Après 20 ans de calme plat, l'inflation en zone euro a atteint des niveaux spectaculaires en 2022. L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a grimpé à 8,4% en moyenne dans l'Union monétaire et pourrait descendre à 5,4% en 2023 selon les dernières projections de la Banque centrale européenne (BCE).
De manière générale, le ralentissement de l'inflation devrait se poursuivre en 2024. Dans ses prévisions publiées mi-décembre, l'Insee parle d'une « désinflation en bonne voie ». L'institut s'attend à une inflation de 2,6 % sur un an en juin prochain (et à 4,9 % en moyenne annuelle en 2023, après 5,2 % en 2022).
En immobilier
Pour sa part, l'immobilier est souvent perçu comme une valeur refuge et l'inflation est généralement favorable aux propriétaires. Les années de forte inflation, comme celles de la décennie 1980, ont été propices à l'acquisition de biens immobiliers par emprunt, et ce, davantage pour l'immobilier locatif.
Tensions géopolitiques.
En décembre, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, estimait que la crise inflationniste était « derrière nous ». « L'inflation devrait descendre sous 3 % d'ici quelques mois […], avant la moitié de l'année 2024, et l'inflation reviendra à 2 % d'ici 2025.
Sauf nouveau choc, le ralentissement de l'inflation devrait se poursuivre en 2024, pour atteindre 2,6% en juin prochain sur un an. Une baisse généralisée des prix n'est en revanche pas d'actualité. Le plus dur est passé, mais la baisse des prix n'est pas encore pour demain.
En 2023, les Français ont vu les prix de l'alimentation augmenter de 11,9 % selon l'association Familles rurales. Alors, pour 2024, les Français attendent de pied ferme une baisse des prix.
Ce diagnostic, associé au constat d'absence de contre choc baissier généralisé à tous les secteurs, alimente les anticipations pour 2024 de poursuite de baisse du niveau de l'inflation sous 3% et même sous 2,5%.
Quand elle est moins forte, les prix baissent. C'est ce que l'on a vu sur les derniers mois de 2023 avec des prix au mètre carré qui commencent à chuter. La croissance française qui devait être de 0,9% en 2023 devrait finalement tomber à 0,8%.
C'est l'addition de coûts de production élevés et d'une quantité modérée de monnaie en circulation dans l'économie réelle qui est principalement à l'origine de la situation inflationniste actuelle. Entre 2009 et 2015, l'augmentation du volume monétaire de la zone euro fut très faible.
Concernant l'inflation, celle-ci ne devrait ralentir que progressivement et revenir vers 2 % fin 2025. La prévision d'inflation de la BCE pour la zone euro est ainsi de 5,4% en 2023, 3,0 % en 2024 et 2,2 % en 2025. Pour l'économie française, les perspectives sont globalement similaires.
Les « gagnants » sont ceux qui ont accès à ces liquidités surabondantes : les banques, les assurances (et réassurances), les opérateurs immobiliers, les fonds d'investissements, les fonds spéculatifs (ils ne se sont jamais portés aussi bien), les (grandes) entreprises dont le taux de rendement est supérieur à l' ...
Logement, crédit, alimentation, chauffage, essence : les prix n'en finissent plus de grimper. La pandémie, la guerre en Ukraine, les pénuries ont été pointées du doigt, tandis que les industriels nient en bloc tirer parti de la crise.
Les entreprises des secteurs de l'énergie et des matériaux affichent historiquement une corrélation positive avec l'inflation, ce qui signifie que la valeur de leurs actifs et les prix de leurs produits ont tendance à augmenter avec la hausse de l'inflation.
Une loi d'urgence pour faire baisser les prix
L'idée est de répercuter les baisses de prix enregistrées tout au long de l'année 2023 sur les cours des matières premières dès le début 2024 sur les produits en rayon, sans attendre fin mars.
L'essentiel
L'inflation peut être causée par la demande, par les coûts et par la monnaie. Ses conséquences sont moins graves pour les pays en développement ou pour les emprunteurs, mais globalement l'inflation produit des effets négatifs en diminuant le pouvoir d'achat et en baissant le potentiel de croissance.
Évolution de l'indice des prix à la consommation harmonisé dans l'Union européenne et la zone euro. insee.fr, 20 février 2024. Le taux d'inflation annuel de la zone euro en baisse à 2,8%. ec.europa.eu, 1er février 2024.
L'inflation est un élément positif net lorsqu'elle est modérée, car elle stimule la croissance des salaires et l'investissement. Un taux d'inflation élevé est insoutenable et incite les investisseurs à conserver leur argent au lieu de le dépenser.
C'est dû à la hausse des salaires, la hausse des taux de marges bénéficiaires des entreprises et une politique monétaire moins restrictive qu'aux États-Unis. Depuis 2017, la zone euro est passée d'un régime d'insuffisance de la demande à un régime d'insuffisance de l'offre, ce qui a provoqué l'inflation.
Elle est redescendue aujourd'hui autour de 4 %. C'est encore trop élevé mais, selon nos prévisions, elle passerait sous les 3 % avant la fin de ce premier semestre. Et nous nous engageons, sauf choc, à ce que l'inflation revienne à 2 % - ce qui est notre objectif - d'ici à 2025 au plus tard.
Selon les projections des experts d'Eurosystème, elle devrait progressivement ralentir en 2024 en s'installant à 2,7 %, pour atteindre 2,1 % en 2025 et 1,9 % en 2026. Dès lors, on pourrait s'attendre à une baisse des taux directeurs à la fin de l'année 2024 si les différents signaux scrutés par la BCE sont au vert.
« Les prix vont arrêter de monter mais, non, ils ne reviendront pas au niveau d'avant. » Là-dessus, Emmanuel Macron reprend les propos de son ministre des Finances. « Est-ce que à la sortie de cette crise, nous garderons des niveaux d'inflation comme ceux que nous avons connus avant la crise du Covid ?
Ils ralentissent légèrement en 2023. L'inflation annuelle s'établit ainsi à +4,9 % après +5,2 % en 2022 et +1,6 % en 2021.
Données conjoncturelles récentes. D'après les estimations de l'Insee publiées le 29 février 2024, le PIB est quasi stable (+0,1 %) en France au quatrième trimestre. L'Insee publie pour l'année 2022 les comparaisons régionales du Produit intérieur brut. 20 février 2024.
Le sucre, le lait, l'orange ou encore le cacao vont une nouvelle fois augmenter, précise Capital. Après une inflation de 20 % entre 2021 et 2023, le prix du panier des courses devrait rester stable en 2024, selon nos confrères du magazine économique.