Pour redresser la France, Pétain lance la « Révolution nationale » qui est son projet politique. C'est une rupture radicale avec la culture politique de la majorité des Français. L'idée est de rompre avec les idéaux de la République, considérée comme responsable de la défaite.
Le 17 juin 1940, Pétain prononce un discours radiodiffusé. Il annonce à la population française qu'il a décidé de demander l'armistice à l'Allemagne : « C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat.
Appelé le 18 mai 1940 par Paul Reynaud parce qu'il est respecté à droite comme à gauche et qu'il incarne le sursaut contre l'envahisseur, Pétain défend pourtant l'idée de l'armistice comme « condition nécessaire de la pérennité de la France éternelle ». Selon lui, les causes de la défaite sont politiques.
Les deux hommes sont en désaccord sur la façon de préparer l'armée française à la guerre. Et, en 1940, De Gaulle portera un jugement très dur sur le Maréchal:«Pétain est un grand homme, mort en 1925. Le drame, c'est qu'il ne l'a pas su».
Parallèlement, des thèses négationnistes instrumentalisent l'héritage de Pétain et servent une idéologie complotiste. En 1945, Philippe Pétain est reconnu coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. Il est condamné à l'indignité nationale, dégradé, privé des droits civiques et de toute décoration.
Le procès du maréchal Pétain a commencé le 23 juillet 1945. Il était poursuivi pour intelligence avec l'ennemi et haute trahison.
Le maréchal Pétain est accusé de complot contre la sûreté de l'État et d'intelligence avec l'ennemi. Il avait accepté ce procès public en France, alors que l'asile politique lui a été proposé en Suisse.
Les Français ont montré une large apathie, ils se sont comportés comme des collaborateurs passifs qui ont préféré continuer leur travail plutôt que de s'exposer au danger. L'opinion évolue au printemps 1943, avec l'occupation totale du pays depuis novembre 1942, avec le STO.
La devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » est remplacée le 15 septembre 1940 par le slogan « Travail, Famille, Patrie ».
Vidéo : 1942 : De Gaulle trahi par Roosevelt et Churchill.
Quand la défaite tourne à la débâcle, Pétain demande l'armistice tandis qu'un général inconnu allume la flamme de l'espoir. C'est un coup de dés comme l'Histoire n'en a jamais connu en France.
La défaite de 1940
Le 10 juin 1940, le gouvernement français fuit vers Tours. Un mouvement de panique se crée en Île-de-France et provoque un exode massif vers le Sud pour fuir l'avancée des troupes allemandes. Face à cette situation de crise, le gouvernement appelle le maréchal Pétain au pouvoir.
Les conséquences de la défaite
Les conditions sont très lourdes pour la France: 2 millions de soldats restent prisonniers en Allemagne, l'armée française est limitée en zone libre, et la France doit payer de fortes sommes... en zone la France occupée en jaune et en vert la zone libre dépendant de Vichy.
Le 18 juin 1940, le général de Gaulle prononce sur les ondes de la BBC un discours qui restera dans les mémoires comme "L'appel du 18 juin". Symbole de la résistance française et du refus de la défaite, quels étaient les messages importants de ce discours et quel a été son impact ?
L'armée belge capitule laissant les Français et le corps expéditionnaire anglais battre en retraite. Ce sera la défaite stratégique de l**'opération "Dynamo"** à Dunkerque où rembarquent une grande part du contingent allié. Le haut commandement français reste sur ses acquis et ne cherche pas à optimiser ses moyens.
Pour le Maréchal Pétain, la Collaboration « doit permettre d'obtenir des concessions significatives et rapides qui amélioreront la vie des Français et permettront ainsi de renforcer sa popularité et de renforcer l'assise du régime » (p. 86).
Substituant la devise « Travail, Famille, Patrie » à la formule républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité », il se fonde sur une idéologie nationaliste, autoritaire, xénophobe et antisémite, rejetant la démocratie parlementaire.
L'Allemagne avait perdu la Première Guerre mondiale. Le dictateur Adolf Hitler considérait ceci comme une humiliation pour l'Allemagne. Il voyait alors dans la défaite de la France l'opportunité de se venger de l'humiliation de 1918. Il demanda donc que l'Armistice soit signé au même endroit.
« Travail, Famille, Patrie ». Telle est la devise du nouveau régime, qui remplace celle de la République (« Liberté, Egalité, fraternité ») et résume à elle seule la Révolution nationale.
Le 24 octobre 1940, la poignée de main échangée entre Hitler et Pétain sur le quai de la gare de Montoire scelle l'entrée de la France dans la Collaboration. Après la guerre, les uns ont prétendu que cette politique avait été imposée à la France par l'Allemagne nazie.
1 Le régime de Vichy : une apparence de légitimité
Refusant de demander l'armistice à l'Allemagne, le gouvernement de Paul Reynaud démissionne le 16 juin 1940. Le président de la République , Albert Lebrun, nomme alors le maréchal Pétain à la présidence du Conseil.
Le régime de Vichy (ou régime de l'État français) est un régime politique français qui dura quatre ans, du 10 juillet 1940 au 20 août 1944, pendant l'Occupation allemande. Le chef d'État était le maréchal Pétain.
C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire, pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec moi, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Dans la petite gare de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher), le 24 octobre 1940, le maréchal Pétain rencontre le chancelier Hitler en présence de Pierre Laval et du général Keitel.