Dans son célèbre Discours de la désobéissance civile (1849), il a exposé clairement le débat et a justifié sa conduite en ces termes : « La soumission aux lois iniques peut constituer un crime ; la désobéissance devient alors un devoir envers soi-même, en même temps qu'un devoir civique.
La désobéissance civile devient un devoir pour tous ceux qui sont soucieux de la dignité humaine, qui ne veulent pas collaborer avec l'injustice et qui cherchent, en enfreignant la loi, à enrayer la machine qui produit l'oppression.
Gandhi et Martin Luther King sont d'accord pour affirmer qu'il est nécessaire de désobéir aux lois injustes, puisque, d'après Gandhi, « la désobéissance civile est le droit le plus imprescriptible de tout citoyen.
Cela peut être l'intérêt général, la défense de l'environnement, les droits de l'homme… Refuser d'obéir doit être un acte revendicatif, pour cela il doit être public. Il est décidé librement par les participants. Ils connaissent les risques légaux et acceptent ses conséquences pénales.
Un agent public peut-il désobéir ? L'obligation d'obéissance peut cesser dans les situations suivantes : L'ordre donné est manifestement illégal et risque de compromettre gravement l'intérêt public (par exemple, un ordre visant à accorder ou refuser une prestation pour des motifs discriminatoires)
La soumission a ses raisons : désobéir est trop risqué ou trop coûteux, la soumission garantit une forme de calme, les injustices sont justifiées par le pouvoir, de même qu'elles pourraient troubler ce pouvoir.
La désobéissance civile est souvent tenue pour une forme d'action politique inoffensive. Et il est vrai qu'elle connaît de sérieuses limites. La première tient à la faiblesse de mouvements qui n'ont, généralement, pas de relais de pouvoir et se décident hors (voire contre) les organisations politiques établies.
Une loi est juste à condition qu'elle soit l'expression de la volonté du peuple tout entier, c'est-à-dire de la volonté générale souveraine. Ainsi, l'obéissance à la loi n'est plus une contrainte, dans la mesure où « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ».
Conclusion. L'obéissance à l'État ne doit pas être inconditionnelle. Certes, elle est une condition nécessaire de l'ordre. Mais l'ordre doit être bousculé quand il est le faux nez de l'oppression et des injustices.
Désobéir, oui mais seulement dans des circonstances déterminées par l'état de violence]. La nature de la loi prévoit la désobéissance : tout interdit ouvre la possibilité de sa transgression. La loi va de pair avec la liberté.
La désobéissance civile est donc un mode de contestation de l'ordre établi pour maintenir les principes fondateurs bafoués par le pouvoir. D'un point de vue philosophique, c'est un droit légitime à la révolte, laquelle peut être considérée sous l'angle sociologique comme une pratique d'action collective non violente.
Conclusion. Même si, en théorie, les lois sont censées être justes, nous avons vu que ce n'est pas toujours le cas dans la pratique et dans les faits. Il peut donc être raisonnable de désobéir aux lois/ et cela peut même être un moyen pour s'affirmer en tant que conscience morale et homme libre.
La désobéissance civile peut se définir comme le fait de refuser de manière assumée et publique d'obéir à une loi, un règlement ou un pouvoir jugé injuste de manière pacifique. La désobéissance civile s'apparente donc à une forme de résistance sans violence.
La désobéissance ne peut se résumer à une lutte d'intérêts et en désobéissant, il faut être conscient qu'on prend le risque de provoquer une violence encore plus grande. Néanmoins, il devient difficile de justifier des lois iniques dès lors qu'on décide en conscience en tant qu'être humain raisonnable.
Saül fait donc des guerres « justes ». Mais bientôt il va désobéir, et accepter que certains profitent du combat pour leur avantage personnel. Les hommes de l'ancien testament pensaient que Dieu punissait et voulait la mort !
La désobéissance civile, selon Gandhi, est un moyen politique non-violent de recherche de la vérité. Le Mahatma considère l'engagement politique comme une nécessité religieuse.
Si pour être libre il faut n'obéir qu'à soi-même, cette obéissance n'est certes pas une soumission à ce qui nous aliène mais bien au contraire une reconnaissance et une appropriation de ce qui fait notre humanité, notre dignité et notre liberté : la raison.
On peut désobéir en refusant de s'habituer, de s'accommoder à l'obéissance. On peut désobéir en cessant d'avoir peur (du chaos, du jugement des autres, de l'ostracisation, des conséquences…). On peut désobéir en cessant d'être zélé, de surobéir, de servir le/les tyrans, les autorités aliénantes.
L'obéissance (ou soumission à l'autorité) est l'une des formes de l'influence sociale. En psychologie sociale, il est question d'obéissance lorsqu'un individu adopte un comportement différent parce qu'un autre individu, perçu comme une source d'autorité, le lui demande/impose.
À première vue, le savoir s'oppose à la croyance : savoir, c'est affirmer une vérité en s'appuyant sur des preuves objectives, des démonstrations, des raisonnements… alors que la croyance repose davantage sur la conviction intime, sur une forme d'intuition non réfléchie.
L'exemple le plus célèbre de loi injuste est donné dans Antigone , la pièce de Sophocle. Créon, le roi de Thèbes, a fait mettre à mort Polynice, le frère d'Antigone, et interdit à quiconque d'enterrer son cadavre, le laissant à l'air libre.
Quand la loi est injuste, il est juste de la combattre - et il peut être juste, parfois, de la violer. Justice d'Antigone, contre celle de Créon.
En effet, la désobéissance civile est souvent punie avec une sévérité disproportionnée par rapport au préjudice social produit par l'action de désobéissance : on impose des peines équivalentes à celles associées à des conduites considérées comme plus nuisibles et plus graves, et même avec des conduites constituant d' ...
Civil vient du latin civilis, dans le sens opposé à criminalis. Selon Jean-Marie Muller, « la désobéissance est « civile » en ce sens qu'elle n'est pas « criminelle », c'est-à-dire qu'elle respecte les principes, les règles et les exigences de la « civilité » ».
Deux causes qui motivent aujourd'hui les actes de désobéissance civile viennent immédiatement en tête : celle du droit des étrangers (aide et accueil des clandestins, combat contre les expulsions, refus de la délation, opposition aux arrestations, etc.) ; et celle de l'extension des droits et libertés des individus.