Pour Fama, c'est la vie en ville qui s'éteint sous la pluie, entre misère et stérilité. Au contraire, le retour à Togobala pour les funérailles du cousin coïncide, pour le héros, avec la possibilité de prendre comme deuxième épouse la jeune veuve Mariam : une femme qui a déjà eu « un ou deux enfants » (SI, p.
Dans Les Soleils des Indépendances, le parcours de Fama permet de comprendre la présence des forces supra-terrestres qui fixent inéluctablement le cours des événements. Le prince déchu n'arrive pas à restaurer les mœurs anciennes.
Malgré les conseils de ce vieux sorcier, Fama se met en route. En fin de compte, ce voyage lui sera fatal. La stabilité du pays était depuis peu menacée, l'idée d'un soulèvement populaire hantait tous les esprits jusqu'au jour où, sans aucune explication, Fama est arrêté, puis enfermé avant d'être jugé.
Fama, abandonné entre-temps par Salimata et par la concubine Mariam, n'aspire qu'à Ia paix des ancêtres. Et dans un dernier sursaut de fierté, cherchant à rejoindre Togobala malgré la dé- fense des soldats des indépendances, il sera attaqué et blessé par un caïman sacré. Dans l'ambulance qui le transporte, il meurt.
Les soleils des indépendances est une allégorie de la période postcoloniale dans un état d'Afrique de l'ouest. Les modes de vie et de gouvernement traditionnels ont été balayés par la colonisation et l'accession à l'indépendance, quand arrive au pourvoir un parti socialiste unique corrompu.
Il appartient à la génération d'auteurs africains à la « deuxième génération ». Aux auteurs africains de l'après-indépendance, nommés post-coloniaux. 2 Les Soleils des indépendances, Paris, Le Seuil, 1970 [Montréal, Presses universitaires de Montréal, (...) 3 Monnè, outrages et défis, Paris, Le Seuil, 1990.
Tout est dit ou suggéré : le néo-colonialisme, le régime présidentiel perverti, le parti unique, la censure, la disparité des fortunes, le mépris de l'individu, l'inégale répartition des conquêtes de l'indépendance, le chômage, la paupérisation, le verbalisme ».
De plus, le personnage de Fama permet d'établir une liaison entre les différents lieux dans le roman. Cette assertion se révèle dans les lignes suivantes : « Aux funérailles du septième jour de Koné Ibrahima, Fama allait en retard. Il se dépêchait encore, marchait au pas redoublé d'un diarrhéique.
Fama, dernier descendant d'une grande dynastie, est noyé dans l'anonymat des Malinkés, et donc rabaissé, dévalorisé.
« Fama Doumbouya, père Doumbouya, mère Doumbouya, dernier et légitime descendant des princes Doumbouya du Horodougou, totem panthère, était un vautour […] Ah ! les soleils des Indépendances ! » (Kourouma 9). Fama est réduit à sillonner les foules anonymes, de funérailles en funérailles, à la recherche de sa substance.
1Allah n'est pas obligé, paru en 2000, est le dernier ouvrage publié de son vivant par l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma (1927-2003).
Il maintient avoir été poussé à écrire son premier roman, Les Soleils des indépendances (1968), par nécessité. Conçue comme une tentative de dénoncer des injustices bien réelles, cette fiction prend racine dans les réalités africaines de son époque.
Ce mémoire porte sur la désillusion du personnage de Fama après l'indépendance de son pays en Afrique. Il est le personnage principal de l'œuvre Les Soleils des indépendances de l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma.
Ahmadou Kourouma est né en 1927 en Côte d'Ivoire et mort en 2003 à Lyon. Étudiant, ses activités politiques lui valent d'être enrôlé de force dans le corps expéditionnaire français en Indochine. Après les indépendances, son opposition au régime de parti unique de Houphouët Boigny l'éloigne à nouveau de son pays.
Quand on refuse on dit non est le dernier roman écrit par l'auteur et publié à titre posthume. Dans cette oeuvre, on rencontre Birahima, l'enfant-soldat de Allah n'est pas obligé, qui s'est retrouvé en Côte d'ivoire pendant la période de la guerre tribale opposant les militants du FPI à ceux du RDR.
"Les Soleils des Indépendances", premier roman d'Ahmadou Kourouma, relate l'histoire d'un prince déchu au moment de l'indépendance. A travers une sélection d'extraits et d'archives sonores, explorons les traditions malinké, entre griot, marabout et génie mais écoutons aussi le drame de l'excision.
Il s'agit d'une littérature « sans nécessité, sans goût, ni bien ni mal écrite, […] rédigée plutôt ». C'est qu'elle « s'est moins proustisée que célinisée ». L'expression, l'oralité et l'émotion l'emportent sur le travail de la langue et de la mémoire qui pouvait offrir une « vision du monde par sa forme » .
Le Horodougou fictif, analogue à Worodougou réel, est situé au nord- ouest de l'univers du roman comme l'est Worodougou en Côte d'Ivoire. Cet espace kourouméen est une forte référence à la réalité. Il s'étale sur la République des Ebènes et la République Socialiste de Nikinai (Les soleils des indépendances pp.
C'est un roman de 195 pages et 3 parties. Chaque partie contient des chapitres titrés. L'œuvre est publiée par les éditions Points. Le texte intégral émane des Editions du Seuil en janvier 1970.
Au moment de sa mort, il travaillait à la rédaction d'un nouveau livre, Quand on refuse on dit non, une suite d'Allah n'est pas obligé : le jeune héros, enfant soldat démobilisé, retourne en Côte d'Ivoire à Daloa, et vit le conflit ivoirien. Ce roman est publié à titre posthume en 2004.
Il le confirme en ces termes: « Dans Sous l'Orage, Seydou Badian examine le thème du conflit qui oppose les jeunes et les vieux dans la société africaine en général et au Mali en particulier.
Cet écrivain contemporain est considéré comme l'un des écrivains les plus importants du continent africain. Il est très engagé et il aime dérouter les lecteurs. Il révèle l'envers de l'histoire contemporaine. Son premier roman « Les Soleils des indépendances » (1968) a été publié en France en 1970.
Le genou ne porte jamais le chapeau quand la tête est sur le cou. Quand on dit qu'il y a une guerre tribale dans un pays, ça signifie que des bandits de grand chemin se sont partagé le pays. Ils se sont partagé la richesse; ils se sont partagés le territoire; ils se sont partagés les hommes.
Mohammed Alioum Fantouré, né Mohammed Touré le 27 octobre 1938 à Forécariah en République de Guinée, est un écrivain guinéen.