Cette souffrance est d'abord liée à un amour non réciproque et impossible. En effet,
Parce que les dieux sont rancuniers. En particulier Aphrodite (Vénus en version latine), la déesse de l'amour ! Celle-ci a beaucoup de choses à reprocher à Hippolyte comme aux ancêtres de Phèdre. C'est donc pour se venger qu'elle rend Phèdre amoureuse d'Hippolyte…
L'amour incestueux de Phèdre constitue un crime et une faute c'est-à-dire une souillure morale, car un tabou social, religieux et moral a été aboli. C'est le point de départ d'un enchaînement de circonstances qui aboutira à la mort de l'innocent Hippolyte.
Hippolyte prétend aller chercher son père mais à vrai dire il fuit devant l'amour qu'il éprouve pour Aricie. C'est un amour réciproque mais également interdit parce qu' Aricie est l'ennemie de son père à cause de ses ancêtres.
Scène 1 – Hippolyte annonce à son gouverneur, Théramène, qu'il s'apprête à quitter Trézène afin de se lancer à la recherche de son père, le roi Thésée. Il lui confie également son amour interdit pour Aricie. Scène 2 – Tandis que Phèdre apparaît, Hippolyte s'enfuit.
Phèdre aima son beau-fils à la première vue. En réalité cet amour est extraordinaire : Vénus, la déesse de l'amour, dans son entreprise de vengeance sur la famille de Phèdre, inspire cette dernière à aimer incestueusement le fils de Thésée, son mari.
Phèdre, c'est également la tragédie de la passion, c'est à dire la tragédie d'une âme esclave de ses passions. Dans un XVIIème siècle rationaliste, qui prône la mesure et la maîtrise des passions, le destin de Phèdre montre la submersion de la raison par la passion, l'égarement dans le mal.
Phèdre porte à la fois le poids de la culpabilité maternelle et des remords d'éprouver un amour incestueux. Elle souffre également de la jalousie envers une rivale plus jeune qu'elle , la belle Aricie dont Hippolyte est amoureux.
Elle tombe amoureuse de son beau-fils, Hippolyte. La raison de cet amour est donnée par Pierre Grimal. Hippolyte honore Artémis tandis qu'il méprise Aphrodite. Cette dernière, pour se venger, suscite chez Phèdre cette passion coupable.
Phèdre décrit la passion comme un sentiment destructeur qui la pousse au vice. Elle mène un combat à armes inégales puisque la fureur des dieux et de l'amour s'est abattue sur elle. Consciente du fait qu'elle lutte en vain, elle considère la mort comme la seule échappatoire possible.
Phèdre a écouté le discours de Lysias sur l'amour, dont il détient une copie, ce qui suscite la curiosité de Socrate. Dans son Discours, Lysias affirme que dans une relation pédérastique (homosexuelle), un garçon doit donner ses faveurs à un vieil homme qui n'est pas dans l'amour plutôt qu'à celui qui est dans l'amour.
Un amour intense et obsessionnel, qui devient le pivot et le but unique d'une existence, mérite ainsi d'être caractérisé comme une passion dans le sens où l'individu ne peut lutter contre des sentiments encore accrus par les obstacles ou l'interdit.
Phèdre, clamant sa culpabilité, subit son destin et exhibe son horreur fascinante. Elle est donc coupable puisqu'elle le dit. Cependant, cette culpabilité se limite à son intention et peut-être même à l'image projetée de cette intention . Elle aime son beau-fils, donc elle se dit incestueuse et maudite.
Résultat de la malédiction: Pasiphaé succombe aux charmes d'un taureau et accouche du Minotaure avec les complications que l'on sait, tandis qu'une génération après, Phèdre connaît cette passion impossible pour le fils farouche de son royal mari.
La mort de Phèdre n'est pas une mort impossible à voir, comme celle d'Hippolyte. Elle a pris le poison avant d'arriver sur scène. Cette mort devient pathétique, car elle se fait sous les yeux du spectateur. Après sa mort, Thésée ne parle que de son fils Hippolyte et des hommages qu'il doit lui rendre.
Elle incarne en effet un maillon dans la chaîne infernale de l'amour et de la haine qui lie les protagonistes de la tragédie : Phèdre aime Hippolyte qui aime Aricie qui aime Hippolyte, Thésée ayant tout pouvoir sur chacun de ces personnages.
Hippolyte sait déjà tout ce que Théramène va lui dire, et lui-même ne lui dira rien qu'il ne sache déjà lui aussi, si ce n'est qu'il aime Aricie. L'aveu de cet amour, qui intervient au vers 56 (« Si je la haïssais, je ne la fuirais pas »), est le pivot de cette scène et le ressort de toute l'exposition.
Phèdre, seconde femme de Thésée, roi d'Athènes, éprouve un amour criminel pour Hippolyte, le fils de son époux ; tel est le fatal secret que lui arrache, après bien des prières, Œnone, sa nourrice. Au moment où elle vient de faire ce cruel aveu, Thésée est absent et bientôt le bruit de sa mort se répand dans Athènes.
– De plus, Phèdre est condamnée à souffrir : si elle résiste à sa passion et tente de fuir Hippolyte, elle souffrira alors de ne pas le voir, mais si elle cède à sa passion, elle souffrira alors de se voir rejeter par l'objet de sa passion.
Mais la caractéristique principale du personnage qui est à l'origine de la pièce tient bien sûr à son amour incestueux pour son beau-fils Hippolyte, fils d'une amazone. Jouer Phèdre, c'est donc endosser toutes ces facettes qui se confrontent violemment dans son esprit torturé.
Certe Phèdre est coupable. Elle est coupable d'un amour incestueux envers Hippolyte qui est le fils de Thésée, donc son beau fils. Elle est coupable d'avoir parler à Oenone de cet amour, qu'elle qualifie elle même de « coupable », qui la fait tant souffrir : « Je te laisse trop voir mes honteuse douleurs ».
La passion selon Racine
L'amour passionnel est montré jusque dans ses manifestations physiques : ainsi Phèdre rougit, pâlit, tremble à la vue d'Hippolyte. Racine dépeint aussi les douceurs de sentiments tendres, purs, d'amants (dont l'amour est réciproque) qui se heurtent à la fureur d'un(e) amoureux(se).
Cette scène 3 de l'acte I de Phèdre présente le noeud de la pièce : l'amour incestueux de Phèdre pour son beau-fils. Une fois l'amour incestueux avoué, la machine tragique se met en route. Racine nous révèle ainsi une vision janséniste de la passion amoureuse qui ne peut mener qu'à la souffrance et à la mort.
C'est parce qu'elle apprend accidentellement de son mari, à ce moment précis, qu'Hippolyte aime Aricie, que Phèdre se laisse aller à une « jalouse rage » soudaine (IV, 6, v. 1258) qui l'empêche d'intervenir assez vite pour sauver le jeune homme.
C'est Phèdre et non Ariane qui est mariée à Thésée ; il a eu un fils avec une Amazone, fils nommé Hippolyte. La malédiction d'Aphrodite s'abat à nouveau sur la famille de Minos : Phèdre tombe amoureuse d'Hippolyte. C'est une passion incontrôlable et contre-nature, puisqu'il s'agit de son beau-fils.