Le risque principal de la maladie bipolaire est le suicide. On estime que 20% des bipolaires décèdent par suicide. Ce risque est 30 fois supérieur à celui de la population générale, il est donc considérable. Il est équivalent entre les sexes alors que dans la population générale il est 3 fois supérieur chez les hommes.
Un certain épuisement de la maladie est constaté avec l'âge [5], le vieillissement atténuant la symptomatologie. Les formes à début tardif auront un cours accéléré avec le temps, les périodes inter critiques se raccourcissent et les épisodes devenant plus longs, l'évolution pouvant conduire à la forme à cycles rapides.
Les patients restent bipolaires à vie mais, avec un traitement adapté, la très grande majorité d'entre eux pourra vivre confortablement, même si certains regrettent de temps en temps l'énergie délirante des épisodes maniaques…
Une personne en phase maniaque est anormalement euphorique, énergique, hyperactive ou agressive. Elle est exaltée et conçoit une confiance déraisonnable en elle-même. Elle n'a plus d'inhibition, fait ou dit ce qui lui passe par la tête, sans se soucier des conséquences de ses actes et de ses propos.
L'épisode maniaque, lui, est beaucoup plus sévère, plus intense, et les retentissements dans la vie de l'individu peuvent être très importants avec un fonctionnement parfois très altéré, impactant sa vie professionnelle et sociale.
Cette hospitalisation peut être indiquée : afin de protéger le patient bipolaire présentant un trouble dépressif grave avec risque de suicide ; pour lui éviter des conduites dommageables pour sa vie (agitation violente, troubles du comportement majeurs...) ; en cas d'isolement social et familial.
Le trouble bipolaire est une maladie psychique chronique responsable de dérèglements de l'humeur avec le plus souvent une alternance d'états d'exaltation et de dépression. Favorisée par des facteurs biologiques et génétiques, cette maladie apparaît le plus souvent chez l'adulte jeune.
En effet, ces profils ont un fonctionnement psychologique qui n'est pas sans conséquence sur les autres membres de la famille, les amis ou les collègues. Mais il ne s'agit pas de manipulateurs patentés, et ces personnes sont les premières à souffrir de leur propre pathologie ou trouble.
La chute du mur de Berlin, symbole de la fin du monde bipolaire, par Pascal Boniface.
Au cours des épisodes maniaques du trouble bipolaire (périodes d'excitation), le malade peut être tellement excité qu'il passe plusieurs jours sans dormir. Il a du mal à rester en place et ses nuits de sommeil sont très courtes. Le bipolaire a alors un rythme de vie décalé et accumule le retard de sommeil.
La confusion entre schizophrénie et troubles bipolaires est fréquente car ces deux maladies psychiatriques bien distinctes ont parfois des symptômes en commun. La personne bipolaire souffre de troubles de l'humeur qui surviennent plutôt après 25 ans, alors que la schizophrénie se manifeste généralement avant.
Une remise en question des concepts est probablement à venir
En suggérant une origine neurale, cellulaire et génétique commune entre la schizophrénie et les troubles bipolaires, les études de neuroimagerie et de neuropathologie confirment le chevauchement considérable qu'il existe entre ces maladies.
Les troubles bipolaires sont associés à une espérance de vie réduite de 10 ans pour les patients. En cause, le suicide et les maladies cardiovasculaires.
Le trouble bipolaire peut également être héréditaire, c'est-à-dire se transmettre par les gènes. Cependant, la maladie n'est habituellement pas transmise aux enfants. Un enfant sur dix environ, dont le père ou la mère est atteint du trouble bipolaire, développera également la maladie.
Cyclothymie : la "cousine" du trouble bipolaire
"La cyclothymie est une «cousine » de la bipolarité. Elle y ressemble mais les troubles associés sont moins violemment exprimés que dans les troubles bipolaires.
« Les personnes atteintes de troubles bipolaires sont souvent très sensibles aux mots de travers, aux reproches », explique le Dr Hantouche. Il faut essayer d'être disponible sans être critique, présent sans avoir l'air d'« épier » les signes d'une rechute chez votre proche.
Bien des gens interrompent leur traitement, car ils se sentent mieux et ne ressentent pas les effets de la maladie. Ils en concluent que la médication n'est plus nécessaire.
"Non, les bipolaires ne sont pas dangereux pour leur entourage. Comme pour tous les problèmes psychiatriques, il ne faut pas considérer que les malades mentaux sont dangereux. Ils sont dangereux pour eux-mêmes, le risque de suicide et la mortalité par suicide sont des éléments très importants.
Une société bio pharmaceutique montpelliéraine, Alcediag, a développé un test sanguin qui permet de diagnostiquer la bipolarité. Il s'agit d'une avancée majeure pour la psychiatrie. Dès 2023, le test sera commercialisé en Italie et en Suisse. Une prise de sang révolutionnaire.
Les troubles bipolaires sont reconnus comme handicap Le droit à la compensation vise à permettre à la personne handicapée de faire face aux « conséquences de son handicap quelles que soient l'origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie ».
Elle peut aussi avoir des hallucinations, surtout auditives (elle entend des voix). Tout en étant moins grave que la manie, l'hypomanie peut être déstabilisante.
Des études ont montré qu'une personne qui abuse de l'alcool présente 4 fois plus de risques de développer un trouble bipolaire. À l'inverse les personnes souffrant de troubles bipolaires ont plus de risque de souffrir d'une addiction à l'alcool. Cela est surtout vrai chez les hommes ayant développé la maladie jeunes.