Outre son gigantisme, Gargantua apparaît d'emblée comme un héros à part. Sa naissance tout d'abord le désigne comme tel, lui qui « naquit en façon bien étrange », en sortant par « l'oreille senestre de sa mère » (chap. vi).
a) Une gestation, une naissance et une enfance de géant : la démesure. La gestation de Gargantua est extraordinaire puisqu'elle dure onze mois : Alcofribas fait référence à Neptune et à Hercule, un dieu et un demi-dieu, inscrivant ainsi Gargantua dans le surhumain.
Célèbre pour avoir donné naissance à l'adjectif « gargantuesque », signifiant la démesure, le roman de François Rabelais, Gargantua, est une œuvre unique par bien des aspects.
Gigantisme des appétits : plus que sa taille, c'est sa goinfrerie qui fait de lui un être démesuré. Son premier cri est « A boire ! », ce qui enchante son père au lieu de l'inquiéter ! ; tous les éléments de gigantisme touchent d'abord à sa voracité : le géant est d'abord quelqu'un qui mange et/ou boit.
Elle permet à Rabelais de développer une satire de la religion et de la société. Notamment grâce à l'inscription qui s'en prend aux hypocrites, gens de justice, usuriers et vérolés.
Rabelais prône la liberté de l'Homme. La devise de l'abbaye de Thélème, "Fais ce que tu voudras", en est le symbole. Pour l'auteur, l'Homme est son libre arbitre. C'est lui qui doit choisir entre le vice et la vertu.
Par les exploits guerriers de Frère Jean des Entommeures (répondant au thème du gigantisme par l'extraordinaire force de ses coups et la démesure de sa puissance digne des héros de l'Iliade), Rabelais dénonce le non respect des hommes et du sang versé, même lorsqu'ils renoncent, expient, se retirent.
Dans Gargantua, le rire est un outil d'éducation et de transmission : il porte un savoir précieux, des valeurs fondamentales, il entretient l'imagination, l'inventivité, et un profond désir d'indépendance.
Cette œuvre rabelaisienne est donc une œuvre profondément humaniste. L'apologie de la vie et la satire religieuse qui y est faite rentre donc dans les critères qui définissent l'humanisme classique. L'Homme est au centre de tout, il cherche la connaissance et, il est libre de ses pensées et de ses mouvements.
L'éducation. Les premiers chapitres de Gargantua répondent à la question : « Qu'est-ce qu'une bonne éducation ? » . Cette interrogation est fondamentale car, pour les humanistes comme Rabelais, c'est l'éducation qui permet à l'homme d'exprimer le meilleur de sa nature.
Comment Gargantua fut instruit par un sophiste en lettres latines. Grandgousier admirant les dispositions intellectuelles de son fils, lui donne alors un précepteur, Maître Thubal Holoferne, qui s'avère catastrophique.
Rire rabelaisien. Rire épanoui, moqueur.
Rabelais dénonce aussi une croyance naïve et fait la satire de la religion. Il montre l'hypocrisie des croyances auxquelles personne ne croit vraiment : "Sainte Nitouche". Il ironise en utilisant les lieux où il y a le culte de la Vierge : ""de Cunault ! de Laurette ! de Bonnes Nouvelles ! de la Lenou ! de Rivière !"
se moque des membres de l'Eglise : Les sophistes ; Jobelin Bridé et Thubal Holoferne. Il critique « l'orthodoxie » des pratiques religieuses, qui en fait se révélait être le moyen d'apporter un savoir très limité des pratiques religieuses aux élèves.
S'il advenait que l'air fût pluvieux et intempéré, tout le temps d'avant dîner était employé comme de coutume, excepté qu'il faisait allumer un beau et clair feu, pour corriger l'intempérie de l'air.
Mais doit-on pour autant penser que Gargantua n'est qu'un divertissement ? Le rire comme moyen de véhiculer des valeurs humanistes : - Face au désespoir, à la guerre, à la maladie, le rire permet de ne pas s'attarder sur son sort et d'imiter la philosophie joyeuse et dynamique de Gargantua.
L'abbaye de Thélème et la fin du livre
Gargantua décide de récompenser frère Jean en lui offrant des terres et notamment des abbayes, mais ce dernier commence par refuser, ne sachant pas comment gouverner. Il accepte finalement de fonder sa propre abbaye dans le pays de Thélème.
Les entrailles de la jeune mère sont tellement serrées par le remède que l'enfant à naître ne pouvant plus passer par les voies naturelles, il décide de venir au monde en remontant par l'oreille de Gargamelle.
L'objectif est de créer le rire et l'enthousiasme en ironisant cependant sur les discours savants des sophistes, truffés de références et de latinismes qui les rendent inintelligibles… Alors, le comique sert la dénonciation, plus sérieux qu'il n'y paraît de prime abord.
Rabelais fait une satire féroce de l'éducation sophiste, qui, selon lui, ne permet à l'élève ni de trouver du plaisir à apprendre, ni de vivre en société. Il lui oppose un éloge appuyé de l'éducation humaniste, qui forme des jeunes gens cultivés et aptes à aller vers l'autre.
Gargantua a environ 490 ans.
Il fait des jeux de mots (il s'enrime), il fait des poèmes (voir le distique), il raisonne même en faisant de la logique : Il n'est, dit Gargantua, pas besoin de se torcher le cul s'il n'y a pas de saleté. Or la saleté n'y peut être si on n'a pas chié.
Rabelais est totalement contre la guerre pour trois raisons principales. Tout d'abord, les guerres relèvent de causes le plus souvent absurdes et mineures. Ensuite, même si la guerre pouvait être justifiée, elle frappe la plupart du temps des innocents, et la vie des populations s'en trouve terriblement affectée.
Rabelais fait une satire féroce de l'éducation sophiste, qui, selon lui, ne permet à l'élève ni de trouver du plaisir à apprendre, ni de vivre en société. Il lui oppose un éloge appuyé de l'éducation humaniste, qui forme des jeunes gens cultivés et aptes à aller vers l'autre.
Le premier professeur scolastique de Gargantua, Thubal Holoferne, porte un nom symbolisant la destruction.