La flambée sur les marchés s'explique par la reprise, les conditions climatiques mais aussi par la baisse des livraisons de gaz russe.
En 2021, l'UE consommait 400 milliards de mètres cubes de gaz. Environ 45% des importations du gaz naturel proviennent de Russie, c'est-à-dire 155 milliards de m3. L'invasion de l'Ukraine par la Russie menace la sécurité d'approvisionnement en gaz et fait grimper les prix de l'énergie à des niveaux sans précédent.
Le ralentissement de la crise de COVID-19 et la reprise économique ont bousculé les marchés du gaz naturel en Europe. En juillet 2021, le tarif réglementé du gaz a augmenté de presque 10% par rapport au mois précédent. S'en sont suivies deux autres hausses, de 5,3% et 8,7%, et cela ne va pas s'arrêter.
Les prix du gaz en Europe continuaient à augmenter lundi matin, en particulier en raison de la crainte d'une perte d'approvisionnement via l'important gazoduc Nord Stream à la fin du mois.
Cette décision résulte de l'augmentation de la demande mondiale en gaz à l'approche de l'hiver ainsi que de la hausse des coûts d'approvisionnement. En l'occurrence, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) avait annoncé début juin 2020 qu'une hausse du prix du gaz serait à prévoir en fin d'année.
Le tarif réglementé du gaz est tout simplement le prix du gaz naturel fixé par l'État, après avis de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE). Seuls ENGIE et les fournisseurs historiques ont l'autorisation de vendre du gaz naturel aux tarifs réglementés.
Au 1ᵉʳ août 2020, le prix du gaz augmente de 1,3%, première hausse du TRV du gaz depuis le mois de décembre 2019. La raison de cette augmentation est la hausse des coûts d'approvisionnement d'Engie de 0,06 c€/kWh, expliquée par la reprise d'activité après la crise du coronavirus.
L'Union européenne reste le principal acheteur de ces exportations, dont la France qui a maintenu son approvisionnement en gaz russe malgré des sanctions prises contre d'autres secteurs de l'économie russe.
Au moment où les livraisons de gaz en provenance de la Russie ont cessé, le gaz russe ne représentait plus que 9% du gaz consommé en France (contre 17% en février 2022). Ce n'est pas notre source principale d'approvisionnement, contrairement à certains autres pays européens.
Toutefois, l'électricité est plus chère que le gaz, et de nouvelles hausses des tarifs réglementés sont à prévoir. La valeur de référence pour calculer la consommation moyenne en chauffage électrique est de 110 kWh par mètre carré et par an.
En 2018, elle valait 44,6 €/t. CO₂ en 2030. L'augmentation du prix du carbone va se faire graduellement, jusqu'à atteindre 100 €/t. CO₂ en 2030.
Pour rappel, la Première ministre Elisabeth Borne a confirmé une hausse assez inédite de 15% du prix du gaz, à partir de janvier 2023. Autrement dit, chaque mois, un foyer verra sa facture augmenter de 25 euros.
Alors qu'en début de mois de septembre, Goldman Sachs s'attendait à un prix d'environ 213 euros le MWh pour l'hiver, sa nouvelle prévision fait état d'un prix en-deçà de 100 euros à horizon du premier trimestre 2023.
Si de nombreux pays d'Europe centrale ou orientale dépendent entièrement de la Russie pour leur approvisionnement en gaz, comme la Slovaquie ou les Pays Baltes, la part du gaz russe est de 80 % en Pologne, 65 % en Autriche, 37 % en Allemagne et en Italie et 24 % en France.
La Norvège demeure le principal fournisseur de la France (36 % du total des entrées brutes), devant la Russie (17 %), l'Algérie (8 %), les Pays-Bas (8 %), le Nigeria (7 %) et le Qatar (2 %).
Pétrole, gaz, mais aussi blé… La France dépend partiellement de la Russie, mais elle est aussi le premier employeur étranger dans ce pays.
Activité d'exploration et de production
Leur superficie totale représente environ 4 000 km2, principalement dans le Bassin aquitain et dans le Bassin parisien. La plupart de ces gisements ont été mis en production depuis 1980.
La crise énergétique, « de mal en pis »
« Nous imposons des sanctions à la Russie pour l'étouffer financièrement. En retour, elle nous coupe le gaz sachant qu'il n'est pas aisé de compenser la baisse de ses livraisons », récapitule Bruno Cavalier, chef économiste au sein de la banque privée Oddo BHF.
Environ 90 pour cent du gaz consommé annuellement en Allemagne sont importés de la Russie, de la Norvège et des Pays Bas. Le gaz naturel arrive en Allemagne par des gazoducs et est ensuite injecté dans le réseau de transport, puis dans le réseau de distribution.
La France, dépendante à 20 % du gaz russe
La quantité de gaz russe importée par la France pour répondre aux besoins de consommation du pays est loin d'être négligeable : en 2019, sa part dans les importations de gaz en France était de 20 %1.
C'est la Norvège qui fournit le plus de gaz dans le pays avec 36% des entrées brutes. La Russie arrive derrière avec 17%, suivie de l'Algérie et des Pays-Bas à 8%, et enfin le Nigéria (7%) et la Qatar (2%).
Ce pétrole brut russe passe alors dans les raffineries indiennes où il est transformé en carburant. Ce dernier est ensuite vendu par l'Inde aux distributeurs français et finit donc dans votre réservoir.
Le dispositif de blocage du prix du gaz (bouclier tarifaire) du 1er novembre 2021 au 30 juin 2022 est étendu aux résidents d'habitats collectifs (copropriétés, logements sociaux, logements raccordés à un réseau de chaleur, etc.), selon un décret daté du 9 avril 2022.
Comme tous les produits et service, le prix du carburant est évidemment indexé sur l'offre et la demande, ce qui explique que le diesel est plus cher que l'essence, lorsque la demande est supérieure. Ce qui explique la hausse des prix, d'autant plus forte que la majeure partie du pétrole utilisé provient de Russie.
Si les prix du gros du gaz flambent de nouveau (plus 20% en une seule journée !) c'est justement parce que le géant russe Gazprom prévoit encore d'interrompre les livraisons de gaz vers le Vieux Continent, via le gazoduc Nord Stream 1, pendant trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de « maintenance ».