Tartuffe, faux dévot chrétien, se réclamait de la même morale que ceux qu'il prenait de haut. Aujourd'hui, ceux qui pratiquent le signalement moral ne se font pas les champions d'une morale populaire ou universellement admise, mais très souvent cherchent à imposer de nouvelles normes.
(1609) Littré explique : « Molière, qui écrit Tartuffe , a emprunté ce mot à l'italien tartufo (« truffe, hypocrite ») [qui] se trouve dans le Malmantile de Lippi avec le sens d'homme à esprit méchant ; le Malmantile circulait manuscrit en France avant le Tartuffe [de Molière] » ; voir truffa (« escroquerie »).
À travers le personnage de Tartuffe, Molière dénonce l'hypocrisie de ceux qui se présentent comme des modèles de piété et notamment les directeurs de conscience qui s'introduisent dans les familles et en abusent.
La querelle du Tartuffe
Dans sa préface, Molière écrit que la pièce a un but moral : "Rien ne reprend mieux les hommes que la peinture de leurs défauts". Il écrit Tartuffe pour que les hommes cessent d'être de faux dévots et des hypocrites.
L'interdiction de la pièce était sans doute dictée par des considérations de politique religieuse, en particulier par la nécessité de ne pas affaiblir l'Église catholique dans un temps où la dissidence janséniste faisait peser sur elle la menace d'un schisme.
Tartuffe symbolise l'hypocrisie religieuse qui sert de masque pour toutes sortes de turpitudes : il s'introduit dans la maison d'un riche bourgeois, Orgon qui, subjugué par la foi affichée du personnage, le recueille, l'héberge, lui accorde toute sa confiance...
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
Dorine. Servante de Mariane, Dorine se définit par son caractère franc. Elle a très vite percé l'hypocrisie de Tartuffe et ne se gène absolument pas pour dire ce qu'elle en pense.
La critique de la société d'ordres
À l'époque de Molière, la société est divisée en classes sociales. Si Jourdain fait rire, Molière dénonce tout de même le système de classes qui existe à la cour de France. Il insiste sur l'injustice que cela crée.
Coup de théâtre, il est arrêté par le commissaire.
Ce dernier explique que le roi connaissait la fourberie de Tartuffe déjà auteur d'escroqueries précédentes. Pour remercier Orgon de sa fidélité passée, il lui rend ses biens et lui pardonne d'avoir par amitié aidé Argas. Mariane et Valère peuvent librement se marier.
C'est un homme cupide et jouisseur dominé par la sensualité. Il est capable de faire preuve d'un appétit pantagruélique ce qui est en totale contradiction avec ce qu'il prône. Sa concupiscence ne fait aucun doute car il désire ardemment posséder Elmire. C'est un escroc dont l'unique préoccupation est de s'enrichir.
Le sujet du premier Tartuffe avait un dénouement qui ne pouvait pas être celui du Tartuffe de 1669. Au départ, un gros homme dévot profite de l'ascendant qu'il exerce sur un homme pour s'opposer au mariage de son fils et pour séduire sa femme. Mais grâce à l'habileté de cette femme, il est démasqué.
Le classicisme, courant majeur à partir des années 1660, alors que Louis XIV règne à la cour. Le Tartuffe (1669) est une comédie de moeurs qui s'adresse à la raison et à l'équilibre de chacun. Elle s'attaque à l'hypocrisie et a la fausse dévotion tout en faisant rire.
Hypocrite. Un homme faux. ➙ déloyal, fourbe, sournois. Qui n'est pas naturel à qqn.
Tartuffe réussit à le manipuler en singeant la dévotion et a réussi à devenir son directeur de conscience. Cet aventurier se voit proposer la fille de son bienfaiteur en mariage, en même temps qu'il tente de séduire Elmire, beaucoup plus jeune que son mari.
Qui est empreint d'hypocrisie. Synon. affecté, cauteleux, fallacieux, faux, mensonger, mielleux, patelin, sournois, trompeur. Contenance, déférence, mine, ton, zèle hypocrite.
Le Lion représente le pouvoir du roi, le Chat, l'hypocrite, le Renard, le rusé.
Le roi ne pouvait alors permettre de jouer une pièce dénoncée par les dévots comme une atteinte à la religion. Il fallut donc cinq ans à Molière pour se sortir de ce guêpier, notamment par un coup de génie qui lui fit transformer le personnage de Tartuffe.
Ici, c'est assez de montrer que Molière, en nous divertissant, pense et nous fait penser qu'il faut être vertueux, non-seulement par intérêt, mais pour la vertu même et pour Dieu qui nous la commande ; non-seulement pour nous, mais pour tous ceux qui nous entourent et dont nous sommes, responsables.
M. Jourdain est présenté comme un homme ridicule par ses caprices, sa naïveté et sa vanité. Il remue ciel et terre pour devenir noble, déclenchant ainsi moqueries et rires de son entourage.
En tournant en ridicule ses contemporains, Molière se livre à une véritable critique sociale. Chez Molière, le rire est aussi un moyen de critiquer la société de son époque. Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles.
À son retour à Paris, Molière reçoit la protection de Monsieur, frère du roi. Il joue pour la première fois au Louvre devant le jeune Louis XIV Le Docteur Amoureux en 1658. La pièce plaît au souverain, qui accorde alors à la troupe le droit de partager la salle du Petit-Bourbon avec les Comédiens-Italiens.
Première représentation du « Tartuffe » de Molière à Versailles avant sa censure. Pliant devant le parti dévot, Louis XIV fait interdire la pièce, qui ne sera jouée en public que radicalement remaniée, cinq ans plus tard.
On le rencontre en particulier dans les pièces de Molière. Ce dernier dénonce les défauts des hommes : l'égoïsme (le Médecin malgré lui), la vanité (le Bourgeois gentilhomme), l'hypocrisie (Tartuffe), le pédantisme (les Femmes savantes), etc. L'avarice excessive d'Harpagon, dans l'Avare, fait de lui la risée de tous.