Introduction. L'esprit critique désigne couramment la capacité d'une personne à ne recevoir pour vrai que ce qu'elle a minutieusement analysé et interrogé. Il renvoie à l'exercice de la liberté dans sa faculté de réfuter les opinions qui s'imposent le plus immédiatement à la conscience.
En philosophie moderne, il désigne une enquête systématique sur les conditions et conséquences d'un concept, la théorie, la discipline, ou une approche et une tentative de comprendre ses limites et la validité. Un point de vue critique, en ce sens, est le contraire d'un dogmatique.
La philosophie de Marcien Towa a pour cadre général la libération de l'homme. Il s'agit précisément de le soustraire à l'autorité despotique des systèmes (idéologiques ou politiques) qui entravent sa liberté.
La pensée critique est une activité principalement rationnelle, basée sur le questionnement et la remise en cause des préjugés et des opinions "toutes faites". Elle nécessite l'exercice de la raison donc la maîtrise du langage, de l'argumentation et de la conceptualisation.
Pour Kant, l'homme doit se réaliser en tant qu'individu rationnel dans la société, et doit assurer le plein épanouissement de chacun. Dans son essai Qu'est-ce que les Lumières ?, Kant fait l'apologie de la liberté d'expression en tant que nécessité au progrès humain.
Ce sont les maximes suivantes : 1. Penser par soi- même ; 2. Penser en se mettant à la place de tout autre ; 3. Toujours penser en accord avec soi-même.
Elle montre que les idées transcendantales, bien qu'elles ne puissent pas devenir objets de notre connaissance, doivent être postulées pour permettre la moralité et l'espérance. La connaissance doit ainsi être limitée par la raison elle-même afin de faire place à la croyance.
Quel que soit le champ d'étude pris en considération, l'esprit critique est défini selon deux dimensions : l'habilité et la disposition. L'habilité est la capacité à utiliser les outils de la pensée critique, tandis que la disposition est la propension à utiliser spontanément la pensée rationnelle.
Dans le langage courant, l'esprit critique est tantôt assimilé à la démarche scientifique, tantôt limité à la capacité à faire preuve d'un doute rationnel, et souvent cantonné à la correction des fausses informations. Il s'agit généralement de discerner le « vrai » du « faux ».
Elle considère la pensée critique comme une compétence clé à développer, car elle a un impact important sur la prise de décision, la résolution de problèmes et l'évaluation des informations et des situations, compétences indispensables pour s'adapter avec succès à de nouvelles situations.
24 : « Avant d'enseigner aux Noirs notre pensée philosophique, tâchons de pénétrer la leur. Sans pénétration philosophique, l'ethnologie n'est que folklore. » Placide Tempels, op.
«c'est cette fermeture sur soi du cercle des connaissances. L'esprit philosophique est avant tout un esprit d'ouverture, de nécessaire dépassement des contingences, un esprit scientifique aussi pour finir.»
En fait la philosophie est essentiellement sacrilège en ceci qu'elle se veut l'instance normative suprême ayant seul droit de fixer ce qui doit ou non être tenu pour sacré, et de ce fait abolit le sacré pour autant qu'il veut s'imposer à l'homme du dehors.
Selon lui, l'esprit critique relève d'une certaine posture intellectuelle, d'un certain état d'esprit à adopter, d'une certaine attitude. La pensée critique est quant à elle la réunion de cette attitude (l'esprit critique) et d'un ensemble de capacités qui permettent de mener la critique correctement.
Pour Foucault, la critique est « un moyen pour un avenir ou une vérité qu'elle ne saura pas et qu'elle ne sera pas, elle est un regard sur un domaine où elle veut bien faire la police et où elle n'est pas capable de faire la loi » [10] Foucault, « Qu'est-ce que la critique ? », art.
L'esprit critique, qui est souvent considéré comme un synonyme de pensée critique, n'en est qu'une des composantes. En effet, cette dernière nécessite, en plus de l'esprit critique, la maîtrise des outils d'analyse critique.
La genèse réelle de l'esprit critique se fait dans l'expérience de la souffrance. C'est uniquement au travers d'une expérience négative que, selon Adorno, l'esprit critique peut naître empiriquement.
Porter un regard critique ce n'est pas se méfier de tout, rejeter tous les points de vue, voire verser dans les théories du complot : c'est mettre à distance, argumenter, confronter les points de vue, susciter le débat et l'accepter.
La réflexion critique appliquée à un projet consiste à interpréter l'expérience et les données en vue de créer de nouvelles perceptions et d'aboutir à un accord sur les actions à entreprendre.
Nietzsche ne reproche pas à Kant de prétendre connaître la chose en soi (il sait que ce n'est pas le cas), mais il critique le fait que Kant a distingué phénomène et chose en soi ainsi que le terme même de « phénomène », parce que ce terme présuppose l'existence d'un en soi.
Kant établit que toute connaissance requiert d'une part, la sensibilité, comme faculté de recevoir des représentations et donc d'être affecté par les objets du monde extérieur; d'autre part, l'entendement, comme faculté de former des concepts et de les appliquer à ces intuitions.
La morale de Kant est donc résolument rationnelle : « Le devoir, écrit-il, est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi. » (ibid., p. 26) Seul un être raisonnable en effet peut agir en faisant abstraction de ses inclinations, voire en les contredisant.