Destinée au disciple Ménécée, la Lettre à Ménécée résume la doctrine éthique d'Épicure. Il s'agit d'une des rares sources de la pensée du philosophe grec. Elle traite du sens de la philosophie et de son rapport au bonheur humain, de la croyance religieuse, de la mort, et de la sagesse.
(Thèse d'Epicure) Il ne faut pas suivre tous ses désirs, Il ne faut désirer que ce qui est nécessaire au bonheur, c'est-à-dire tout ce sans quoi nous ne serons jamais vraiment heureux mais avec quoi nous ne serons jamais malheureux.
Dans l'antiquité, la vie heureuse est associée à la vie vertueuse, il est alors primordial pour l'homme qui tend vers le bonheur, de tendre vers l'exercice de la vertu. La prudence est alors la vertu mise en avant dans la lettre à Ménécée, en ce qu'elle permet de ne pas être esclave de ses désirs.
Les vertus, en effet, ne font qu'un avec la vie heureuse et celle-ci est inséparable d'elles ». « Il n'est pas possible de vivre avec plaisir sans vivre avec prudence, et il n'est pas possible de vivre de façon bonne et juste sans vivre avec plaisir » Maxime principale V.
La lettre à Ménécée est donc un court texte, initialement destiné à un usage privé, mais dont l'importance philosophique est majeure : il s'agit de la seule source définissant la doctrine éthique d'Épicure, l'éthique étant en philosophie la discipline ayant pour but d'atteindre le bonheur notamment grâce à la pratique ...
Pour Épicure, le sage ne craint ni la mort ni la vie :
Le sage, pour sa part, ne rejette pas la vie et il ne craint pas non plus de ne pas vivre, car vivre ne l'accable pas et il ne juge pas non plus que ne pas vivre soit un mal.
LES CARACTERISTIQUES DE LA LETTRE
L'indication d'un lieu et d'une date, une formule d'appellation mentionnant le destinataire («Mon-sieur», «Chère amie»…), une formule d'introduction, annonçant la nature du message, une formule de politesse finale, la signature.
« Il (i. e. Épicure) a établi un premier groupe, celui des désirs naturels et nécessaires ; un second, celui des désirs naturels, mais non nécessaires ; un troisième enfin, celui des désirs qui ne sont ni naturels ni nécessaires.
L'épicurien vit donc à la fois d'ascétisme (une vie sans superflu) et de jouissance des bons plaisirs dont l'amitié et la philosophie sont parmi les plus précieux. Selon Épicure, la vertu de la prudence est indispensable pour atteindre le bonheur.
La notion de bonheur est intimement liée au désir. Être heureux, ce serait réaliser tous ses désirs, ou du moins réaliser tous ses désirs « importants ». L'être humain heureux accomplit les objectifs qu'il s'est fixé, ceux qui ont une valeur pour lui-même.
Les rôles de la lettre
L'auteur (ou émetteur, expéditeur) d'une lettre a un message à délivrer, qu'il adapte en fonction de son destinataire. Une lettre privée peut avoir plusieurs buts : raconter, décrire, expliquer, exprimer des sentiments ou des idées.
La lettre est donc destinée à autrui, mais elle peut également l'être à soi ou à son futur soi. Elle figure un moment présent qui n'est plus mais qui représente parfaitement un état d'esprit.
Pour qu'une lettre soit efficace, elle se doit de répondre à une structure cohérente qui permet au lecteur d'identifier toutes les informations qui lui sont nécessaires. Une bonne lettre est structurée en trois parties: l'en-tête, le corps, la formule de politesse ou salutation.
La thèse est l'opinion qui est défendue par l'auteur ou l'autrice tout au long d'un texte argumentatif. Il s'agit de sa prise de position par rapport à un sujet controversé, un débat de société qui ne fait pas l'unanimité. C'est le point de vue duquel l'auteur ou l'autrice cherche à convaincre son ou sa destinataire.
La thèse est l'idée défendue par l'auteur dans le texte. On l'appelle thèse initiale / première / soutenue / défendue. Elle répond à la question : que veut démontrer l'auteur dans son texte ?
La "Lettre à Ménécée"
La Lettre à Ménécée est une lettre écrite par le philosophe à son disciple Ménécée ; elle propose une méthode pour atteindre le bonheur, en même temps qu'elle en précise les conditions. Pour se faire, Épicure propose un remède pour se soigner des maux inhérents à la condition humaine.
L'épicurisme est un courant issu de la philosophie antique ayant pour objectif principal l'atteinte du bonheur par la satisfaction des seuls désirs « naturels et nécessaires ». C'est une doctrine matérialiste et atomiste qui peut être soit qualifiée d'hédonisme raisonné, soit d'eudémonisme.
Doctrine d'Épicure et de ses disciples, en particulier Lucrèce. L'épicurisme repose sur une physique matérialiste selon laquelle n'existent que le vide et les atomes. Ceux-ci composent les corps et les mondes qui s'agrègent et se désagrègent de manière imprévisible.
Epicure commence par commenter sa formule « le plaisir est le principe et la fin de la vie bienheureuse ». Le plaisir est toujours bon, il représente « le bien premier et connaturel [sungenikon] », donc reconnu spontanément comme tel par l'ensemble des vivants. De là la possibilité de l'ériger en critère.
Il s'agit ici de ce que l'on appelle souvent les « besoins vitaux » : la faim, la soif, l'inclination à se reposer (dormir) quand on est fatigué sont des désirs à la fois naturels et nécessaires. En effet, on ne peut rester en vie sans donner satisfaction à ces désirs.
Le mot « lettre » vient du nom latin « littera » = une lettre de l'alphabet (au pluriel) = un écrit échangé entre deux personnes. Les lettres appartiennent au genre épistolaire.