Le registre ironique. - L'expression « la moitié de son habit » renvoie à l'idée de la moitié du corps. - Fameux : grande réputation, bonne ou mauvaise, mot neutre mais on va lui accorder une connotation péjorative. - Sort des animaux et celui des esclaves => hiérarchie renversée.
Ainsi la moitié de l'habit dénonce en fait la réduction du personnage à une moitié de corps humain. Par ce procédé, Voltaire oblige le lecteur à reconstituer lui-même les niveaux de gravité, et donc à s'indigner. On enlève à l'esclave le nécessaire : son habit, sa liberté, son corps même ne lui appartient plus.
Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : « Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère ». Hélas !
L'émotion de Candide souligne l'horreur de l'état dans lequel se trouve l'esclave et cette horreur ne peut inspirer que de la pitié. Voltaire fait ainsi appel à la sensibilité de son héros et à travers lui à celle du lecteur. - dégradation sur le plan social, l'esclavage est la propriété d'un autre homme.
Dans ce chapitre 19 de Candide, Voltaire met à jour le caractère ignoble et infamant de l'esclavagisme. En mêlant descriptions pathétiques et ironie, il s'évertue à secouer la bonne conscience des Européens. La rencontre avec le nègre de Surinam est également l'occasion de dénoncer l'optimisme de Pangloss.
La morale de l'histoire de Candide
Voltaire veut aussi montrer l'absurdité de notre monde. Candide, au début très optimiste, découvre que le monde n'est pas aussi bien qu'il le pensait. En effet, dans aucuns pays, sauf l'Eldorado (qui précisément n'existe pas), le héros ne trouve le bonheur.
Procédés littéraires : l'intertexte et l'antiphrase. Extraits célèbres : critique de la philosophie de Leibniz selon laquelle « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ; la morale finale « il faut cultiver son jardin ».
Dans Candide, Voltaire dénonce l'esclavage notamment à travers le personnage du nègre de Surinam, dans le chapitre 19. C'est l'exemple même de l'atteinte aux droits de l'homme et à la liberté qui est exposé dans ce chapitre.
Voltaire dénonçait l'injustice sociale, l'intolérance religieuse et le pouvoir arbitraire. Ses idées appartenaient à l'esprit des Lumières, un mouvement philosophique, scientifique et littéraire du 18e siècle qui voulait défendre la Raison et la Liberté de l'Homme contre l'obscurantisme et les persécutions.
Candide reprend cette idée, en s'exprimant : "chacun se mit à exercer ses talents" et la petite société prend sens. La morale de Voltaire est que le travail (jardinage) évite l'ennui (occupe le temps), le besoin ( car il produit de la richesse) et le vice (car il n'est pas tenté de dérober les biens d'autrui ).
«L'homme a lutté toute sa vie contre l'esclavage, affirme le spécialiste. Certes il avait confié de l'argent à son banquier Jean-Robert Tronchin pour le faire fructifier, mais sans qu'on puisse dire avec certitude si le philosophe savait dans quelles affaires son pécule était investi.»
A travers ce récit, on retrouve Voltaire dénonçant le fanatisme.
Voltaire dénonce la barbarie des hommes, il dénonce aussi l'absurdité de la mise en scène qui décrit la guerre comme un spectacle avec une accumulation des instruments de musique auxquels sont mêlés les canons : « les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours ».
Les lois et la religion ne suffisent par contre la peste des âmes ; la religion, loin d'être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. » Voltaire condamne sans réserve le fanatisme qui ignore les lois et corrompt les religions.
Voltaire pose en premier lieu le cadre, celui d'un conte. Ensuite le dialogue entre Candide et le nègre se révèle être une dénonciation de l'esclavage.
Candide : « le jugement assez droit avec l'esprit le plus simple ». Après avoir été « chassé du paradis terrestre », il s'enrôle dans l'armée malgré lui, et doit participer à une guerre. But de Voltaire : condamner la guerre, en racontant une histoire.
La guerre aurait avant tout une légitimité esthétique : Voltaire la montre ironiquement comme un spectacle (champ lexical du spectacle, conception théâtrale de la guerre : « héroïque »), puis il décrit de façon très réaliste ses conséquences avec les massacres de civils.
Ses idées. Voltaire a plaidé pour la tolérance et l'égalité, et contre le fanatisme et la noblesse. Pendant toute sa vie il a lutté contre l'injustice et l'intolérance. En effet, Voltaire s'est battu pour la tolérance, il a utilisé Dieu pour dire qu'il faut se respecter même si nous sommes différents.
Voltaire : « le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin » (in Candide, Voltaire). Travailler évite à l'homme de s'ennuyer ou de sombrer dans le vice. Cela lui permet également de subvenir à ses besoins. Le travail est donc utile à l'homme, même s'il est parfois difficile ou pénible.
Victor Schoelcher (1804-1893)
Il consacre sa vie à la lutte contre l'esclavage et à la réforme de l'Empire colonial. Nommé sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies sous la IIe République, il fait promulguer le décret du 27 avril 1848 qui abolit définitivement l'esclavage en France.
Le décret du 27 avril 1848 interdit absolument « tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres ». Il interdit à tout Français, même en pays étranger, de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre.
Selon lui, le monde même créé par Dieu n'est pas parfait, mais il est la meilleure version qu'il puisse exister. C'est donc la philosophie optimiste que soutient Pangloss.
On l'a quelque peu pervertie par un tour individualiste en parlant de « son jardin », alors que Candide préconise: « Il faut cultiver notre jardin. » Comprendre: chacun doit exercer ses talents, chacun doit faire sa part du travail pour faire progresser la société.
« Il faut cultiver notre jardin », dit Candide à Pangloss à la fin du célèbre conte philosophique Candide ou l'Optimiste ; Voltaire précise que le jardin d'Eden n'a pas été créé pour que l'homme trouve le repos mais pour qu'il y travaille, qu'il exerce son talent.