La première source de comique est le caractère d'Argan . Il nous fait rire avec sa peur de la maladie et sa dépendance des médecines et des lavements , avec son marchandage pour économiser et ne pas être dupe de M. Fleurant , son apothicaire .
Néanmoins, le rire provoqué par la comédie est souvent un rire « aux dépens de » : un personnage, une situation suscitent la moquerie du spectateur, mettant ainsi en évidence un défaut, un ridicule. Cette capacité à faire rire que détient la comédie s'avère alors libératrice.
Le comique
En faisant rire les spectateurs d'un personnage caractériel ou d'une situation absurde, l'auteur dénonce les défauts et les travers humains. C'est le cas de Molière par exemple. Une comédie peut aussi dénoncer les travers d'une société et devenir critique d'un régime politique.
Que le rire soit son expression, c'est sa gloire toute neuve, son blason redoré par la poétique de Molière : la difformité et l'erreur qu'il décèle ne le contaminent plus, tout glorieux qu'il est de constituer au contraire de critère lumineux de la vérité retrouvée.
Le comique de situation. Le comique de situation repose, comme son nom l'indique, sur la situation : c'est d'elle que vient le rire. Elle met en scène les personnages de la pièce dans des situations improbables ou tout simplement drôles en elles-mêmes.
Dans Le Malade imaginaire, c'est une « églogue en musique et en danse » ainsi que des ballets champêtres qui ouvrent la pièce. Les actes traditionnels sont ponctués par des intermèdes chorégraphiques comme les « danses entremêlées de chansons » des Mores, censés faire sauter des singes sur scène !
La pièce raconte l'histoire d'Argan, un hypocondriaque qui accumule les traitements. Même si tout le monde lui répète que son médecin se sert de lui en lui vendant des médicaments inutiles, il continue. Par ailleurs, Angélique, la fille aînée d'Argan, confie à la servante Toinette qu'elle aime le beau Cléante.
Cette comédie-ballet offre en effet un spectacle total qui mêle chants, danses et musique. Mais les intermèdes ne sont pas des ajouts superflus pour divertir le spectateur : ils sont intimement liés à l'intrigue et accentuent son effet comique.
Son but est de divertir et de faire rire (comique de situation, de caractère, de mots, parfois de gestes), mais elle a aussi une intention morale : représenter les défauts des hommes pour qu'ils s'en corrigent.
Problématique :le Malade imaginaire a tout d'une comédie légère : déguisements farcesques, plaisanteries scatologiques, intermèdes musicaux... Mais le rire possède surtout un pouvoir satirique non négligeable : Molière prétend ainsi « jouer le ridicule de la médecine » (Béralde, III,3).
Le malade imaginaire est en quelque sorte le triomphe de l'imagination sur le quotidien, la défaite de l'hypocrisie et de l'erreur face à la créativité. Dans cette œuvre, Molière touche également au développement de la médecine moderne et à la reconnaissance de l'importance de l'effet placebo.
Raison du choix (1 minute) :
Il faut expliquer à l'examinateur, de façon personnelle et argumentée, pourquoi avoir choisi l'œuvre en question. Il faut expliquer ici ce que vous avez aimé dans l'œuvre, et pourquoi. Mais vous pouvez aussi dire ce que vous avez moins aimé, toujours en expliquant pourquoi.
Au XVIIe siècle, Molière a raison de détester les médecins : lavement et saignée sont les remèdes les plus pratiqués. Un malade déjà affaibli par sa maladie peine à survivre !
L'intrigue du Malade imaginaire tourne autour d'Argan, un bourgeois hypocondriaque au possible qui passe son temps à faire des saignées et des lavements pour soigner ses maladies fantasmées. Argan est "soigné" par Monsieur Purgon, un médecin payé très cher pour prescrire des remèdes ne servant à rien.
Le rôle du registre comique
En effet, en plus de faire rire, une oeuvre comique fait réfléchir. Souvent, il est reconnu que le comique à une fonction philosophique qui fait réfléchir l'homme, qui offre une vision différente de l'histoire ou qui témoigne des caractéristiques d'une société.
Molière écrit que le devoir de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant. Le théâtre qui est une création artistique, autant par les pièces elles-mêmes que par le jeu des acteurs aurait donc un autre but que d'apporter un divertissement au spectateur ou au lecteur.
Au XVIIe siècle, Molière a inventé un nouveau théâtre, dans lequel il allie le comique et la profondeur. Il utilise des procédés comiques variés, s'inspirant de la farce et de la comédie italienne. Il dénonce dans ses pièces les travers de son temps, mais il dépeint aussi des caractères humains universels.
La satire
La satire est le discours qui s'attaque à quelque chose ou à quelqu'un en s'en moquant. Ce sont les médecins qui sont plus particulièrement visés par la satire dans le Malade imaginaire : ce sont des personnages intéressés (Monsieur Purgon) ou pédants et prétentieux (Monsieur Diafoirus et son fils).
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
« Molière a écrit cette pièce satirique en 1673. Elle résonne pourtant encore très fort aujourd'hui et garde son caractère intemporel, estime-t-il.
Molière se fait philosophe, humaniste à l'instar de Lucrèce et de Montaigne : cette maladie imaginaire se présente ainsi comme une vision faussée de l'existence, d'erreurs dans laquelle tombe l'homme, en préférant se tromper lui-même que d'accéder à la vérité.
Présenter l'œuvre et son auteur :
L'auteur : nom et prénom date et lieu de naissance et de mort • Le titre • La date • Les dimensions (préciser s'il s'agit d'un extrait) • La localisation (musée ou collection) • Le lieu représenté si c'est possible • La technique et les matériaux, le support : peinture ou sculpture.
Molière fait passer deux messages à travers son œuvre, tout d'abord la question du mariage, et ensuite celui de la médecine: – Le mariage forcé : La plaidoirie d'Angélique évoque le problème du mariage à l'époque de Molière.
Dénouement : Argan se relève, ravi des marques d'amour de sa fille. Il accepte le mariage d'Angélique avec Cléante à une condition : qu'il se fasse médecin. Béralde propose alors à son frère de devenir lui-même médecin. La résolution des conflits passe par le triomphe de la contrefaçon.