Le devoir de mémoire consiste à préserver et à transmettre aux plus jeunes la mémoire et les valeurs républicaines des hommes et femmes qui ont défendu le territoire national et ses idéaux. La paix et l'histoire doivent être au cœur de l'apprentissage civique des générations futures.
Se souvenir pour consolider notre identité
En premier lieu, la mémoire autobiographique joue un rôle fondamental dans le maintien de notre sentiment d'identité au travers du temps. C'est la mémoire autobiographique qui nous permet de développer un sentiment de continuité, de cohérence dans la trame de notre vie.
Se souvenir de cette guerre, c'est se rappeler les gens qui ont souffert ou qui sont morts pour nous. Et ça permet de mieux comprendre certaines décisions : la construction de l'Union européenne, par exemple, pour que les pays s'entendent. Parce qu'il faut tout faire pour protéger la paix !
La mémoire n'est pas seulement notre capacité à nous remémorer des événements passés, elle est aussi notre capacité à conserver ces souvenirs comme étant notre propre expérience : elle est l'élément constitutif de la formation d'une identité culturelle.
Il faut d'abord expliquer à quel événement de l'Histoire on se réfère. Ensuite, il faut créer un lien personnel et impliquer les citoyens : les inciter à chanter La Marseillaise, à déposer une gerbe ou à écouter un témoin direct des événements, par exemple.
La commémoration permet autant aux élèves qu'aux adultes d'avoir une meilleure connaissance sur les génocides et la guerre. Cela les aide à réfléchir aux idéologies et aux actions qui conduisent aux génocides ou à leur prévention.
Johann Michel. Apparue dans les années 1990, l'expression « devoir de mémoire » s'est imposée dans l'espace public.
On dit souvent que la connaissance du passé nous évite de reproduire les mêmes erreurs qui ont été commises antérieurement : la connaissance et la mémoire des atrocités commises durant la Seconde Guerre mondiale doivent, dit-on, nous éviter de les renouveler.
L'histoire n'est pour nous qu'une collection de faits, une accumulation de dates et d'événements ; nous ne percevons pas, croyons-nous, l'influence qu'elle exerce sur notre représentation de nous-mêmes et de notre avenir. D'où la nécessité d'imposer un devoir de mémoire.
De toutes les disciplines qui étudient l'évolution humaine, l'histoire figure parmi les plus anciennes. Elle occupe une place de choix dans la vie des sociétés. L'histoire, c'est la connaissance aussi complète que possible des itinéraires suivis par les générations précédentes. C'est la mémoire de l'humanité.
Le souvenir est en efet capital car il donne du sens aux valeurs de la République et donne ainsi l'espoir que l'Histoire ne se répète pas car « Un peuple qui ne connaît pas son passé se condamne à le revivre » (W. Churchill).
Se souvenir, c'est d'abord donner une forme de vie à celui qui n'en a plus. Les morts nous quittent mais continuent à vivre dans nos souvenirs. Une forme d'immortalité se dégage du souvenir par autrui.
Pourquoi ne faut-il pas oublier le passé si nous voulons nous donner un avenir ? Parce que la vie individuelle, tout comme l'histoire collective, se conçoit comme continuité temporelle. Il serait impossible de couper le fil du temps. Tout comme la mémoire, l'oubli peut être volontaire ou involontaire.
L'existence humaine se définit dans le temps : l'oubli, en ce sens, est considéré comme un défaut. Cependant, on n'oublie jamais vraiment : on refoule dans l'inconscient les choses mauvaises notamment, ce qui peut être nocif à la stabilité psychique. L'oubli est essentiel pour vivre et rend l'existence supportable.
2) L'oubli total est impossible
Sans mémoire, il lui manquerait une fonction vitale essentielle à son équilibre psychique, et donc à sa vie. Du point de vue collectif, sans mémoire, une civilisation ne pourrait non plus être pérenne puisque c'est la mémoire collective qui lui donne son unité à travers le temps.
On oublie parce que la mémoire se dilue dans le temps bien sûr, mais aussi, je le crains, par indifférence. Comme si on voulait mettre un couvercle sur cette histoire là, comme si on ne ne se sentait pas concerné par une histoire qui ne concernerait que les Juifs. Or, la Shoah est un crime contre l'Humanité.
L'expression « devoir de mémoire » commence à se répandre aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, et plus précisément vers la fin des années 1980. Dans ce contexte, le mot « mémoire », faculté de se souvenir, prend, associé au substantif « devoir », un sens particulier en suggérant une idée d'obligation.
La Shoah signifie « la catastrophe » en hébreu. Ce terme désigne spécifiquement la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d'Europe par l'Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant la période de la Seconde Guerre mondiale.
Il permet de se placer au sein de sa famille et de mieux la comprendre. Nous vous invitons à ce propos à lire notre article : Le souvenir, socle de l'identité. Les souvenirs familiaux, qu'ils soient matériels ou non, permettent de faire perdurer la mémoire au fil des générations.
2-L'histoire développe chez le citoyen un certain nombre de valeurs tant au plan scientifique que social. Ainsi, la connaissance de l'histoire permet au citoyen d'éviter les erreurs du passé afin de mieux préparer l'avenir, de bien se conduire dans la société, d'avoir un esprit critique, d'être rigoureux au travail.
Si l'on ne peut vivre sans mémoire, l'oubli est une fonction tout aussi utile dans la vie. Il n'est pas qu'une déficience de la mémoire. Il est aussi une force, sans laquelle il nous est impossible de vivre dans le présent. Digérer le passé, voilà un impératif essentiel à l'équilibre psychique.
Un mémoire est une activité d'apprentissage de la recherche, au sens le plus large du terme. Cette activité, caractérisée par sa durée et sa complexité, est une occasion de renforcer vos capacités d'analyse et de synthèse, ainsi que d'adaptation au changement.
L'art joue aussi un rôle fédérateur. Afin de commémorer, il n'est pas requis que chacun ait les mêmes souvenirs ; le but est que des souvenirs différents d'un individu à l'autre se coordonnent entre eux autour d'un même objet ou d'une même cérémonie.
La mémoire est la fonction qui nous permet d'intégrer, conserver et restituer des informations pour interagir avec notre environnement. Elle rassemble les savoir-faire, les connaissances, les souvenirs. Elle est indispensable à la réflexion et à la projection de chacun dans le futur.