Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente.
Le malade imaginaire est en quelque sorte le triomphe de l'imagination sur le quotidien, la défaite de l'hypocrisie et de l'erreur face à la créativité. Dans cette œuvre, Molière touche également au développement de la médecine moderne et à la reconnaissance de l'importance de l'effet placebo.
Il n'est pas mort sur scène, c'est une légende qui s'est construite ultérieurement. Les médecins l'emmènent chez lui. Il y meurt quelques heures plus tard, entouré de sa femme, Armande Béjart, et de quelques personnes.
Molière se fait philosophe, humaniste à l'instar de Lucrèce et de Montaigne : cette maladie imaginaire se présente ainsi comme une vision faussée de l'existence, d'erreurs dans laquelle tombe l'homme, en préférant se tromper lui-même que d'accéder à la vérité.
L'intrigue du Malade imaginaire tourne autour d'Argan, un bourgeois hypocondriaque au possible qui passe son temps à faire des saignées et des lavements pour soigner ses maladies fantasmées. Argan est "soigné" par Monsieur Purgon, un médecin payé très cher pour prescrire des remèdes ne servant à rien.
C'est un sujet grave, la maladie, la mort mais = comique. Comique de situation, monologue + dialogue = deux rôles, mise en abyme du théâtre. L'hypocondriaque est un médecin imaginaire. Les médecins apparaissent comme une corporation malhonnête.
Parce que le comique du dramaturge ne repose pas sur les blagues. Molière exploite notamment le comique de caractère : ce qui est drôle chez le vieil Argan, c'est son caractère exagérément enfantin et capricieux. On trouve également du comique de situation : dès la scène 5 de l'acte I, un quiproquo s'installe.
Dans cette pièce, qu'on voudrait flétrir du nom de farce, on voit combien cet amour désordonné de la vie est destructif de toute vertu morale. Argant, voué à la médecine, esclave de Monsieur Purgon, est aussi un époux sot et dupe, un père injuste, un homme dur, égoïste.
Au XVIIe siècle, Molière a raison de détester les médecins : lavement et saignée sont les remèdes les plus pratiqués. Un malade déjà affaibli par sa maladie peine à survivre !
ACTE III : Monsieur Purgon, le médecin d'Argan déclare qu'il ne veut plus être son médecin, car Argan n'a pas pris un lavement qu'il lui avait prescrit (Béralde, le frère d'Argan, s'y était opposé).
La satire
La satire est le discours qui s'attaque à quelque chose ou à quelqu'un en s'en moquant. Ce sont les médecins qui sont plus particulièrement visés par la satire dans le Malade imaginaire : ce sont des personnages intéressés (Monsieur Purgon) ou pédants et prétentieux (Monsieur Diafoirus et son fils).
Argan est le malade imaginaire, ce qu'en langage savant on appelle un hypocondre. En dehors de ce défaut, il est plutôt bon homme et bon père. Il est cependant sous la coupe d'une seconde femme hypocrite qu'il ne veut pas contrarier, ainsi que des médecins qui exploitent sa croyance en une maladie imaginaire.
Le rire provoqué par la comédie est moins anodin qu'il ne le semble à première vue : le spectateur rit de personnages ou de situations qui lui apparaissent tout à coup risibles, car il en perçoit, par un effet de grossissement comique, tout le ridicule.
Le Malade imaginaire est la comédie par excellence. On connaît l'argument : Argan est un véritable hypocondriaque, il se croit malade de tous les maux, et ne s'entoure que de médecins charlatans qui lui volent sa fortune et sa fille. Dans cette comédie qui fait la critique de la médecine, la mort rôde...
Béline, la seconde épouse d'Argan veut mettre la main sur l' héritage de son mari. Tout est bien qui finit bien. Argan reste un malade imaginaire mais pour adoucir sa folie il est consacré médecin pouvant ainsi se soigner lui-même. Il accepte que Cléante épouse sa fille à la condition qu'il devienne médecin.
Argan décide d'accorder la main d'Angélique à Cléante s'il se fait médecin. Toinette résout la situation en proposant à Argan de se faire médecin lui-même, vu la connaissance qu'il a de la médecine.
On peut donc dire que Molière respecte à peu près les règles de la comédie classique: l'unité de temps et l'unité de lieu. Le premier concerne Angélique, qui veut épouser Cléante, mais Béline s'y oppose, ainsi que son père qui veut la marier à Thomas Diafoirus. Elle est aidée par Toinette et Béralde.
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
« Molière a écrit cette pièce satirique en 1673. Elle résonne pourtant encore très fort aujourd'hui et garde son caractère intemporel, estime-t-il.
Aucun vrai malade donc, peu de vrais bons médecins, beaucoup de faux médecins qui se révèlent bons médecins, beaucoup de vrais mauvais médecins: le constat de Molière est sans appel. Béralde dit dans Le Malade imaginaire, «ce ne sont point les médecins qu'il (Molière) joue mais le ridicule de la médecine» (III,3).
Elle dénonce les travers d'une époque, d'un groupe ou d'une classe sociale, généralement dominante. La comédie de mœurs est souvent caractérisée par une critique sociale. Généralement la dimension satirique vise un travers particulier ou une convention visible très ciblée de la communauté dépeinte.
Le but de la comédie est moral et didactique : elle démasque les imperfections des hommes et les incite à se corriger. La comédie «corrige les mœurs pas le rire», rappelle Molière dans la préface de Tartuffe. Pour susciter le rire, elle met en œuvre des procédés comiques variés.
Cette comédie-ballet offre en effet un spectacle total qui mêle chants, danses et musique. Mais les intermèdes ne sont pas des ajouts superflus pour divertir le spectateur : ils sont intimement liés à l'intrigue et accentuent son effet comique.
Et de manière parodique, dans une tonalité très satirique, la cérémonie du 3e intermède met en scène l'intronisation du nouveau médecin Argan, capable tout à coup de parler latin aussi bien que les Diafoirus ou presque et jurant de tout mettre en œuvre pour ne prendre aucune initiative, le malade eût-il à en en mourir.
Toinette : c'est la servante d'Argan et la confidente d'Angélique. Elle n'obéit pas à tous les ordres d'Argan : elle lui crie dessus et le tape. Elle connaît tous les secrets d'Angélique. Elle a un nom qui ressemble drôlement à toilette, elle est marrante et protectrice.