En effet, la « moutarde de Dijon » ne bénéficie pas d'une appellation d'origine protégée (AOP) ou indication géographique protégée (IGP). Il suffit au fabricant de respecter une composition inscrite un cahier des charges pour que, où qu'elle soit produite dans le monde, une moutarde puisse se prétendre « de Dijon ».
Le terme « Moutarde de Dijon » n'est pas juridiquement protégé. Si la recette doit utiliser des graines de moutarde brune, du vinaigre, du sel et de l'acide citrique… mais rien n'empêche que cette fameuse moutarde soit fabriquée ailleurs qu'à Dijon et avec des ingrédients dont la provenance peut être très lointaine.
Ralentissement de la production canadienne
Cette pénurie n'est pas uniquement liée à la guerre en Ukraine. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le pays de la moutarde de Dijon n'est pas un grand producteur de graines de moutarde. La France est donc obligée de s'approvisionner à l'étranger.
La culture de la moutarde a disparu de la région. Résultat : la majorité des graines sont cultivées au Canada ! Mais si les graines viennent du Canada, 90% de la production consommée reste produite à Dijon, ouf !
Juste derrière le Canada, la Russie et l'Ukraine sont les troisième et quatrième pays exportateurs. Mais le récent conflit a interrompu les exportations de graines de moutarde depuis l'Ukraine. Le pays aurait pu fournir les 32 000 tonnes de graines nécessaires à la production française, selon Le Point.
Une moutarde pas si populaire au-delà de nos frontières
Une large partie des espaces cultivés ont été ravagés et non renouvelés après cet épisode climatique. «Depuis cinq ans, nous enregistrons une baisse de la productivité de près de 50 %.
La guerre en Ukraine n'est pas la seule cause de cette pénurie. La moutarde française provient en grande partie de graines venues de l'étranger. Une partie de celles-ci viennent de Russie et d'Ukraine et la situation géopolitique actuelle rend leur acheminement difficile.
Si la moutarde de Dijon Amora continue d'être fabriquée dans la région de Dijon, les graines de moutarde utilisées pour sa préparation viennent en fait principalement du Canada et d'autres pays étrangers, alors que la France ne produit que 5% de la moutarde qu'elle consomme.
Maille, dans un cahier aux armes du roi… Aujourd'hui présente dans soixante-dix pays à travers le monde, la moutarde est intégralement fabriquée à 10 kilomètres de Dijon, à Chevigny- Saint-Sauveur (Côted'Or), la première usine de fabrication condimentaire en Europe.
Brassica nigra, la moutarde noire ou sénevé, est une plante annuelle, appartenant à la famille des Brassicacées, au même titre que les choux, les radis ou les giroflées. Brassica nigra est d'origine européenne, sa distribution naturelle étant surtout en zone méditerranéenne.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
La Bourgogne produit tout de même 90 % de la moutarde condiment française, et 50 % de celle consommée en Europe. Mais, depuis les années cinquante, la majorité des graines utilisées pour la fabrication de la moutarde ne sont plus cultivées dans la région.
80% des graines de moutarde proviennent du Canada, victime de sécheresse. Puisque la denrée est en rupture de stock dans certains supermarchés, certains pensent que la provenance vient d'Ukraine, pays en guerre en ce printemps 2022. Certaines graines viennent bien d'Europe de l'Est (notamment d'Ukraine, et de Russie).
Détenue depuis 2000 par le groupe Unilever, l'usine va être transférée à Chevigny-Saint-Sauveur, à une dizaine de kilomètres de là. Mais, après pratiquement un siècle d'activité à Dijon, l'amertume est grande chez les salariés.
Depuis plusieurs semaines, la France est en proie à une pénurie de moutarde. Une situation exceptionnelle qui s'explique par plusieurs facteurs dont la guerre en Ukraine et la sécheresse au Canada. Les stocks ne devraient revenir dans les rayons que dans les prochains mois voire en 2023.
L'origine de la moutarde
Les Egyptiens, les Grecs et les Romains l'utilisaient déjà pour rehausser les plats de viandes et de poissons. Ils broyaient la graine et la mélangeaient aux aliments. Ce sont vraisemblablement les romains qui importèrent vers la Gaule, l'usage de la moutarde de table.
La moutarde de Dijon est une moutarde forte à la renommée internationale. Elle est fabriquée comme autrefois à la meule de pierre par la Moutarderie Fallot à partir de graines de moutarde brune et de vinaigre.
L'approvisionnement en berne
Ce sont les fabricants de moutarde qui paient le prix fort. Reine de Dijon, troisième industriel français de moutarde – après Amora-Maille, qui domine le marché – a ainsi vu sa production diminuer de plus de 20 % en un an, en raison des difficultés d'approvisionnement.
Les mauvaises récoltes de graines de moutarde, en France et dans le monde, ont entraîné une forte baisse de la production et une envolée des prix. De nombreux industriels ont dû suspendre la fabrication du condiment, faute de matière première. Sa demande n'est pas restée inaperçue.
Pour Luc Vandermaesen, interrogé par 20 Minutes, il « y aura de nouveau de la moutarde en rayon vers le mois de novembre 2022, et de façon plus importante à compter du début 2023, lorsque la récolte canadienne sera livrée en France ».
Dans les magasins bios
Dans les boutiques bios, du type Naturalia, Biocoop ou encore La Vie Claire, les pots de moutarde sont parfois encore bel et bien là. Et lorsqu'ils manquent, les consommateurs peuvent toujours se rabattre sur la moutarde en vrac.
Mais avant même le début de l'assaut militaire russe contre l'Ukraine, il y avait des problèmes sur le marché des graines de moutarde. L'Allemagne achète également des semences au Canada, mais il y a des problèmes là-bas avec les sécheresses qui ont entraîné l'année dernière environ la moitié de la récolte habituelle.
A l'origine, les graines de moutarde brune proviennent d'un pays voisin à la Pologne. Il s'agit évidemment de la Russie. Depuis, de nombreux pays en produisent. C'est certainement la raison qui a poussé kamis à décliner ce célèbre accompagnement.