« Incendies » évoque de manière souvent poignante l'horreur d'une guerre civile et le chaos dans lequel elle plonge un pays. L'oeuvre évoque aussi la confrontation de l'être humain avec la fatalité, et la façon dont il y survit.
Incendies est un film qui parle de politique sans être lui-même politique : il s'agit de traiter de la colère, pas de la provoquer. C'est inévitable quand on commence à désigner des responsables, à parler d'événements réels, on heurte immanquablement des sensibilités.
Le titre recouvre des sens symboliques. Il désigne ce qui consume les personnes et les émotions violentes (colère, haine) qui les transforment, mais également qui enflamment les esprits, conduit à des actes et à des conflits sanglants.
Wajdi Mouawad a aussi écrit cette pièce de théâtre pour raconter certains de ses souvenirs comme la scène ou il décrit un bus en flamme avec de nombreuses personnes à l'intérieure en train de brûler vifs, cette scène violente il la fait resurgir de ses pensées car il l'a vraiment vue de ses propre yeux durant son ...
À partir du moment où Nawal sait qu'elle a été violée par son propre fils, qui est aussi son bourreau, elle se tait jusqu'à sa mort. Par son silence, elle semble vouloir effacer la mémoire de l'instant qui la trouble.
Le premier sens du mot est le plus courant : « embrasement » ; le mot déigne un grand feu qui se propage. ◦ Cette définition peut évidemment s'appliquer au sens propre à l'incendie du bus dont le récit est amorcé par le notaire et accompli par Nawal.
Le silence permet de nous ressourcer
Moins nous donnons de répit au cerveau, plus il se fatigue et se démotive et plus il est susceptible de se laisse distraire.
Incendies est une pièce d'actualité puisqu'elle interroge nos tentatives pour vivre avec la guerre aujourd'hui, mais cette guerre est plutôt évoquée de façon universelle, dans un langage poétique, allusif, qui préserve le mystère et qui questionne les mots eux-mêmes…
Nawal, personnage tragique ? Le personnage de Nawal est, dans Incendies, victime d'un tel déchirement, en ce qu'elle ne peut concilier la promesse d'amour sans réserves faite à son fils et le désir de justice qu'elle réclame, pour elle-même et pour les autres victimes des tortures de ce même fils.
Erwann Henchoz : Chamseddine. Michel Pilloud : Wahab, amant de Nawal Marwan & un photographe de guerre.
À sa sortie de prison, les Musulmans permettent à Nawal de retrouver ses jumeaux et de partir au Canada. Alors qu'elle se baigne dans une piscine de Montréal, elle reconnaît son fils Nihad Harmanni par hasard en remarquant les trois petits points derrière son talon droit.
Il n'y a aucun lien entre le mythe d'Œdipe et les incendies, car dans ce mythe d'Œdipe, il tue son père et épouse sa mère. Le mythe grec qui parle des incendies est Prométhée qui est un personnage important de la mythologie grecque.
Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène québécois d'origine libanaise, directeur artistique du Théâtre de Quat'sous de Montréal, célèbre théâtre d'avant-garde, s'approprie la tradition plurimillénaire de la tragédie grecque et classique.
Nihad est un enfant qui n'a pas vraiment eu de parents et d'éducation. Dès le plus jeune âge, il a été abandonné par sa mère qui elle-même a dû se séparer de son petit ami. Sans éducation, il a dû apprendre à vivre seul et a connu plusieurs orphelinats. Plus tard, il devient franc tireur et se prétend photographe.
L'intrigue se déroule entre le Québec et différents endroits du pays natal de Nawal, et ce à différentes époques. Les diverses périodes retracent la vie de Nawal à 14, 19, 40 et 60 ans. Nous découvrons donc, comme les jumeaux, les aventures de leur mère.
Concernant les repères historiques, la dramaturge Charlotte Farcet explique en effet que la chronologie d'Incendies se libère de la guerre du Liban qui commence officiellement en 1975, suite à l'incendie d'un bus de Palestiniens par des Phalangistes – événement dont Wajdi Mouawad est témoin depuis le balcon de son ...
On peut parler d'une crise familiale dans la pièce : les relations entre la mère et ses deux enfants sont inexistantes depuis 5 ans. Ses enfants lui en veulent de ne plus parler (surtout Simon). La crise se manifeste à la lecture du testament.
Jeanne est la fille de Nawal et la sœur de Simon, à la mort de Nawal le notaire remet une lettre à Jeanne, c'est sa mère qui lui a laissé une lettre pour qu'elle retrouve son père. Jeanne est professeure de mathématiques. Elle hésite longuement avant d'entreprendre une recherche afin de trouver son père.
Elle est une des premières femmes chanteuses/compositrices et multi-instrumentistes comoriennes à se produire en public. Elle aime mettre en exergue les richesses culturelles et musicales de son pays natal, aussi bien la dimension arabe qu'africaine, dans les voix, les rythmes et les instruments.
Le sujet des tragédies
Les dramaturges grecs choisissent généralement pour intrigue des légendes héroïques (connues du public). De la même façon, la tragédie classique privilégie les sujets antiques. Les héros de tragédie sont donc distants du public : ils n'appartiennent pas tout à fait au même monde.
Incendies, tragédie moderne de Mouawad, se concentre sur l'histoire de trois personnages, l'énigmatique Nawal et ses jumeaux, Simon et Jeanne.
Contrairement aux idées reçues, le silence est bien une forme de communication ! Mais comme son sens est très profond et variable, on ne l'interprète pas toujours comme il faut.
Or, parfois le silence à un bien plus grand pouvoir que toute parole. Il permet d'avoir la main dans certaines situations de conflit ou de négociation. Il permet à l'autre de projeter et à vous de l'observer et de comprendre ce qui l'habite. Enfin il permet de ne pas constamment livrer à autrui votre mode d'emploi.
Le secret du silence - Le silence évite les querelles, - Le silence rend l'adversaire stupide, - Le silence écarte toute sorte de condamnation, - Le silence vous distingue, - Le silence vous donne l'autorité et le pouvoir, - Le silence vous conserve - Le silence est l'ami de l'humilité, - Le silence ferme l'accès au ...
Wajdi Mouawad quitte son pays natal, le Liban, en 1978, à l'âge de dix ans à cause de la guerre civile. Sa famille émigre, en France, à Paris, puis au Québec dans la ville de Montréal en 1983.