2°) Chez Locke, la loi naturelle oblige chacun à respecter les droits de tout homme : elle a valeur universelle. Chez Hobbes, les contrats issus de l'application des trois premières lois du Léviathan ne créent un ordre inviolable qu'entre les contractants.
Pour Locke, une personne est « un être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion, et qui se peut consulter soi-même comme le même, comme une même chose qui pense en différents temps et lieu ». Selon lui, c'est la « conscience qui fait l'unité de la personne ».
Ses trois plus éminents théoriciens que sont Thomas Hobbes (1588-1679), John Locke (1632-1704) et Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) l'avaient conçu très différemment, comme une fiction anthropologique.
En matière de morale, Hobbes pense que l'homme doit agir selon les lois d'un "égoïsme utilitaire" qui découle de l'instinct de conservation (conatus) et de domination. Sa philosophie naturaliste construite à partir de la sensation, est inséparable de la science, notamment celle du corps humain.
Le contrat social, tel qu'il est théorisé dans Du Contrat social (1762), a pour but de rendre le peuple souverain, et de l'engager à abandonner son intérêt personnel pour suivre l'intérêt général. L'État est donc créé pour rompre avec l'état de nature, en chargeant la communauté des humains de son propre bien-être.
Un contrat social est donc créé entre les hommes et le gouvernement. La convergence des volontés de chacun mène ainsi à la création de la société civile ; chaque individu donnant une partie de sa souveraineté au nouveau pouvoir. Les hommes consentent donc librement à la constitution d'un gouvernement.
Pour Hobbes, donc, l'état de nature est un « état de guerre de chacun contre chacun » (dans Léviathan). Tout homme cherche à se conserver ; or, à l'état de nature, l'homme est libre d'utiliser comme bon lui semble tous les moyens à sa disposition pour assurer cette conservation.
En indexant les valeurs morales sur le désir de l'agent humain, Hobbes a conscience de procéder à un renversement des valeurs sans précédent. La thèse à travers laquelle s'affirme ce renversement est celle qui pose qu'il n'existe pas de bien dans l'absolu (agathon aplos).
Le but n'est pas d'obtenir un résultat « juste » au sens d'une justice objective (qui pour Hobbes n'existe pas), mais de faire cesser le conflit. La solution à l'antagonismes des désirs et des valeurs des hommes est donc d'ériger l'un d'eux en juge conventionnel du bien et du mal : l'État.
Pour Hobbes, cet état de nature est justement caractérisé par un état permanent de guerre de tous contre tous. Pour lui, en effet, « l'homme est un loup pour l'homme », expression qui est la traduction du homo homini lupus du Latin Plaute (II e siècle av.
Il s'ensuit que les hommes ont le droit et le devoir de résister aux abus de l'autorité lorsque celle-ci met en péril la liberté et la propriété qu'elle a à charge de sauvegarder. Ici encore Locke s'oppose à Hobbes.
UN SIÈCLE AVANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, CE PHILOSOPHE ANGLAIS SE FAIT LE DÉFENSEUR ACHARNÉ DE LA LIBERTÉ POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE. PRÉCURSEUR DE L'IDÉAL DES LUMIÈRES, IL PRÔNE LA SÉPARATION DES POUVOIRS ET LA NEUTRALITÉ DE L'ÉTAT.
Résumé La lecture rapide du Second Traité semble révéler cinq pouvoirs : le constituant, le législatif, le judiciaire, l'exécutif et le fédératif. II faut pourtant se garder de considérer que Locke s'en remet toujours à cette présentation.
John Locke a dit...
“Il faut perdre la moitié de son temps pour pouvoir employer l'autre.” “La connaissance de l'homme ne saurait s'étendre au-delà de sa propre expérience.” “La nature ne fait rien en vain ou pour des fins peu considérables.” “Ce qu'on nomme idée est l'objet de la pensée.”
Car Locke définit la liberté comme un pouvoir, et il affirme que tout pouvoir naturel d'une créature lui vient de la toute-puissance de Dieu29. On est donc fondé à croire l'antécédent: il est possible à Dieu de créer un agent libre.
Locke y défend un nouveau rapport entre religion et gouvernement. Locke, un des fondateurs de l'empirisme, développe ainsi une philosophie contraire à celle exprimée par Thomas Hobbes dans son livre Leviathan, dans la mesure où il défend notamment la tolérance religieuse pour certaines confessions chrétiennes.
Le Léviathan dans la doctrine de l'État de Thomas Hobbes : sens et échec du décisionnisme politique.
Le Léviathan est un monstre marin colossal capable d'anéantir le monde. Thomas Hobbes y fait référence dans le Léviathan pour qualifier sa conception de l'État parce qu'il veut donner à celui-ci une puissance suffisante pour éteindre l'extrême instabilité de l'état de nature.
Cet important ouvrage de philosophie politique, qui tire son titre du monstre biblique, traite de la formation de l'État et de la souveraineté, comme le montre l'allégorie souvent commentée du frontispice, qui représente le corps de l'État-Léviathan formé des individus qui le composent.
La thèse de Hobbes est énoncée clairement : une loi bonne est une loi « nécessaire au bien du peuple et facile à comprendre ». L'auteur défend donc ici une conception pragmatique de la loi. Une bonne loi est celle qui « fonctionne », qui joue son rôle, c'est-à-dire qui règle la vie commune des hommes au sein de l'État.
Aristote définit l'homme comme un « animal politique » dans la Politique. Il vit véritablement lorsqu'il est en société, de telle sorte qu'il peut y déployer ses capacités et y vivre heureux. L'homme qui ne vit pas en société est perçu par Aristote comme étant en quelque sorte déviant de sa nature.
Le philosophe anglais John Locke (1663-1704) reprend la conception de l'esprit comme tabula rasa, la table rase qui reçoit les impressions comme de la cire : « il n'est rien dans l'intellect qui n'ait auparavant été dans la sensation ». Les empiristes anglais rejettent aussi l'idée de connaissances innées.
Leur structure ne préfigure certes pas la théorie moderne. La doctrine de Locke résiste à une telle analyse : selon lui, le pouvoir législatif ne peut qu'être souverain et le pouvoir exécutif subordonné. Mais l'impératif de séparation n'en reste pas moins consubstantiel à l'avènement de l'état politique.
Les doctrines du contrat social apparaissent au Moyen Âge et culminent avec Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), pour décliner au XIXe siècle.
On connait sa vérité sans faire appel à l'expérience. Le fait que tout le monde apprenne cet énoncé au sein de l'expérience n'y change rien. L'esprit est conçu comme une tabula rasa sur laquelle s'impriment des impressions sensibles.