L'Europe est alimentée en gaz russe par quatre principales routes. La plus au Nord est le Nord Stream I, passant par la Baltique et reliant directement la Russie à l'Allemagne, via le port de Greifswald. Ce gazoduc devait être doublé mais la mise en circulation a été arrêtée en réponse à l'invasion russe en Ukraine.
Les gazoducs sont en majorité terrestres, soit enfouis à environ un mètre de profondeur dans les zones habitées, soit posés à même le sol en zone désertique, ou en zone à sol dur (pergélisol). Leur diamètre varie entre 50 mm et 140 cm pour les plus importants.
D'autres pays européens très dépendants du gaz russe étaient la Finlande et la Lettonie, où la part du gaz russe dans l'approvisionnement total en gaz était supérieure à 90 % en 2021.
La Norvège et les États-Unis ont été les principaux fournisseurs de gaz en 2023. La Norvège a fourni près de 30 % de la totalité des importations de gaz. Parmi les autres fournisseurs figurent les pays d'Afrique du Nord, le Royaume-Uni et le Qatar.
Afin de réaliser le projet, les actionnaires ont fondé la compagnie Nord Stream AG. Son capital qui a été modifié depuis l'origine est réparti entre le Russe Gazprom (51 %, sans changement), et les Allemands Wintershall Holding et E.
L'identité du ou des auteurs de ce sabotage fait cependant toujours l'objet de spéculations. Néanmoins, à partir de mars 2023, la majorité des sources de presse dévoile que les agences de renseignement occidentales soupçonnent un commando ukrainien d'être responsable de l'attaque.
Il est financé par Gazprom et plusieurs sociétés énergétiques européennes dont une française: OMV, Engie, Wintershall Dea, Uniper et Shell. Il a été lancé en 2011 pour étendre la ligne Nord Stream et doubler la capacité annuelle à 110 milliards de mètres cubes. La construction du pipeline à coûté 9 milliards d'euros.
C'est la Norvège qui fournit le plus de gaz dans le pays avec 36% des entrées brutes. La Russie arrive derrière avec 17%, suivie de l'Algérie et des Pays-Bas à 8%, et enfin le Nigéria (7%) et la Qatar (2%).
Près de la moitié du gaz consommé en France vient d'Europe. Notre fournisseur principal est la Norvège avec environ 36% du gaz naturel qui entre en France.
Le fournisseur historique est Engie (ex Gaz de France puis GDF Suez) mais il ne commercialise plus son offre au tarif réglementé de vente (TRV) depuis décembre 2019. Le TRV a par ailleurs disparu en 2023 pour les particuliers.
Ce qui pourrait changer beaucoup la donne est l'apparition du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) qui pourrait offrir une certaine souplesse à l'UE et qui permettrait le développement de nouveaux acteurs sur le marché européen : le Qatar et surtout les Etats-Unis.
Certes, la tendance bénéficie principalement aux Etats-Unis, source numéro un de GNL en France : près de la moitié sur 315 TWh en 2023. Mais, au deuxième rang, se trouve encore la Russie : environ 15 % des importations françaises de gaz liquéfié, selon les données de la société américaine S&P Global, soit 47 TWh.
Le gaz russe ne circule plus, depuis la fin août, dans le gazoduc Nordstream qui dessert l'Allemagne et plusieurs pays européens… Officiellement pour une raison technique : la nécessité de réparer une turbine, les sanctions imposées par l'Europe empêcheraient de se fournir certaines pièces indispensables.
L'Europe achète toujours à la Russie
Les Européens continuent toutefois d'importer de l'énergie russe, même si les quantités sont moindres. En 2022, l'Union européenne était encore le premier importateur mondial d'énergies fossiles de Russie.
Concrètement, le gaz est introduit dans la canalisation à partir des zones de stockage ou des sites de traitement des gisements. Il circule ensuite sous une pression variant entre 80 et 200 bars et à une vitesse de plus de 30 kilomètres par heure.
Les oléoducs et les gazoducs sont faits de tuyaux d'acier avec un revêtement et sont normalement enfouis sous terre (sauf dans le Grand Nord, où les pipelines sont construits au-dessus du sol en raison du pergélisol, et sont protégés).
Classement 2023 des pays producteurs de gaz naturel. Selon les données de 2022 publiées par Statista, voici les pays qui produisent le plus de gaz au monde et leur niveau de production sur l'année : Etats-Unis : 1 027 milliards de m3. Russie : 699 milliards de m3.
Ce gaz acheté notamment par le groupe français Engie est présent dans une roche sédimentaire — le schiste, dont l'extraction par fracturation hydraulique est interdite en France depuis 2011, en raison de ses conséquences désastreuses sur l'environnement et le climat.
Le pays avec le plus grand volume de gaz naturel est la Russie, avec près de 34 milliards de mètres cubes. Suivent ensuite l'Iran, avec 32,3 milliards de mètres cubes, et le Qatar avec 25,9 milliards de mètres cubes de gaz naturel.
Soixante-quatre gisements pétroliers et gaziers sont aujourd'hui en exploitation. Leur superficie totale représente environ 4 000 km2, principalement dans le Bassin aquitain et dans le Bassin parisien. La plupart de ces gisements ont été mis en production depuis 1980.
Le pays, qui était au 9e rang en 2018, devient le premier fournisseur de la France en 2022. Le Kazakhstan passe du 1er au 2e rang (5,7 Mtep, soit 14 % du total), suivi par le Nigeria et l'Algérie, avec respectivement 4,2 Mtep (10 %) et 3,7 Mtep (9 %).
Comme le pétrole, le gaz naturel est une énergie fossile qui se forme à partir de la décomposition de matières organiques au fond des océans.
Un officier ukrainien aurait coordonné le sabotage des gazoducs Nord Stream. Selon une enquête conjointe du « Washington Post » et du « Spiegel », le colonel Roman Tchervinski a joué un rôle clé dans les explosions des deux pipelines en mer Baltique, en septembre 2022.
Son nom : Roman Tchervinski. Selon l'hebdomadaire allemand et le quotidien américain, ce colonel ukrainien aurait encadré l'équipe qui a fait exploser les deux pipelines, le 26 septembre 2022, au fond de la mer Baltique. Contacté par les deux journaux, M. Tchervinski affirme que ces accusations sont sans fondement.
Pour réparer ces tuyaux, il faudrait "couper une section des pipelines, puis la changer en ressoudant le tout. Avec des mots, cela semble très simple, mais dans la réalité, c'est très compliqué parce que ces opérations se déroulent entre 40 et 80 mètres de profondeur", dans la Baltique, explique l'ingénieur.