Le trouble bipolaire apparaît chez l'adulte jeune avec un âge de début entre 17 et 40 ans. De ma- nière plus précise, l'âge de début moyen est de 18 ans pour le trouble bipolaire I, 20 ans pour le trouble bipolaire II et 22 ans pour les formes subsyndromiques (7).
Quelles sont les causes des troubles bipolaires ? L'origine de la maniaco-dépression est très certainement liée à la génétique. Il existe une forte prédisposition familiale qui se traduit par une vulnérabilité de l'humeur et une incapacité à réguler ses émotions.
Le trouble bipolaire débute le plus souvent précocément, parfois à l'adolescence mais le plus souvent au début de la vie adulte (début entre 15 et 25 ans le plus souvent).
Le trouble bipolaire peut également être héréditaire, c'est-à-dire se transmettre par les gènes. Cependant, la maladie n'est habituellement pas transmise aux enfants. Un enfant sur dix environ, dont le père ou la mère est atteint du trouble bipolaire, développera également la maladie.
Nous avons tous une humeur bipolaire. Seul 1 % de la population générale souffre d'un trouble bipolaire typique et 2 à 3 % d'une forme atténuée (spectre bipolaire), soit environ 1,5 million de personnes en France.
Un trouble bipolaire se soigne avant tout à l'aide d'un traitement de fond, mais également avec des traitements symptomatiques. Le traitement de fond est destiné à la fois à traiter l'épisode et à prévenir les rechutes. Il peut être pris pendant des années, voire toute la vie.
On estime que 20% des bipolaires décèdent par suicide. Ce risque est 30 fois supérieur à celui de la population générale, il est donc considérable. Il est équivalent entre les sexes alors que dans la population générale il est 3 fois supérieur chez les hommes.
Une personne en phase maniaque est anormalement euphorique, énergique, hyperactive ou agressive. Elle est exaltée et conçoit une confiance déraisonnable en elle-même. Elle n'a plus d'inhibition, fait ou dit ce qui lui passe par la tête, sans se soucier des conséquences de ses actes et de ses propos.
Les troubles bipolaires sont associés à une espérance de vie réduite de 10 ans pour les patients. En cause, le suicide et les maladies cardiovasculaires.
Une société bio pharmaceutique montpelliéraine, Alcediag, a développé un test sanguin qui permet de diagnostiquer la bipolarité. Il s'agit d'une avancée majeure pour la psychiatrie. Dès 2023, le test sera commercialisé en Italie et en Suisse. Une prise de sang révolutionnaire.
Cyclothymie : la "cousine" du trouble bipolaire
"La cyclothymie est une «cousine » de la bipolarité. Elle y ressemble mais les troubles associés sont moins violemment exprimés que dans les troubles bipolaires.
En effet, ces profils ont un fonctionnement psychologique qui n'est pas sans conséquence sur les autres membres de la famille, les amis ou les collègues. Mais il ne s'agit pas de manipulateurs patentés, et ces personnes sont les premières à souffrir de leur propre pathologie ou trouble.
Les anomalies du sommeil dans les troubles bipolaires
Ces anomalies existent lors des phases aigues de la maladie, avec la présentation classique d'une insomnie ou d'une hypersomnie au cours des épisodes dépressifs et une diminution du besoin de sommeil sans sensation de fatigue lors des épisodes maniaques.
L'épisode maniaque, lui, est beaucoup plus sévère, plus intense, et les retentissements dans la vie de l'individu peuvent être très importants avec un fonctionnement parfois très altéré, impactant sa vie professionnelle et sociale.
Au cours des épisodes maniaques du trouble bipolaire (périodes d'excitation), le malade peut être tellement excité qu'il passe plusieurs jours sans dormir. Il a du mal à rester en place et ses nuits de sommeil sont très courtes. Le bipolaire a alors un rythme de vie décalé et accumule le retard de sommeil.
Une maladie très hétérogène
Des conditions de vie parfois contraignantes, mais, si le patient est conscient de son état et si son partenaire accepte sa bipolarité, il est tout à fait possible de construire une relation saine et équilibrée.
Un certain épuisement de la maladie est constaté avec l'âge [5], le vieillissement atténuant la symptomatologie. Les formes à début tardif auront un cours accéléré avec le temps, les périodes inter critiques se raccourcissent et les épisodes devenant plus longs, l'évolution pouvant conduire à la forme à cycles rapides.
Pendant la phase dépressive, le ou la conjoint(e) peut se sentir démuni et impuissant face au comportement déprimé de son partenaire. Il se peut qu'il doive assumer une surcharge de responsabilités, car la personne atteinte perd pratiquement toute sa motivation et devient amorphe.
Il n'est pas rare de constater que les malades bipolaires absorbent de l'alcool au cours de leurs accès. Baillarger notait déjà en 1854 que « l'impulsion à boire des liqueurs fortes » était l'un des symptômes de la période maniaque de sa folie à double forme.
Bien des gens interrompent leur traitement, car ils se sentent mieux et ne ressentent pas les effets de la maladie. Ils en concluent que la médication n'est plus nécessaire.
Pour être diagnostiqué bipolaire, il faut présenter des phases dépressives puis maniaques ou hypomaniaques (formes atténuées de la manie) de manière cyclique. Le saviez-vous ? Une forme mixte de la bipolarité existe également, à savoir le fait de vivre en simultané des symptômes dépressifs et maniaques.
De façon générale, avec le vieillissement, les personnes âgées bipolaires présentent un risque accru de trouble neurocognitif majeur. Les conséquences sur le fonctionnement psycho-social sont alors plus importantes dans cette population.