Le préjugé est une idée reçue, reçue de son éducation, de son groupe social ou de son époque. C'est une forme de savoir malade. Il donne l'impression de savoir et comme il fait croire que l'on sait à quoi s'en tenir, il empêche le déploiement d'une interrogation réflexive.
Les préjugés résultent d'un même processus de catégorisation et de classification de l'humanité. Ils s'appuient sur des éléments subjectifs, souvent liés à des représentations stéréotypées, et croisent des données objectives telles que le physique, l'âge, le statut social, la religion, l'origine, etc.
Les microagressions sont souvent fondées sur des différences, comme la couleur de la peau, l'origine ethnique, l'identité de genre ou l'orientation sexuelle. Un préjugé inconscient peut exister même sans interaction en face-à-face. Par exemple, le choix d'images ou de termes peut laisser transparaître un préjugé.
Un préjugé peut tout aussi bien être positif que négatif. Il peut aussi avoir un effet qui semble positif (cohésion au sein d'un groupe ou d'une société), mais qui est en fait négatif (exclusions, discriminations, dénigrements de tous les autres, xénophobie, racisme) dans une société multiculturelle.
On relève trois définitions du préjugé : le préjugé en tant qu'affect négatif, le préjugé en tant qu'attitude, le préjugé en tant qu'émotion sociale.
D'une manière générale, les stéréotypes et les préjugés colorent notre jugement et, de ce fait, ont un impact non négligeable sur ce dernier en orientant la manière dont nous percevons les individus appartenant à un groupe mais aussi la manière dont nous interprétons leurs comportements.
Les préjugés se forment à partir de nos expériences, des normes et des messages reproduits par la société, ainsi que par ce qui nous a été enseigné auparavant. Ils peuvent être positifs ou négatifs et se manifestent parfois sous forme de préférence, pour ou contre quelque chose.
Dans cette optique, le préjugé peut être défini comme une attitude négative ou comme une prédisposition à adopter un comportement négatif envers un groupe ou envers les membres de ce groupe, sur la base d'une généralisation erronée et rigide.
Les préjugés accentuent les inégalités sociales, renforcent les privilèges des personnes qui ont du pouvoir, excluent et envoient dans la honte celles qui n'en ont pas. Ils brisent la communication et entraînent l'exclusion.
Lorsqu'on évoque et qu'on conforte des préjugés envers des personnes d'un certain sexe, on parle généralement de sexisme. Autres exemples de préjugés généralisés à des groupes d'individus : racisme, antisémitisme, homophobie, transphobie, hétérosexisme, âgisme, capacitisme, préjugé de classe.
Jugement formé à l'avance. Synonyme : a priori, idée préconçue, idée reçue, idée toute faite, parti pris, préconception, présomption, prévention.
Jugement sur quelqu'un, quelque chose, qui est formé à l'avance selon certains critères personnels et qui oriente en bien ou en mal les dispositions d'esprit à l'égard de cette personne, de cette chose : Avoir un préjugé contre quelqu'un.
« Préjugé, en termes de métaphysique, c'est un jugement porté sans un examen suffisant, une préoccupation d'esprit qui se fait ou par erreur de nos sens, ou par l'opinion que nous concevons, ou par l'exemple ou la persécution de ceux que nous fréquentons. » Trévoux précise la gradation qui différencie la précipitation, ...
« les personnes schizophrènes sont violentes »; « les personnes dépressives manquent de volonté, ne font pas assez d'efforts, sont paresseuses »; « les personnes anxieuses manquent de caractère et sont faibles »; « les personnes bipolaires sont difficiles à gérer et souhaitent seulement attirer l'attention ».
Dans la plupart des sociétés modernes, les préjugés sont perçus comme moralement répréhensibles et la discrimination est interdite. Cette pression sociale peut contribuer au fait que certains phénomènes échappent à notre conscience.
Le préjugé est aussi une sorte d'opinion : il s'agit d'un jugement que d'autres ont porté ou qu'ils ont eux-mêmes empruntés à d'autres. Pour moi qui le relaie, le préjugé m'épargne un véritable jugement, il a déjà été jugé avant que je ne le profère ou ne le pense.
Le stéréotype porte plutôt une connotation idéologique. Le cliché a une intention nulle, rhétorique ou esthétique. Dans la littérature on a utilisé des clichés dans un but satirique ou parodique : par exemple Cervantès dans Don Quijote où il utilise des clichés du langage chevaleresque.
Les préjugés inconscients sont des croyances injustes, des suppositions ou des généralisations au sujet d'une personne ou d'un groupe de personnes fondées sur des caractéristiques personnelles qui se produisent inconsciemment. Il s'agit de stéréotypes appris, involontaires et profondément ancrés.
Les préjugés inconscients influencent notre jugement à notre insu. Par exemple, les plateaux de ces tables semblent de tailles différentes. Nous pensons cela en les regardant, mais, en fait, ils sont de la même taille. C'est ainsi que notre cerveau prend des raccourcis et que des préjugés inconscients se créent.
Toutes les formes de discrimination sont le fruit de préjugés fondés sur une conception de l'identité et reposent sur le besoin de s'identifier à un certain groupe. Cela peut entraîner des divisions, de la haine, voire la déshumanisation d'autres personnes en raison de leur identité différente.
Les stéréotypes sont présents dans notre société, car il s'agit du mode de fonctionnement du cerveau : les stéréotypes permettent de simplifier et classer des informations. Cependant, les stéréotypes peuvent être à l'origine des conséquences négatives sur les individus ciblés en générant notamment des discriminations.
Quelques exemples de stéréotypes
- Les personnes vivant dans ce quartier sont dangereuses. - Les patrons sont tyranniques. - Les personnes pauvres sont fainéantes. « La raison, le jugement, viennent lentement, les préjugés accourent en foule. »
Tous les préjugés lui sont contraires, sont en sa faveur. Il se dit surtout d'une Opinion généralement reçue et adoptée sans examen.