Le succès est tel que "Tartuffe" va attirer les foudres de l'Église. L'archevêque de Paris accuse la comédie de salir l'image des croyants et celle de la dévotion. Molière, mettant en scène les méfaits d'une dévotion hypocrite, est alors censuré et doit retravailler son œuvre.
Le Tartuffe interdit par Louis XIV joué pour la première fois à la Maison de Molière. Pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, la Comédie-Française jouera le 15 janvier la version inédite de la pièce vue avec plaisir puis censurée par le Roi-Soleil, mise en scène par Ivo van Hove.
Il dénonce, critique et condamne ses personnages, les caricaturant à l'extrême faisant ainsi ressortir leur ridicule. Fini l'image du bon plaisantin, Molière est censuré par le Pouvoir. Les œuvres de Molière sont sujettes à controverses.
Dans sa préface, Molière écrit que la pièce a un but moral : "Rien ne reprend mieux les hommes que la peinture de leurs défauts". Il écrit Tartuffe pour que les hommes cessent d'être de faux dévots et des hypocrites.
Madame Pernelle arrive et malgré les accusations de son fils refuse de croire à la fourberie de Tartuffe. Un huissier, M. Loyal, arrive et ordonne à Orgon et à sa famille de quitter les lieux avant demain sous peine d'expulsion. Madame Pernelle finit par reconnaître son erreur et son aveuglement.
« Tartuffe » est une pièce de vers ou l'auteur attaque certains vices et les ridicules de sont temps. Tartuffe, dont le personnage éponyme est le faux dévot et l'hypocrite par excellence, montre plusieurs satires; celle des mœurs, celle de la société, et aussi celle qui nous est primordiale: celle de la religion.
Madame Pernelle et Orgon : ils sont naïfs, prenant fait et cause pour le Tartuffe, leur parole n'évolue pas. Dorine, Cléante, Elmire : ils s'entendent tous les trois pour démasquer le tartuffe, malgré trois caractères différents. Tartuffe est à part : c'est avant tout une figure fuyante, qui brille par son absence.
Orgon est un bourgeois fortuné et charitable qui recueille Tartuffe, un soi-disant homme d'Église qu'il admire. Mais ce séducteur invétéré (Tartuffe a pour habitude de séduire, c'est une manière d'être) n'est qu'un imposteur qui n'en veut qu'à la fortune de son hôte, lequel se laisse piteusement tromper et abuser.
L'intrigue : Madame Pernelle, mère du bourgeois Orgon, est scandalisée par la vie qu'on mène chez son fils : la maisonnée ferait mieux de suivre les préceptes de Tartuffe, ce «saint homme» qu'Orgon a recueilli. Chacun proteste que ce n'est qu'un hypocrite qui berne Orgon.
Tartuffe, faux dévot chrétien, se réclamait de la même morale que ceux qu'il prenait de haut. Aujourd'hui, ceux qui pratiquent le signalement moral ne se font pas les champions d'une morale populaire ou universellement admise, mais très souvent cherchent à imposer de nouvelles normes.
Chez Molière, l'hypocrisie est indissociable d'une certaine subversion de la confiance. Tartuffe, de toute évidence, n'a pas choisi Orgon par hasard. Il a compris qu'il obtiendrait facilement sa confiance, et même qu'avec lui il pourrait se permettre d'être plutôt approximatif dans son rôle.
(1609) Littré explique : « Molière, qui écrit Tartuffe , a emprunté ce mot à l'italien tartufo (« truffe, hypocrite ») [qui] se trouve dans le Malmantile de Lippi avec le sens d'homme à esprit méchant ; le Malmantile circulait manuscrit en France avant le Tartuffe [de Molière] » ; voir truffa (« escroquerie »).
D'un point de vue dramaturgique, Tartuffe est une pièce composite qui réécrit des schèmes propres à la farce, à la comédie à l'italienne, mais également à la tragédie.
C'est un homme cupide et jouisseur dominé par la sensualité. Il est capable de faire preuve d'un appétit pantagruélique ce qui est en totale contradiction avec ce qu'il prône. Sa concupiscence ne fait aucun doute car il désire ardemment posséder Elmire. C'est un escroc dont l'unique préoccupation est de s'enrichir.
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
La compagnie du Saint-Sacrement dont la mère de Louis XIV est membre fait pression sur le roi. Louis XIV interdit donc la pièce. Molière adresse au roi un placet en août 1664 où il expose ses véritables intentions. Le dramaturge n'hésite pas à faire des lectures privées de la pièce.
Après avoir violemment rejeté Damis qui dénonçait la duplicité de Tartuffe, c'est au tour d'Elmire de faire ouvrir les yeux de son mari. Elle a imaginé un stratagème : Orgon sera caché sous la table et entendra Tartuffe lui déclarer sa flamme.
La fureur des dévots est à son comble ; Molière est accusé d'athéisme militant, ce qui est plus grave encore que le libertinage.
En la personne de Molière, le Roi Soleil trouve un esprit qui charme son intellect. Les bons mots des textes de Molière font rire le roi. Même si l'Église voit d'un très mauvais œil les comédiens, Louis XIV prend leur défense et leur alloue parfois des bourses et des salles où ils peuvent se produire.
FLIPOTE, servante de Madame Pernelle. La scène est à Paris, dans la maison d'Orgon.
Dorine, un personnage ironique
La scène est surtout drôle, car il y a confrontation entre le franc-parler de Dorine et l'hypocrisie de Tartuffe. Dorine se montre très ironique, ironie que Tartuffe ne perçoit pas, ce qui le rend d'autant plus ridicule. Dorine feint la naïveté pour ridiculiser Tartuffe.
Loyal, exprime une déférence obligée à l'égard d'Orgon, ou "Madame" qui, dans la bouche des deux amoureux de la pièce, Tartuffe et Valère, désigne Elmire et Marianne (laquelle d'ailleurs n'est pas mariée: c'est l'usage précieux du "ma dame").
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