Baudelaire écrit dans L'Art romantique : « C'est l'un des prodigieux privilèges de l'Art que l'horrible puisse devenir beauté et que la douleur rythmée et cadencée remplisse l'esprit d'une joie calme. » Or c'est bien la poésie, par son rythme et sa cadence, qui opère cette transformation.
Baudelaire, le poète de la boue
Dans le projet d'épilogue, deux vers avant le vers « Tu m'as donné ta boue et j'en fait de l'or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or.
Dans le projet d'épilogue, la poésie présente cette vertu alchimique de transfigurer la « boue » en « or », la laideur en beauté, et peut-être même le mal en chose « sainte » : débarrassé de ses scories, le réel livre son essence pure, heureuse, précieuse.
La boue semble donc omniprésente dans le recueil , à la fois sous sa forme organique mais essentiellement sous sa forme morale , qui en découle directement ; Englué dans la boue, la créature a bien du mal à s'élever et la boue va accompagner le Spleen qui , lui aussi naît d'une alchimie de la douleur et des idées ...
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.
« Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or », écrit Baudelaire dans l'épilogue des Fleurs du mal.
Dans la première phrase (Bribes), la boue et l'or sont comme généralisés par l'article défini. Baudelaire insiste sur son action : pétrir et faire (au sens de « transformer en »). Une façon d'affirmer le pouvoir du poète : métamorphoser la boue (élément infâme) en or (élément précieux).
III.
La « boue » et « l'or » ne sont donc pas seulement opposés. Ils sont aussi complémentaires. Tout l'art du poète revient alors à sculpter une matière laide ou triviale pour en faire un objet précieux, comme un alchimiste qui réussirait miraculeusement à transformer le plomb en or.
À son mal de vivre, Baudelaire propose ensuite divers palliatifs tous voués à l'échec. La partie « Fleurs du mal » présente la tentation des amours interdites, « Révolte » celle du blasphème, « le Vin » celle de l'ivresse. « La Mort » s'offre comme l'ultime tentation.
Baudelaire y décrit sa descente aux enfers et son tiraillement entre le spleen et l'Idéal, le sublime et le sordide. Le sonnet en octosyllabes « Alchimie de la douleur » est l'un des derniers poèmes de la section, « Spleen et Idéal ». Dans une intensification du spleen, le poète y exprime son morbide désespoir.
Littéraire. Transformation de la réalité banale en une fiction poétique, miraculeuse : L'alchimie du verbe, de la douleur.
Réponse : le recueil Les fleurs du mal est une sorte de paradoxe car il parle déjà de la beauté et de la laideur. On comprend le projet de Baudelaire de transformer la laideur en beauté, de trouver des fleurs là où règne la laideur. Ainsi, tel un alchimiste, le poète veut métamorphoser le triste réalité.
Comment résumer Les Fleurs du Mal ? Les six sections des Fleurs du Mal retracent l'itinéraire de Baudelaire, le cheminement de son âme qui vit une véritable descente aux enfers. Dès le premier poème de l'œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un enfer.
Parmi les poèmes les plus connus : - l'« Albatros », qui dévoile l'analogie entre « le[s] vaste[s] oiseau[x] des mers » persécuté par les marins sur le pont du navire et le poète, « Prince des nuées » que « ses ailes de géant [l] empêchent de marcher ».
Le poème Une Charogne est extrait du recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Le poème fait partie de la section « spleen et idéal ».
Baudelaire est un citadin, un "flâneur" dans la grande ville. Pour lui, il ne s'agit pas d'embellir la ville mais d'y déceler la beauté mystérieuse qui y éclot à chaque pas. La ville est le motif où se manifeste de la façon la plus claire la conception baudelairienne du Beau.
Publiés en 1857, il a pour but de faire ressentir aux lecteurs le mal que l'auteur ressent. Selon lui c'est fleur dites « maladives » naissent de ses souffrances et, il juge l'ennui comme le premier responsable du mal.
Le poète donne une valeur allégorique au monde qui l'entoure. D'une façon plus générale, à travers l'évocation poétique d'un objet, se dessine une allégorie : le monde quotidien devient alors réflexion sur la condition humaine. Ainsi « L'Horloge » que décrit Baudelaire dans un de ses poèmes, n'est plus un simple objet.
Idée que l'homme est revenu de toutes les tentations, il est écoeuré et s'adonne au blasphème, aux injures. Il s'adresse à Satan qui représente la déchéance. Dernier pari du poète, ultime tentation qui dénote l'espérance d'un salut. Le dernier espoir est la mort.
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices, Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
La beauté est décrite comme une alliance du bien et du mal. Sa nature contradictoire la rend insaisissable. Ces alliances de mots contraires définissent la beauté de façon paradoxale : elle est issue du bien et du mal. L'antithèse la plus frappante (on peut même parler d'oxymore) apparaît au vers 22 : « Ô Beauté !
Le courant littéraire :
Les Fleurs du mal sont marquées par l'esthétique du Parnasse et le Romantisme. Dans sa Préface aux Fleurs du mal, Baudelaire dédie le recueil à l'un des chefs de file de ce mouvement, Théophile Gautier, qu'il qualifie de « poète impeccable ».
L'esthétique de Baudelaire tient compte de ces abstractions qui envisagent une œuvre d'art à partir de l'écho produit sur l'imaginaire de chaque homme. Les mélodies peuvent changer : le Nord est coloriste, ses rêves émergent de la brume ; les Espagnols sont plutôt contrastés, le Midi est naturaliste…
Le regard poétique va jusqu'à transformer, par la magie des mots, la laideur en beauté et un monde souvent sordide en un monde esthétique. Baudelaire explique le pouvoir du poète ainsi : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ».
État affectif, plus ou moins durable, de mélancolie sans cause apparente et pouvant aller de l'ennui, la tristesse vague au dégoût de l'existence. Synon. fam. bourdon2, cafard1; dépression, ennui, hypocondrie, langueur, neurasthénie.