu'à 69 ans.
L'isolement social consiste en “un état de manque complet ou presque complet de contact entre un individu et la société. Il diffère de la solitude, qui reflète un manque temporaire et involontaire de contact avec d'autres humains dans le monde.”
Parmi les bienfaits de la solitude, il y a le lâcher prise avec le monde extérieur pour se connecter avec ses désirs, ses rêves, son imagination et sa créativité. La solitude permet également de laisser place à des émotions qu'on ne s'autorise pas à exprimer en public : tristesse, colère, coup de blues…
La solitude n'est pas une maladie, mais plutôt le symptôme d'une difficulté à s'adapter à son environnement. Cela peut parfois résulter d'un problème de santé mentale préexistant. Dépression, anxiété, troubles du sommeil ou bipolarité, peuvent se manifester également par un sentiment profond de solitude.
Une personne sur cinq se sent régulièrement seule
Ainsi, les personnes aux revenus modestes restent les plus frappées par l'isolement social. Dans le détail, le chômage s'avère être un facteur aggravant, les chômeurs souffrant deux fois plus d'isolement relationnel que les actifs en poste.
Dépression, anxiété, psychose…
Et les effets de la solitude chronique sur la santé mentale vont bien au-delà. De nombreux travaux ont révélé que l'isolement pouvait augmenter le risque de dépression, d'anxiété, de psychose et d'usage de drogues, et aussi aggraver ces situations si elles étaient préexistantes.
La solitude peut affecter la santé mentale et physique
La personne qui en souffre devient moins active, ce qui crée un déconditionnement à la fois sur le plan physique, mental et social. La solitude augmente également le risque de trouble mental courant, comme la dépression, l'anxiété ou l'épuisement professionnel.