Au XVIIe siècle, Molière a raison de détester les médecins : lavement et saignée sont les remèdes les plus pratiqués. Un malade déjà affaibli par sa maladie peine à survivre !
La médecine ne soigne pas car les médecins n'y sont pas de vrais médecins (Le Médecin malgré lui), les malades des faux malades (Le Malade imaginaire), et l'amour (la vie) le meilleur remède à la maladie (L'Amour médecin).
Molière a déjà abordé la satire de la médecine dans Le Médecin volant (1659) et L'Amour médecin (1665). C'est un thème qui lui tient à cœur, car il considère les médecins de son temps comme des charlatans plus préocupés de se conformer aux règles de la profession et de gagner de l'argent que de guérir.
Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente.
La dernière pièce de Molière nous offre la quintessence de son art dans une intrigue qui, de la dénonciation de l'hypocrisie de Béline à la satire de la manie d'Argan, en passant par le mariage forcé d'Angélique, le travestissement de Toinette ou la critique des médecins, résume à elle seule toutes ses pièces.
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente.
Le Malade imaginaire apporte donc une nouvelle critique contre la médecine, mais il en fait cette fois, l'objet même de son propos et non plus un motif de la comédie pour résoudre l'intrigue, ou un sujet secondaire, comme ici comme dans Dom Juan.
Monsieur Purgon, médecin d'Argan. Thomas Diafoirus, fils de Diafoirus et choisi par Argan pour se marier avec Angélique. Monsieur Bonnefoy, notaire.
Une satire de la médecine. Satire : Une satire est le fait de critiquer en se moquant pour tourner en ridicule. Le Médecin malgré lui est une comédie de Molière.
Pourquoi est-il devenu célèbre ? Molière critique avec humour les luttes de pouvoir et les rapports hommes-femmes. Certaines de ses pièces font scandale, comme Tartuffe, qui dénonce les mensonges de certains religieux. Dans Le Misanthrope, Molière ridiculise les gens riches et leurs manières précieuses.
Au 17ème siècles les médecins pensent que les maladies proviennent de déséquilibres des humeurs qu'ils faut réguler, les traitements à l'époque de Molière sont réduits à des saignées, des clystères (des lavements) ou encore à des purges.
ARGAN. – Ma raison est que, me voyant infirme et malade comme je le suis, je veux me faire un gendre et des alliés médecins, afin de m'appuyer de bons secours contre ma maladie, d'avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d'être à même 1 des consultations et des ordonnances.
Toinette, qui incarne par ses sarcasmes la voix de la raison tout au long de la pièce, est la seule à y voir clair : « Il marche, dort, mange, et boit tout comme les autres ; mais cela n'empêche pas qu'il ne soit fort malade. » Argan n'est pas malade, mais il souffre pourtant de sa maladie imaginaire, à la fois maladie ...
Étymologie. (1673) Selon Jean-Claude Rolland, Diafoirus serait un mot-valise à la fois lettré et scatologique associant le grec ancien διάφορος, diaphoros (« supérieur à, qui excelle ») et foireux (« qui a la colique »).
La pièce raconte l'histoire d'Argan, un hypocondriaque qui accumule les traitements. Même si tout le monde lui répète que son médecin se sert de lui en lui vendant des médicaments inutiles, il continue. Par ailleurs, Angélique, la fille aînée d'Argan, confie à la servante Toinette qu'elle aime le beau Cléante.
Ces procédés de mise en abyme accentuent l'effet comique car ils donnent une légèreté à la pièce et dédramatisent l'intrigue. Spectacle et comédie se répondent donc dans le Malade Imaginaire.
Dénouement : Argan se relève, ravi des marques d'amour de sa fille. Il accepte le mariage d'Angélique avec Cléante à une condition : qu'il se fasse médecin. Béralde propose alors à son frère de devenir lui-même médecin. La résolution des conflits passe par le triomphe de la contrefaçon.
La satire
La satire est le discours qui s'attaque à quelque chose ou à quelqu'un en s'en moquant. Ce sont les médecins qui sont plus particulièrement visés par la satire dans le Malade imaginaire : ce sont des personnages intéressés (Monsieur Purgon) ou pédants et prétentieux (Monsieur Diafoirus et son fils).
Polichinelle est le plus ancien de tous les personnages de la commedia dell'arte. Spirituel, insolent, fanfaron et lâche, avec son nez en bec de corbin, sa bosse, son gros ventre et son parler imitant le cri des oiseaux, il est devenu cosmopolite.
Tout d'abord nous verrons que la comédie sert à faire rire avec le rôle des personnages, qu'il traite des sujet moins sérieux que la tragédie et les différents comiques. Puis que la comédie a d'autres fonctions que de divertir avec les dénonciations des vices du ridicule et le corriger des travers humains.
Argan. Argan est le malade imaginaire, ce qu'en langage savant on appelle un hypocondre. En dehors de ce défaut, il est plutôt bon homme et bon père. Il est cependant sous la coupe d'une seconde femme hypocrite qu'il ne veut pas contrarier, ainsi que des médecins qui exploitent sa croyance en une maladie imaginaire.
Molière écrit que le devoir de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant. Le théâtre qui est une création artistique, autant par les pièces elles-mêmes que par le jeu des acteurs aurait donc un autre but que d'apporter un divertissement au spectateur ou au lecteur.
– Le mariage forcé : La plaidoirie d'Angélique évoque le problème du mariage à l'époque de Molière. Angélique aime un autre homme mais c'est son père qui choisit et l'oblige à se marier avec qui bon lui semble. Molière, par le biais de son personnage d'Angélique, dénonce cette forme de mariage.
Purgon réprimandait un enfant. L'autorité qu'affecte le personnage contraste de manière comique avec le ridicule de son nom. L'onomastique participe en effet à la satire de la médecine, puisque « Purgon » fait songer à la purgation que le médecin voulait mener grâce à un lavement.