Pâtes, viandes, café… En avril 2022, le prix de produits courants a augmenté comme rarement, confirmant une flambée sur un an.
Son prix va subir une hausse importante en juillet, elle sera de 20% par rapport à 2021. Les pâtes vont poursuivre leur hausse avec une augmentation de 18,8% sur un an en juillet.
Selon l'institut IRI, qui surveille l'évolution des prix dans les grandes surfaces, les pâtes ont connu au mois d'avril 2022 une augmentation moyenne de 15 % par rapport à la même date l'an dernier - atteignant même 40 % pour les pâtes premier prix. La tendance se confirme en juin.
Or la tonne du blé dur – à la base de la fabrication des pâtes – a doublé en un an, passant de 265 euros la tonne à 500 euros. En cause, notamment, une sécheresse sévère au Canada, un des plus gros fournisseurs de blé dur, des récoltes donc faibles, face une demande en augmentation.
Cette "pénurie" a démarré il y a un peu plus de deux semaines. Elle s'explique par le "syndrome de la pompe à essence", le besoin de stocker en raison de la peur de manquer - qui rappelle le début de la pandémie (et les pénuries de farine durant le confinement) - et la crainte de la.
Actuellement, les rayons vides s'expliquent ainsi par la tension sur l'approvisionnement créée par ces achats de précaution et un phénomène de stockage « plus important qu'à l'habitude », selon Nicolas Léger de NielsenIQ. Un phénomène également observé lors des premiers mois de l'épidémie de Covid-19.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
Les petits appareils électroménagers ont vu leur prix bondir de 7 % entre juin 2021 et juin 2022, selon l'indice des prix à la consommation publié par l'Insee. Notamment les cafetières électriques et bouilloires, dont le prix a grimpé de 17,2 % en un an, mais aussi celui des grille-pain, de 13,7 %.
De multiples épisodes de sécheresse, de chaleur et d'inondations en 2020, 2021 et 2022 liés au changement climatique ont considérablement nui à l'approvisionnement et aux réserves alimentaires mondiales, ce qui a rendu le système alimentaire moins résilient face à des chocs comme la guerre en Ukraine.
L'augmentation du prix des matières premières, de l'énergie et du transport ont provoqué une hausse significative du prix de certains aliments. La guerre en Ukraine risque également de faire porter une pression supplémentaire sur les produits alimentaires d'ici l'été 2022.
Plusieurs raisons liées ou non à la crise du Covid-19 expliquent ces hausses. Comme vu précédemment la crise du fret est une des causes majeures des hausses de coûts. Mais d'autres éléments entrent en jeu, notamment dans le cas du coton.
Une hausse globale des prix
On parle d'inflation lorsque les prix augmentent globalement, et non uniquement les prix de quelques biens et services. Quand tel est le cas, avec le temps, chaque euro permet d'acheter moins de produits. Autrement dit, l'inflation érode progressivement la valeur de la monnaie.
La guerre en Ukraine a accéléré l'augmentation des prix de l'énergie. Une hausse des coûts qui menace directement la production de fruits et légumes sous serre, notamment de tomates, star des assiettes estivales. En France, 95% des tomates produites sont cultivées hors-sol, dans de grandes serres chauffées au gaz.
Ici l'aluminium n'est pas un cas isolé, bien au contraire, c'est à une pénurie d'envergure que les industriels font face, concernant l'ensemble des matières premières : le cuivre a ainsi gagné entre 30% et 50% (selon sa finition), et le plastique, directement lié à la hausse du prix du pétrole est également pointé.
L'augmentation des coûts de production, la baisse du nombre d'exploitations laitières, et la diminution de la part de matière grasse dans le lait de vache expliquent en partie cette pénurie de beurre qui menace le pays.
Manque d'eau et fortes chaleurs
Les périodes de fortes chaleurs à répétition et la sécheresse inédite de cette année comptent parmi les principaux responsables de ce manque de lait. En effet, pour faire du lait, il faut des vaches. Et pour nourrir les vaches, il faut du fourrage.
Les prix à la consommation du gaz, des carburants et dans une moindre mesure de l'électricité ont fortement augmenté en France entre décembre 2020 et octobre 2021 (respectivement de 41%, 21% et 3% ). La tendance se poursuit en 2022 : l'énergie est, pour plus d'un tiers, la principale composante du taux d'inflation.
Cette hausse s'explique en premier lieu par la guerre en Ukraine. L'Ukraine et la Russie étaient de gros exportateurs de céréales. La guerre a fait flamber aussi le prix des engrais, de l'énergie, du carburant pour les tracteurs.
La sécheresse est la principale raison invoquée par les éleveurs de vaches laitières pour justifier cette augmentation attendue du prix du lait, mais aussi des produits laitiers tels que le beurre et les fromages. La chaleur a en effet produit une réduction de la production laitière des vaches.
Certaines ruptures d'approvisionnement de produits n'ont rien à voir avec l'épidémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, les achats de précaution. Certaines sont la conséquence de décisions des professionnels du secteur, agro-industriels ou distributeurs, suite par exemple à une alerte sanitaire.
Blé, farines et sarrasin
Le blé est probablement le produit qui pourrait connaître des ruptures de stock les plus importantes dans les semaines à venir. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a indiqué craindre une pénurie de blé due à l'effet des fortes chaleurs de ces derniers jours.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.