Le mot spleen, d'origine anglaise, semble avoir été employé en France à l'époque de Denis Diderot, vers 1760, au moment où le père Hoop, écossais de ses amis, lui décrit le mal tenace qui l'habite : « je n'ai jamais la tête libre.
De l'anglais spleen (« rate »), provenant du latin splen , désignant aussi cet organe, lui-même issu du grec ancien σπλήν , splēn. Le sens en français, « mélancolie », vient du fait que l'ancienne médecine associait cette maladie à la bile noire, prétendument sécrétée par la rate.
littéraire Mélancolie sans cause apparente, caractérisée par le dégoût de toute chose. ➙ ennui ; cafard, vague à l'âme. « Spleen et Idéal » (de Baudelaire ; partie des Fleurs du mal).
État affectif, plus ou moins durable, de mélancolie sans cause apparente et pouvant aller de l'ennui, la tristesse vague au dégoût de l'existence. Synon. fam. bourdon2, cafard1; dépression, ennui, hypocondrie, langueur, neurasthénie.
Baudelaire utilise le mot « spleen » pour son titre de la première section, « Spleen et Idéal », la plus longue du recueil avec 98 poèmes. Le terme apparaît également dans les titres de quatre poèmes (les quatre « Spleen »), mais sans jamais s'intégrer dans les vers d'une poésie.
Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre.
Dessin de Charles Baudelaire représentant Jeanne Duval, la « Vénus noire ». Maîtresse de Charles Baudelaire. Jeanne Prosper Caroline Lemer dite Jeanne Duval, née vers 1827 vraisemblablement à Jacmel (Haïti) et morte dans les années 1870 sans doute à Paris, est une actrice et danseuse française.
L'assonance nasale en « an » ( « changée en un cachot », « Espérance », « s'en va battant », « se cognant » ) fait entendre les sonorités du spleen, celles d'une plainte languissante et persistante. Le Spleen apparaît comme une force qui dissout et fait disparaître le poète.
Le titre le Spleen de Paris, choisi par Baudelaire lui-même après beaucoup d'hésitations (il envisage successivement Poèmes nocturnes, le Promeneur solitaire, le Rôdeur parisien), constitue une allusion évidente à la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du mal ; il suggère la continuité et la divergence entre les ...
Le poète se désespère de ne pouvoir retarder la vieillesse “le Temps mange la vie ” écrit -il au début du second tercet. L'écriture poésie constitue alors une forme d'antidote à l'angoisse et au mal de vivre ; Le poète rêve de composer des “fleurs nouvelles “ qu'il considère comme un “mystique aliment” .
« Les Fleurs du mal » est un mélange détonant : cadeau empoisonné. Les fleurs viennent du mal. Cela signifie qu'il va parler du mal alors que le mot fleur signifie qu'à partir du mal, il va rechercher, cultiver quelque chose de bon. Baudelaire fait le constat que l'homme est enfoncé dans le mal.
Les amours avec Jeanne durèrent plusieurs années, ce qui ne l'a pas empêché de rencontrer parallèlement Marie Daubrun et Apollonie Sabatier qui l'ont également beaucoup inspiré. Mais sa principale source d'inspiration reste très certainement sa mère.
Elle a été la muse et l'obsession du poète, lui inspirant au sein des Fleurs du Mal un cycle de dix-huit poèmes inoubliables, tels que « La Chevelure », « Avec ses vêtements ondoyants et nacrés », « Le Chat », « Je te donne ces vers afin que si mon nom » ou encore « Les Bijoux », qui compte parmi ceux censurés à la ...
Les poèmes contenant « des passages ou expressions obscènes et immorales » étaient : Les Bijoux, Le Léthé, A celle qui est trop gaie, Femmes damnées, Lesbos et Les Métamorphoses du vampire . Ces six poèmes devaient être retranchés du recueil.
L'homme et la mer.
L'Homme et la Mer.
Parmi les poèmes les plus connus : - l'« Albatros », qui dévoile l'analogie entre « le[s] vaste[s] oiseau[x] des mers » persécuté par les marins sur le pont du navire et le poète, « Prince des nuées » que « ses ailes de géant [l] empêchent de marcher ».
L'argument qui tue sur Les Fleurs du mal : "Le recueil fait preuve de modernité en exaltant la beauté liée au mal." Le titre même du recueil, par le rapprochement qu'il fait des termes « fleurs » et « mal », à connotation opposée, suggère l'idée que l'on peut faire du beau à partir de quelque chose de mal.
Les femmes sont omniprésentes dans Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Dans la section Spleen et Idéal, on distingue généralement quatre cycles de poèmes consacrées à des femmes connues de l'auteur, dont Jeanne Duval, Apollonie Sabatier et Marie Daubrun.
Ce poème est un sonnet en alexandrins, ce qui nous montre d'ores et déjà que le sujet traité est un sujet sérieux. Les quatrains sont formés de vers en rimes croisés où l'alternance des rimes masculines et féminines est respecté et où celles-ci se répètent sur les deux quatrains. C'est donc un sonnet dit régulier.
Le recueil des "Fleurs du Mal" est censuré lors de sa parution en juin 1857. L'œuvre choque par son inspiration maléfique, le caractère morbide, sensuel ou charnel des poèmes ou encore par son ignorance de la morale religieuse. Rien n'est vulgaire ni obscène pour Baudelaire, à la recherche du Beau.
Baudelaire était un original. Une légende a toujours entouré sa réputation. On le disait dandy. Quand les amis de sa jeunesse bohème publièrent leurs souvenirs, ils décrivirent la crudité de son langage, son élégance osée, ses provocations.
Chez Baudelaire, la vie et la mort ne sont pas séparées par quelque cloison étanche, elles communiquent et s'impliquent réciproque- ment. D'une manière occulte, la mort est attachée à la vie, elle s'insinue en elle et l'habite. Le poème liminaire des Fleurs du Mal associe l'acte de la respiration à la mort.
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.