Depuis longtemps, on a dit de Freud, pour reprendre une formule de Foucault, qu'il avait fait de l'individu « son propre Dieu » [Foucault, 1994, p. 675] parce qu'il lui revenait maintenant de résoudre ses conflits par la compréhension de ses actes. Cette mutation fut reçue comme sa raison et son tort.
Plus généralement, au-delà du seul harcèlement moral, la psychanalyse trouve une limite (hors du cadre de la cure) dans le fait que la société préfère l'identité statique à l'identité dynamique. La psychanalyse ne tient pas vraiment compte de la société.
Sartre et Freud n'abordent en effet pas l'analyse de la psyché humaine du même point de vue, ce qui permet dʹéclairer par contraste la spécificité de la position freudienne.
La psychanalyse est un outillage qui n'apporte de réponses qu'aux situations adéquates à sa formulation. La psychanalyse n'est qu'une branche de la philosophie. Elle n'est pas une science, parce qu'elle ne se vérifie pas de façon universelle. Elle est une spéculation méthodologique, mais non une ontologie.
Appliqué à la conscience et à ses « données », l'adjectif « lacunaire » signifie alors que notre conscience ne nous donne pas tout ce qui serait requis pour la compréhension de ce qu'elle nous donne, et qu'il nous faut souvent, par exemple, intercaler une foule de raisonnements que nous n'avons jamais eu l'impression ...
Pour Freud, l'inconscient représente les souvenirs refoulés qui subissent la censure, elle-même inconsciente, et qui cherchent à tout prix à se manifester à la conscience en contournant la censure.
La pulsion de vie rencontre sur sa route la pulsion de mort. Freud conçoit la pulsion de mort d'abord essentiellement comme répétition — donc comme tendance à la réduction des tensions à l'état zéro (c'est-à-dire comme tendance du vivant à revenir à l'état anorganique, au chaos, à l'homogène).
Le but de la psychanalyse est, selon Freud, de rendre l'inconscient conscient, de pouvoir aimer et de travailler. On peut dire aussi de conquérir un plus grand degré de liberté par rapport aux déterminismes inconscients dans les relations avec soi-même et avec les autres.
La place thérapeutique de l'analyse est aujourd'hui très limitée, car d'autres stratégies thérapeutiques sont à notre disposition. Mais elle prend une place de complément. Après une dépression par exemple ou après un trouble anxieux, on peut proposer dans un second temps une psychothérapie.
La psychanalyse et la psychologie s'appuient toutes deux sur les éléments psychiques mais ont des significations différentes : la psychanalyse est une méthode expliquant la signification inconsciente des comportements alors que la psychologie est une étude de la manière de penser, des comportements.
Ainsi, selon Freud, l'acte psychique qui permet le devenir conscient est soutenu par l'attention, fonction psychique sur laquelle il insiste à plusieurs reprises, remarquant sa nécessité en raison de la fugacité spontanée de la conscience.
Passée au travers de cette censure, la pulsion inconsciente peut devenir consciente, ce qui ne signifie pas qu'elle le devient effectivement: elle est alors préconsciente, au même titre que tout ce qui est effectivement présent à l'esprit, sans qu'on le remarque de fait.
L'Interprétation des rêves est donc bien le livre fondateur de la psychanalyse. Jusqu'à sa mort, en 1939, Freud ne cessera de répéter que la compréhension d'un rêve est une «voie royale» pour celle de l'inconscient.
Face à cette doctrine, Alain fait la première critique suivante : La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller.
En résumé : La psychanalyse a fait la preuve de son efficacité, au moins pour certaines pathologies. Son mode d'action et son objet d'étude la rendent difficile à évaluer ce qui alimente le débat. Par ailleurs elle respecte une partie de la méthode scientifique, notamment la critique par les pairs.
Freud considère que deux pulsions essentielles nous déterminent : - les pulsions d'auto-conservation, comme la faim, et les pulsions de vie comme les pulsions sexuelles ou libido.
Pour de nombreux intervenants dans la critique externe de la psychanalyse, les positions de Freud sur le déterminisme demeurent cruciales, tout comme elles le sont pour tout autre projet de « faire science ». On peut citer Frank Sulloway, Jacques Van Rillaer, Jacques Bouveresse, Ludwig Wittgenstein, Karl Popper.
La psychanalyse touche à sa fin lorsqu'on en a dit suffisamment pour s'être transformé et réconcilié avec soi-même et que l'on n'est plus gouverné par son ignorance.
En faisant écho au plus profond de notre être, la lecture de Freud peut devenir le point de départ d'une recherche sur soi-même. De ce point de vue, Freud nous convie à faire à notre tour le parcours qu'il a suivi depuis qu'il a découvert l'inconscient au cours de son auto-analyse.
Cela est principalement dû au fait que le temps nécessaire à la psychanalyse dépend du type de patient et de la complexité de la raison de la consultation. La méthode utilisée pour traiter le patient a également une influence sur la durée du traitement. Pour ces raisons, elle est extrêmement variable.
Les tarifs vont de 70 € à 100 € la séance, voire plus, en fonction de la notoriété du praticien. En termes de salaires annuels net, certaines enquêtes font état de revenus moyens plutôt… moyens : entre 15 000 € et 30 000 €.
Quelle est la durée d'une psychanalyse ? Lors d'une cure analytique classique, les séances se déroulent de façon hebdomadaire et parfois plusieurs fois par semaine, si besoin, sur une durée de quelques mois à quelques années.
Ses deux grandes découvertes sont la sexualité infantile et l'inconscient. Elles le conduisent à élaborer plusieurs théorisations des instances psychiques, en premier lieu par rapport au concept d'inconscient, en relation avec le rêve et la névrose, puis il propose une technique de thérapie, la cure psychanalytique.
Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons. Aucun mortel ne peut garder un secret. Si les lèvres restent silencieuses, ce sont les doigts qui parlent. La trahison suinte par tous les pores de sa peau.