Le « dilemme de Malacca » apparaît comme une notion de temps de guerre dont l'enjeu central semble cependant plus politique que militaire. Sa gestion devrait pouvoir se régler par la voie diplomatique en amont du conflit.
Or, depuis, la consommation énergétique de la Chine n'a cessé de croître. 33La solution la plus radicale pour sortir du « dilemme de Malacca » serait de court-circuiter le détroit de Malacca en creusant un canal à hauteur de l'isthme de Kra au sud de la Thaïlande afin de relier la mer d'Andaman au golfe de Thaïlande.
Il existe deux façons de résoudre cette situation pour l'Empire du milieu : déployer davantage sa flotte militaire pour protéger ses routes maritimes, ou créer un canal permettant d'éviter le détroit de Malacca.
Point de passage maritime le plus fréquenté au monde, le détroit de Malacca est l'objet de tensions récurrentes liées à la sécurité commerciale et à la souveraineté. Face au constat d'engorgement, les nations régionales réfléchissent à la manière de contourner ce bras de mer afin de sécuriser leurs approvisionnements.
Le premier enjeu touche à la capacité de charge limite du détroit à accueillir toujours plus de navires. Si la croissance du trafic dans le détroit de Malacca se poursuit au même rythme, près de 150 000 navires devraient le traverser en 2020.
Le détroit de Malacca est une artère vitale pour l'économie japonaise, tant pour son approvisionnement en matières premières que pour ses exportations vers l'Europe de produits manufacturés.
Dans le détroit de Malacca, les États riverains – Singapour, Malaysia et Indonésie – se sont déclarés responsables de la gestion et de la sécurité maritime dès le communiqué commun du 16 novembre 1971. Cette coopération trilatérale suit deux orientations principales. La première concerne la sécurité de la navigation.
Les deux menaces focalisées sur le détroit de Malacca sont de nature non militaire. Il s'agit de la piraterie et du terrorisme maritimes.
La situation de ces deux détroits, situés entre l'océan Indien et l'océan Pacifique, a fait d'eux les plus grands centres de stockage et de vente de carburant d'Asie, ce qui attire les pirates, notamment quand le prix de l'or noir augmente.
Sa situation, l'importance du trafic et le développement de la piraterie dans l'océan Indien et en mer de Chine, font de ce détroit une cible facile pour les pirates qui ont multiplié les attaques à partir du début des années 1990. Si leur nombre avait baissé au début des années 2000, il a connu un nouveau pic en 2019.
Il s'agissait donc pour Pékin de « défendre le pays contre des invasions extérieures, et la puissance américaine et russe à ses frontières ». Enfin, un troisième pilier est venu se greffer, « et qui est l'un des plus importants aujourd'hui » note le chercheur : « la compétition entre les grandes puissances.
La Chine a acquis ses « perles » principales sur les côtes de la Birmanie, aux Maldives, au Sri Lanka (port Colombo) et au Pakistan (Port de Gwadar, situé à l'entrée du détroit d'Ormuz).
Le contrôle des espaces maritimes représente pour la Chine un enjeu stratégique : en quelques décennies, elle est devenue le premier exportateur (produits manufacturés) et le troisième importateur (énergie, matières premières) mondial. Elle investit aussi massivement à l'étranger.
Il a pris une importance stratégique de premier ordre, en étant la principale route d'approvisionnement en pétrole de deux des principaux consommateurs mondiaux, le Japon et la Chine. Le plus grand port est Kelang (en malaisien : Pelabuhan Klang), principal port de la Malaisie.
De nombreux flux transversaux unissent les deux rives du détroit de Malacca : des cargos de petite capacité, des bateaux de pêche à balanciers, des ferries ou encore des sampans relient quotidiennement Medan ou Tanjung Balai à Penang et Port Klang, Dumai à Malacca et à Port Klang et les îles de l'archipel Riau à ...
« La Chine est devenue le premier importateur de pétrole et de gaz au monde, ce qui l'a rendue dépendante d'approvisionnements soumis aux risques d'engorgement [ou de blocage des voies maritimes des “nouvelles routes de la soie*”].
Entre un tiers et la moitié des flux commerciaux maritimes mondiaux transitent par Malacca. Mais ils s'élèvent à 90 % pour la Chine. C'est en effet par le détroit que transitent les exportations de « l'atelier du monde » vers l'Europe et surtout ses importations en gaz et en pétrole venues du Moyen-Orient.
En Europe, sur la côte nord-ouest, se trouvent les détroits du Pas-de-Calais et de Gibraltar plus au sud, entre l'Europe et l'Afrique. Vers l'est, en Afrique, se situe le canal de Suez, puis en descendant vers l'est, le détroit de Bab-el-Manded et à la pointe sud de l'Afrique, le cap de Bonne Espérance.
signification : ce sont les lieux qu'empruntent les navires de commerce (notamment les porte-conteneurs) afin d'éviter le contournement des continents. Ils empruntent donc des routes plus courtes et effectuent des économies de temps et de carburants.
Le détroit de Malacca est le plus fréquenté du monde avec 100 000 navires marchands qui l'empruntent par an, dont la moitié du trafic mondial des pétroliers, devant le pas de Calais avec 80 000 navires marchands et 20 000 car-ferries et bateaux de pêche.
Détroits et canaux transocéaniques sont des lieux stratégiques. Les États-Unis, notamment, affirment le droit de libre circulation dans ces lieux, quelles que soient les limites territoriales. Ainsi, le détroit d'Ormuz, reliant golfe Persique et mer d'Oman, voit transiter 40 % du trafic pétrolier mondial.
Le goulet d'étranglement n'est pas que lié à l'étroitesse du détroit mais aussi à sa topographie maritime. En effet, les navires qui circulent sur ce détroit sont obligés de suivre des couloirs de circulation bien spécifiques de 3km de large séparés par un espace interdit à la navigation de 3km de large lui aussi.
La Chine souhaite construire un canal traversant la Thaïlande et reliant l'océan Indien et l'océan Pacifique, ce qui lui permettrait de disposer de sa propre voie de navigation vers l'Europe, en contournant le détroit de Malacca. Ce projet ne manque pas d'attiser l'inquiétude ou l'espoir des pays riverains.
Le manque de maintenance, surtout à bord d'un navire de peu de qualité à l'origine. Le manque de motivation (importance du niveau de rémunération). Les problèmes de communication entre les membres de l'équipage et/ou le bord et les services de terre.
Le détroit de Malacca est propice aux attaques : profitant d'un arrêt obligatoire au port, les pirates montent à bord, de nuit, et s'emparent facilement des biens et ressources situés sur des navires. Ils profitent ensuite d'un réseau de revente souterrain notamment avec le marché chinois afin d'écouler leur butin.