Rabelais a été censuré pour hérésie Pour ses idées comme pour ses expressions crues, l'écrivain a été censuré à plusieurs reprises par les autorités religieuses au cours de sa vie. En 1543, Gargantua et Pantagruel sont condamnés par la faculté de théologie de la Sorbonne.
Le 19 septembre 1545, Rabelais obtient un privilège royal pour l'impression du Tiers Livre, édité en 1546 chez Chrestien Wechel, qu'il signe de son propre nom. Les théologiens de la Sorbonne le condamnent alors pour hérésie, accusation évoquée dans l'épître dédicatoire du Quart Livre.
Le rire devient donc une véritable « arme » littéraire pour dénoncer, critiquer, se moquer, stigmatiser. Ainsi, dans Gargantua, Rabelais fait la satire de l'esprit de sérieux : savoir et sérieux ne sont, pour lui, pas compatibles. Il faut se moquer (et se méfier) du faux savoir et des faux savants.
D'une volonté de pacifisme, la guerre est parfois inévitable. C'est le thème d'une réflexion de l'époque que celui de « la guerre juste ». La lettre de Grandgousier envers Gargantua est un modèle de justification de la guerre utile et nécessaire. Elle a pour but la restauration de la paix, en préservant les hommes.
Pour Rabelais, le pseudonyme anagrammatique serait aussi une manière de lever « l'arbitraire qui grevait le nom de l'écrivain », une contestation comique de la résistance du nom propre à la sémantisation.
1542 : Les éditions définitives de Pantagruel et Gargantua paraissent à Lyon. Les deux œuvres sont censurées par le Parlement à la demande des théologiens, en même temps que des œuvres d'Érasme, Marot ou Calvin. 1545 : Rabelais obtient un privilège de François 1er pour imprimer libre- ment ses livres pendant dix ans.
Le véritable but du roman de Rabelais est de transmettre au lecteur les préceptes de cette éducation. D'un côté, il est question d'éduquer Gargantua pour qu'il sache identifier qui sont ses ennemis. Dans cette perspective, le rire fait partie intégrante de son éducation et de la dimension satirique du roman.
Après avoir terminé son éducation, Gargantua retourne chez son père et règne sur le pays avec sagesse et justice. Cependant, il est bientôt impliqué dans des guerres avec les ennemis de son père et est capturé par les ennemis de son pays.
Dans Gargantua, Rabelais reprend les grands thèmes de son temps qui ont nourri la réflexion de tous les penseurs de la Renaissance, qu'ils soient érudits humanistes, hommes de lettres ou poètes. Mais il rend compte aussi de ce que l'humanisme est en soi utopie.
Pourquoi c'est intéressant ? Parce que Rabelais nous fait apprendre et réfléchir en provoquant notre rire. C'est une œuvre très philosophique, prenante, qui permet de prendre du recul et de réfléchir sur soi autant que sur le monde.
Enfin, l'œuvre est avant tout la promotion d'une littérature en liberté, d'une écriture littéraire affranchie des contraintes. Rabelais perpétue une tradition folklorique qui associe le gigantisme au grotesque par effet de grossissement et exagération relativement à la nature humaine.
Au-delà du nombre de chapitres qui constituent autant d'entités narratives indépendantes, le roman propose une certaine continuité au fil des épisodes, évoluant entre un éclat de rire burlesque issu du folklore populaire et la profondeur d'un idéal philosophique…
Une satire de la religion
Rabelais dénonce aussi une croyance naïve et fait la satire de la religion. Il montre l'hypocrisie des croyances auxquelles personne ne croit vraiment : "Sainte Nitouche".
Rabelais est un humaniste car sa passion de l'Antiquité le fait étudier les langues anciennes et traduire les ouvrages antiques en la langue parlée par ses contemporains. Il rompt avec le Moyen Âge en critiquant la société de son temps.
L'éducation
Rabelais confronte dans son roman deux types d'enseignement. D'un côté, il présente la scolastique médiévale. Cet enseignement était remis en cause à l'époque de l'auteur, notamment grâce à l'arrivée du courant humaniste. Rabelais le décrit comme étant trop lourd et désuet, mais aussi ridicule.
“Le temps est père de vérité.” “L'appétit vient en mangeant ; la soif s'en va en buvant.” “Chacun abonde en son sens. ” “Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.”
Grandgousier reçoit en cadeau une énorme jument, richement harnachée. Grâce à cette offrande, Gargantua peut partir pour Paris, et y suivre les leçons du célèbre précepteur, Ponocrates. Gargantua arrive enfin à Paris.
Elle met onze mois de gestation pour finalement accoucher de Gargantua par son oreille, lors d'un festin organisé pour le mardi gras. Étymologiquement, son nom vient de l'argot gargamelle, attesté dès le XVe siècle, qui désigne le gosier (de l'ancien occitan gargamella, même signification).
La naissance et l'adolescence de Gargantua (chapitres 1 à 13) L'éducation médiévale (chapitres 14-15 et 20-22) Le récit enchâssé : les cloches de Notre-Dame (chapitres 16 à 19) L'éducation humaniste (chapitres 23-24)
Gargantua, comme Pantagruel d'ailleurs, est une oeuvre majeure, drôle, salace mais surtout efficace. Je conseille une édition avec des notes et commentaires qui permettent de saisir les subtilités et les non-dits essentiels à la compréhension. Un excellent moment pour ma part.
Il raconte l'histoire d'un prince géant, amusant au premier abord, qui donne à réfléchir dans un second temps sur l'Homme de son époque. C'est en ce sens qu'il est associé au parcours "rire et savoir".
François Rabelais est un précurseur du roman moderne. Ces écrits parodiques et critiques des abus du pouvoir ecclésiastique du 16e siècle ont marqué la pensée humaniste et ouvert le pas aux philosophes des siècles suivants.
Gargantua va à Paris et urine entre les deux tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour témoigner sa gratitude envers les citadins pour leur hospitalité. La situation comique est ici grotesque. Le combat des fouaces et la guerre qui en découle. Les fouaces sont des sortes de brioches.
Le ton est ainsi donné, et les particularités de Gargantua seront à l'image de sa naissance et de ses premiers cris : Grandgousier découvre « l'esprit merveilleux » de son fils « à l'invention d'un torchecul » (chap. xiii).
"Fais ce que voudras": Thélème, l'utopie humaniste de François Rabelais - Musanostra.