En 1919, Armand Bizouard, descendant d'une lignée de fabricants de moutarde depuis François Naigeon, reçu maître-vinaigrier en 1703, dépose la marque Amora au greffe du tribunal de commerce de Dijon. Mais il ne l'utilise pas et cède sa société à Raymond Sachot en 1931.
En 1919… dépôt de la marque Amora. C'est dans la petite ville française de Dijon qu'en 1919 Armand Bizouard, dépose officiellement la marque Amora.
Les industries agroalimentaires, Amora en tête, continuent à fabriquer de la moutarde à Dijon, mais à partir de graines importées du Canada ! À la fin des années 80, Amora-Maille et Fallot, une moutarderie familiale installée à Beaune depuis 1840, décident de relancer la production de graines de moutarde en Bourgogne.
Mais ces efforts ne paieront pas cette année. L'anglo-néerlandais Unilever, premier producteur de moutarde en France reconnaît que "la totalité des récoltes de graines de Bourgogne, seule, serait insuffisante pour couvrir l'ensemble de la production des moutardes Amora et Maille sur l'année".
Chevigny-Saint-Sauveur, à 9 km de Dijon, deviendra "le plus grand centre européen de fabrication de condiments", selon une porte-parole de la direction qui a ajouté que "la moutarde Amora restera dijonnaise".
Maille est une marque de condiments de la société Amora-Maille, filiale du groupe Unilever.
Détenue depuis 2000 par le groupe Unilever, l'usine va être transférée à Chevigny-Saint-Sauveur, à une dizaine de kilomètres de là. Mais, après pratiquement un siècle d'activité à Dijon, l'amertume est grande chez les salariés.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
En cause : une grande sécheresse qui a touché le Canada, second producteur mondial de graines de moutarde. D'ordinaire, ce pays nous fournit 80% de nos graines de moutarde comme le rappelle Radio-Canada.
La moutarde de Dijon est une moutarde forte à la renommée internationale. Elle est fabriquée comme autrefois à la meule de pierre par la Moutarderie Fallot à partir de graines de moutarde brune et de vinaigre.
Maille, dans un cahier aux armes du roi… Aujourd'hui présente dans soixante-dix pays à travers le monde, la moutarde est intégralement fabriquée à 10 kilomètres de Dijon, à Chevigny- Saint-Sauveur (Côted'Or), la première usine de fabrication condimentaire en Europe.
La production de la moutarde et de la mayonnaise restent à Dijon, non plus dans l'usine du centre-ville, mais à Chevigny-Saint-Sauveur, à 10 kilomètres, où nous fabriquons d'ailleurs depuis longtemps une partie de nos volumes de moutarde.
Malgré cette liberté, la Bourgogne produit tout de même 90% de la moutarde française, et 50% de celle consommée en Europe. Pourtant, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la majorité des graines utilisées pour la fabrication de la moutarde ne sont plus cultivées dans la région.
Le Canada fournit 80% environ de la graine, les 20% restants étant presque entièrement produits en Bourgogne.
L'origine de la moutarde
Les Egyptiens, les Grecs et les Romains l'utilisaient déjà pour rehausser les plats de viandes et de poissons. Ils broyaient la graine et la mélangeaient aux aliments. Ce sont vraisemblablement les romains qui importèrent vers la Gaule, l'usage de la moutarde de table.
Brassica nigra, la moutarde noire ou sénevé, est une plante annuelle, appartenant à la famille des Brassicacées, au même titre que les choux, les radis ou les giroflées. Brassica nigra est d'origine européenne, sa distribution naturelle étant surtout en zone méditerranéenne.
En cause, la hausse du prix de la pâte à papier, la matière première qui sert à fabriquer ces deux produits.
Plusieurs facteurs, liés au contexte international, en sont la cause. En premier lieu, la sécheresse qu'a connue le Canada en 2021. Si Dijon est réputée pour sa moutarde, la France importe la majeure partie des graines de moutarde – indispensables à la réalisation du condiment – depuis le Canada.
Juste derrière le Canada, la Russie et l'Ukraine sont les troisième et quatrième pays exportateurs. Mais le récent conflit a interrompu les exportations de graines de moutarde depuis l'Ukraine. Le pays aurait pu fournir les 32 000 tonnes de graines nécessaires à la production française, selon Le Point.
Notamment parce qu'elle est cultivée dans plus de pays : Canada, mais aussi Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, Russie, Ukraine… Il y a plus de sources d'approvisionnement. Ça explique pourquoi on trouve plus facilement de moutarde dans les autres pays ».